Collection Françoise Mayer et Marc Sohier
Collection Françoise Mayer et Marc Sohier
Concetto spaziale, Teatrino
Live auction begins on:
December 4, 01:30 PM GMT
Estimate
300,000 - 400,000 EUR
Bid
250,000 EUR
Lot Details
Description
Lucio Fontana
1899 - 1968
Concetto spaziale, Teatrino
signed and titled (on the reverse)
waterpaint on canvas and lacquered wood
110 x 109,8 x 6,4 cm ; 43 ¼ x 43 ¼ x 2 ¾ in.
Executed in 1965.
This work is registered in the Fondazione Lucio Fontana, Milan under the no. 65 TE 3.
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Lucio Fontana
1899 - 1968
Concetto spaziale, Teatrino
signé et titré (au dos)
peinture à l'eau sur toile et bois laqué
110 x 109,8 x 6,4 cm ; 43 ¼ x 43 ¼ x 2 ¾ in.
Exécuté en 1965.
Cette œuvre est enregistrée à la Fondation Lucio Fontana à Milan, sous le no. 65 TE 3.
Galerie Carrefour, Brussels
Collection Françoise Mayer and Marc Sohier, Brussels (acquired from the above in 1966)
Thence by descent to the present owner
Enrico Crispolti, Lucio Fontana, Catalogue raisonné des peintures, sculptures et environnements spatiaux, Brussels, 1974, vol. II, no. 65 TE 3, p. 168, illustrated
Enrico Crispolti, Fontana, Catalogo Generale, Volume secondo, Milan, 1986, vol. II, no. 65 TE 3, p. 590, illustrated
Enrico Crispolti, Lucio Fontana, Catalogo ragionato di sculture, dipinti, ambientazioni, Tomo II, Milan 2006, vol. II, no. 65 TE 3, p. 775, illustrated
Brussels, Galerie Françoise Mayer, Hommage à Fontana, 19 October - 11 November 1968, no. 17
In Concetto spaziale, Teatrino created by Lucio Fontana in 1965, a glossy black lacquered wooden frame sharply contrasts with a matte black canvas perforated in several places, as though distant stars pierce through the darkness of a cosmic sky. The precisely made perforations invite the viewer’s eye to traverse the surface, reaching toward a symbolic infinity where space extends beyond the physical boundaries of the painting. These holes are not mere aesthetic fragments; they suggest a projection into a realm beyond. The organic shapes of the frame evoke trees and a horizon, creating a dynamic relationship with the canvas. The vegetal forms further heighten the contrast between the sheen of the wood and the opacity of the background.
The Teatrini (or "little theaters") is a series created by Lucio Fontana between 1964 and 1966, showcasing his desire to transcend the boundaries between painting and sculpture by creating a dialogue between two distinct planes: the frame and the canvas. In the space between these two planes, a play of light and shadow unfolds, generating a depth that expands the painting's dimension. The perforations in the canvas themselves create a new kind of depth. Through these interactions, Fontana introduces multiple dimensions, inviting the viewer to explore a space that is both imaginary and undefined. Thus, he transitions from flatness to volume and from two-dimensionality to infinity. Concetto spaziale, Teatrino can be likened to a miniature stage, a shadow theater that plays with the viewer's perceptions.
As Fontana himself explained: "The Teatrini were a type of ‘realistic Spatialism.’ A little bit in the fashion of Pop Art things too... but still in my way. They were forms that man imagines in space." This quote encapsulates how Fontana integrated the elements of Pop Art into his work, but in his own unique way. The influence of the movement, particularly introduced to Italy during the 1964 Venice Biennale with artists like Robert Rauschenberg and Jasper Johns, is evident in the Teatrini through the use of industrial materials and bold colors. Fontana’s collaboration with Dino Gavina, a renowned furniture maker, to craft the lacquered frames, reinforces the "manufactured" aspect of the work, flirting with the techniques and aesthetics of Pop Art. However, Fontana, far from fully embracing the Pop Art style, distinguishes himself through his intimate exploration of light and shadow and his introduction of Spatialist principles. Concetto spaziale, Teatrino becomes a metaphor for humanity's place in the universe, faced with the unknown.
