拍品 47
  • 47

REVERDY. [RÉFLEXIONS SUR LE LYRISME]. 4 L.A.S. À BENJAMIN PÉRET (6 P.) ET MS. DE LA MAIN D'HENRIETTE REVERDY (8 P.)

估價
3,000 - 4,000 EUR
Log in to view results
招標截止

描述

  • Reverdy, Pierre
  • [Réflexions sur le lyrisme]. [1924].
Ensemble de 4 lettres autographes signées à Benjamin Péret, [1924], en tout 6 pages in-4 (266 x 203 mm) ou in-16, suivi d’un manuscrit sur le lyrisme, 8 pages in-8 (197 x 129 mm) de la main d’Henriette Reverdy avec des corrections et un ajout de celle du poète. — Le tout relié en un volume bradel pleine toile safran, pièce de titre maroquin rouge au dos, doublure et gardes ornées de deux décalcomanies originales de Georges Hugnet [G. Hugnet]. En 1924, Reverdy remet à Benjamin Péret ses réflexions sur l’inspiration poétique et le lyrisme. En octobre 1924, Breton avait demandé à Reverdy un inédit pour Le Journal littéraire, dont il s’occupait avec Péret et Soupault. Reverdy adressa à Péret alors des “notes”, qui — à son insu — furent publiées par ce dernier sous forme d’interview (numéro du 18 octobre 1924 : “Pierre Reverdy m’a dit...”). “Si le début et la fin enregistrent vraisemblablement des propos réellement prononcés, il n’en est pas de même du corps de l’article” (É-A. Hubert). Comme le montre cet ensemble, Péret s’était livré à une sorte de découpage et de collage, aussi bien des notes que d’extraits des deux longues lettres reçues de Reverdy (Œuvres complètes, I, p. 595-597, 1375-1377. — Étienne-Alain Hubert. Bibliographie des écrits de Pierre Reverdy, n° 154.). Les quatre lettres sont adressées à Benjamin Péret : - Les deux premières, non datées (1 page in-4 et 1 page et demie in-12) concernent des rendez-vous reportés ou futurs. - La troisième lettre autographe signée au même, [oct. 1924], (2 pages in-4 pliées) traite de l’inspiration poétique. Répondant à un questionnaire, il envoie un article sur le premier point. Quant au n° 2 c’est beaucoup plus délicat. Il s’agit de l’inspiration poétique : […] je crois n’avoir jamais écrit mes poèmes que sous la dictée d’une force inconsciente mise en branle par l’émotion profonde sourde et imprécise qui accompagne toujours en moi le besoin de donner une forme particulière à une conception de ce que j’appelle la réalité. […] je ne suis rien moins qu’un penseur. Toute œuvre de ma plume reste soumise au rythme, aux appels des consonances — aux affinités des mots — je ne lâche pas la rime — je ne la fuis pas — moyens inférieurs — et précisément libérant la parole — écriture automatique par excellence. Il refuse absolument l’écriture automatique : Tous les poèmes que j’ai été obligé de supprimer — de refaire — sont ceux où je m’étais le plus laissé aller à cette poussée inconsciente et où je n’avais plus noté que quelques mots sans valeur […]. J’en étais arrivé proprement à l’inutilité d’écrire. Je ne peux pas vous dire à quel point ces poèmes m’écœurent […] Avisez-moi quand paraîtra l’interview. - La quatrième lettre autographe signée au même (1 page in-4 pliée, texte très dense) accompagne ses notes sur le lyrisme [voir lot suivant]. Reverdy répond à sa question sur l’écriture : Je m’acquitte d’un devoir envers moi-même en continuant d’écrire quoique extrêmement peu, et j’évite l’insupportable remords du suicide que je peux considérer comme un crime certain dans tous les cas. Ce n’est pas, comme on l’a prétendu à tort, par orgueil démesuré que je me suis retiré […] du mouvement littéraire actuel. […] Je ne puis me défendre d’une certaine stupeur quand je considère le peu de valeur et de poids qu’a gardé mon œuvre à mes propres yeux quand je la compare à la moindre qui puisse lui être opposée. Son seul plaisir a été de rectifier la plupart des poèmes des Ardoises du toit et de la Guitare endormie. - Le manuscrit (8 pages in-8) de son texte sur le lyrisme, de la main d’Henriette Reverdy avec corrections et ajouts de l’auteur : Quand un arbre majestueux est violemment animé par le vent, peu de gens pensent à la vigueur et à l’étendue de ses racines. Aujourd’hui toutes les préoccupations des poètes sont orientées vers les racines […] Le poète ne doit pas perdre son rang de spectateur particulier et supérieur — subtil, pénétrant et imaginatif — et capable de relier toutes choses par des rapports qu’il est seul capable de leur découvrir et de faire voir […] Le poète est poussé à créer par le besoin constant et obsédant de sonder le mystère de son être intérieur. Nous remercions Monsieur Étienne-Alain Hubert pour son aide précieuse et sa relecture attentive.