Collection Françoise Mayer et Marc Sohier

Collection Françoise Mayer et Marc Sohier

View full screen - View 1 of Lot 7. Concetto spaziale.

Lucio Fontana

Concetto spaziale

Live auction begins on:

December 4, 01:30 PM GMT

Estimate

800,000 - 1,200,000 EUR

Bid

700,000 EUR

Lot Details

Description

Lucio Fontana

1899 - 1968

Concetto spaziale


incised with the artist's signature (lower right)

copper with holes and graffiti

102 x 57,1 cm ; 40 ⅛ x 22 ½ in.

Executed in 1962.


This work is registered in the Fondazione Lucio Fontana, Milan, under the no. 62 ME 27.

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Lucio Fontana

1899 - 1968

Concetto spaziale


incisé de la signature de l'artiste (en bas à droite)

cuivre avec trous et graffiti

102 x 57,1 cm ; 40 ⅛ x 22 ½ in.

Exécuté en 1962.


Cette œuvre est enregistrée à la Fondation Lucio Fontana à Milan, sous le no. 62 ME 27.

Serge De Bloe, Brussels

Collection Françoise Mayer and Marc Sohier, Brussels (acquired from the above in 1965)

Thence by descent to the present owner

Enrico Crispolti, Lucio Fontana: Catalogue raisonné des peintures, sculptures et environnements spatiaux, vol. II, Brussels 1974, no. 62 ME 27, pp. 122-123, illustrated

Enrico Crispolti, Lucio Fontana: Catalogo generale, vol. II, Milan 1986, no. 62 ME 27, p. 415, illustrated

Enrico Crispolti, Lucio Fontana: Catalogo ragionato di sculture, dipinti, ambientazioni, vol. II, Milan 2006, no.62 ME 27, p. 601, illustrated

Lucio Fontana’s Concetto spaziale (1962) stands out for the force of its gesture and the unique materiality of metal. The seven perforations vertically piercing the copper sheet are not merely wounds inflicted on the material, but rather openings to a new dimension. Fontana himself rejected the notion that these holes were destructive gestures; for him, they represented a desire to expand the horizons of art, pushing it beyond material boundaries to engage with space. This work is part of the Metalli series, created between 1961 and 1968, marking the first time Fontana introduced metal as the primary medium for his creations.

The introduction of metal was a natural evolution after the Venezie series, where Fontana had explored the play of light in Venice by using gold and silver paint, interspersed with glass fragments. In 1961, when Fontana was preparing to present his new cycle of works in New York, he visited the city for the first time. Fascinated by the sparkling skyscrapers and the modernity of Manhattan, he decided to move away from painting on canvas and further his research by adopting metal as his primary medium. For him, metallic surfaces could capture light and reflect the vibrant energy of New York in a way that canvas could not. Fontana was captivated by the verticality and brilliance of the skyscrapers, which he compared to "great waterfalls" and to a "vast necklace of rubies, sapphires, and emeralds" in a letter to his friend Mario Bardini. He set aside his earlier critiques of American dominance in the art market and became entranced by “the sensation of this metropolis made of glass, crystal, orgies of light, and the dazzle of metal.

The perforated and hammered copper surfaces of Concetto spaziale, which shift with the light, and the rough textures of the metal, evoke the light flooding New York and its dynamism. Concetto spaziale is remarkable for the violence and precision of its gestures. Fontana uses a copper plate, piercing and hammering it to create seven perforations arranged in an oval that open the surface. This intervention is not random but calculated, with each strike becoming an opening to another dimension. The metal, rigid and cold, is transformed by the artist into an almost organic medium, where light plays a fundamental role. “How can one paint this terrifying New York?” Fontana asked himself upon his return to Italy in 1962. The answer he found lay in subjugating the metal—piercing it vertically to mimic skyscrapers and shaping it into a concave oval to give the illusion of the sky. The result is a fascinating dialogue between the brutality of the artistic act and the beauty of the light reflections diffused through the openings.

Concetto spaziale from the Metalli series holds an important place in Fontana’s oeuvre. Exhibited in numerous shows in Italy, Europe, and New York, this series solidified the artist’s international reputation as a pioneer of Spatialism. The series underscores the continuity of his artistic explorations and his profound reflection on modernity, light, and space.


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L'œuvre Concetto spaziale de 1962 de Lucio Fontana se distingue par la force de son geste et la matérialité unique du métal. Les sept perforations qui traversent verticalement la feuille de cuivre ne sont pas de simples blessures faites à la matière, mais des ouvertures vers une nouvelle dimension. Fontana lui-même réfute l'idée que ces trous soient des gestes destructeurs : pour lui, ils marquent une volonté d'élargir les horizons de l’art, de le pousser au-delà des limites matérielles pour toucher à l’espace. Cette œuvre appartient à la série Metalli, réalisée entre 1961 et 1968. Dans cette série, Lucio Fontana décide pour la première fois d’introduire le métal comme support principal de sa création.

L’introduction de ce nouveau matériau constitue une évolution naturelle après la série Venezie, où l’artiste avait travaillé sur la retranscription des reflets de la lumière de la Sérénissime en utilisant de la peinture or et argent parsemés de débris de verre. En 1961, alors que Lucio Fontana doit présenter son nouveau cycle d’œuvres à New York, il se rend pour la première fois dans la capitale. Il est fasciné par les gratte-ciels étincelants et la modernité de Manhattan, il décide alors de délaisser la peinture et la toile pour pousser plus loin ses recherches en adoptant le métal comme support principal. Pour lui, les surfaces métalliques permettent de capter la lumière et de refléter l’énergie vibrante de New York d’une manière que la toile ne pouvait offrir. Lucio Fontana est subjugué par la verticalité et l’éclat des gratte-ciel, qu'il compare à des "grandes cascades d’eau" et à une "immense collier de rubis, de saphirs, d’émeraudes" dans une lettre écrite à son ami Mario Bardini. Il délaisse les critiques virulentes qu’il avait pu faire sur l’hégémonie américaine sur le marché de l’art et se laisse fasciner par « la sensation de cette métropole faite de verre, de cristal, d’orgies de lumière et l’éblouissement du métal ». Les reflets métalliques du cuivre perforés et martelés de Concetto spaziale qui oscillent suivant la lumière, et les aspérités du métal retranscrivent la lumière qui inonde New York et son dynamisme.

Concetto spaziale est remarquable pour la violence et la précision de ses gestes. Fontana utilise une plaque de cuivre qu’il perce et martèle, créant sept perforations inscrit dans un ovale qui ouvrent la surface. Cette intervention n’est pas aléatoire, mais calculée, chaque coup devenant une ouverture vers une autre dimension. Le métal, rigide et froid, est transformé par l’artiste en un support presque organique, où la lumière joue un rôle fondamental. "Comment peindre cette terrible New York?", se demandait Fontana après son retour en Italie en 1962. La réponse qu’il trouve réside dans la soumission du métal, qu’il perfore verticalement pour imiter les gratte-ciel, et qu’il emboutit dans un ovale concave pour donner l’illusion du ciel. Le résultat est un dialogue fascinant entre la brutalité de l’acte artistique et la beauté des reflets lumineux qui se diffusent à travers les percées.

Concetto spaziale de la série Metalli occupe une place importante dans l'œuvre de Fontana. Cette série exposée dans de nombreuses expositions en Italie, en Europe mais aussi à New York, a consolidé la renommée de l’artiste et son statut de pionnier de l’art spatialiste au niveau international. Cette série souligne la permanence de ses recherches artistiques et sa quête d’une réflexion profonde sur la modernité, la lumière et l’espace.