Françoise Mayer became interested in Lucio Fontana’s work early on, at a time when his creations were still little known outside of Italy. In 1966, just a year after its creation, she acquired Concetto spaziale, Teatrino. In October 1968, barely a month after the artist's death, she organized an exhibition in her gallery titled "Hommage à Fontana," sensing his profound contribution to the history of art. Following in the footsteps of Denise René and Ileana Sonnabend, Françoise Mayer championed the new forms of contemporary art in the 1960s, helping to promote radical concepts such as Spatialism in Belgium.
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Dans Concetto spaziale, Teatrino réalisé par Lucio Fontana en 1965, un cadre en bois laqué, noir et brillant, se distingue nettement d’une toile mate, noire, trouée à plusieurs endroits, comme si des étoiles lointaines perçaient l'obscurité d’un ciel cosmique. Les perforations, réalisées avec une grande précision, semblent inviter l’œil à traverser la surface pour atteindre un infini symbolique, où l’espace se déploie au-delà des limites physiques du tableau. Ces trous ne se contentent pas de fragments esthétiques, mais suggèrent une projection vers un au-delà. Les contours du cadre se déploient en des formes organiques qui suggèrent des arbres et un horizon. Les formes végétales instaurent une relation dynamique avec la toile, créant un contraste saisissant entre la brillance du bois et l’opacité du fond.
Les Teatrini (ou « petits théâtres ») est une série réalisée par Lucio Fontana entre 1964 et 1966 qui témoigne de son désir de transcender les frontières entre peinture et sculpture, en introduisant un dialogue entre deux plans distincts : le cadre et la toile. Il se créé dans l’intervalle entre ces deux plans, un jeu de lumière et d’ombre qui produit une profondeur élargissant la dimension du tableau. Les perforations de la toile génèrent elles-mêmes une profondeur nouvelle. Par ces jeux, Lucio Fontana introduit de multiples dimensions, invitant le spectateur à explorer un espace à la fois imaginaire et indéfini. Il passe ainsi de la planité aux volumes et de la bi-dimensionnalité à l’infini. Le Concetto spaziale, Teatrino s’apparente ainsi à une scène miniature, un théâtre d’ombres qui joue avec les perceptions du spectateur.
Comme l’explique Fontana lui-même : « Les Teatrini étaient une forme de ‘spatialisme réaliste’. Un peu dans la mode des choses du Pop Art... mais toujours à ma façon. C'étaient des formes que l'homme imagine dans l'espace ». Cette citation résume bien la manière dont Fontana a intégré, à sa manière, les codes du Pop Art dans son œuvre. L’influence du mouvement, introduit en Italie notamment lors de la Biennale de Venise en 1964 avec des artistes comme Robert Rauschenberg ou Jasper Johns, est palpable dans les Teatrini, à travers l’utilisation de matériaux industriels et des couleurs franches. Le recours à l'atelier de Dino Gavina, célèbre fabricant de meubles, pour la réalisation des cadres laqués renforce cet aspect « usiné » de l’œuvre, qui flirte avec les techniques et esthétiques du Pop Art. Cependant, Lucio Fontana loin de se soumettre entièrement à l’esthétique du Pop Art, s’en distingue largement par l’exploration intimiste de la lumière et de l’ombre, et l’introduction des principes du spatialisme. Le Concetto spaziale, Teatrino devient une métaphore de l’homme dans l’univers, confronté à l’inconnu.
Françoise Mayer s’est très tôt intéressée au travail de Lucio Fontana à une époque où son œuvre était peu diffusée en dehors des frontières de l’Italie. Dès 1966 soit à peine un an après sa création, elle acquiert Concetto spaziale, Teatrino. Et en octobre 1968, soit à peine un mois après la mort de l’artiste, elle organise dans sa galerie, une exposition intitulée « Hommage à Fontana » pressentant l’apport et l’importance de l’artiste dans l’histoire de l’art. Dans la lignée de Denise René et d’Ileana Sonnabend, Françoise Mayer a promu les nouvelles formes de l’art contemporain des années 60 et accompagne ainsi le développement de concepts aussi radicaux que ceux du spatialisme en Belgique.
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