MIRO – PREVERT. ADONIDES. 1975. RELIURE DU FRÈRE CLAES. 1/225 EXEMPLAIRES. 46 EAUX-FORTES.

In-folio (400 x 338 mm). Reliure à créneaux et charnières rapportées, ornée sur les plats en polycarbonate et le dos en PVC d'un décor inspiré d’un portrait d'Adonides de Miró, se détachant sur un fond gris parcouru de filets verticaux des mêmes couleurs primaires, gardes et doubles gardes de papier Japon à fibres teinté bleu canard, couverture, boîte-étui en polycarbonate au même décor (Frère Edgard Claes, 28 décembre 1997). L’un des plus beaux livres illustrés de Miró, dans une reliure du frère Claes. 46 compositions originales de Miró, dont une eau-forte et aquatinte en couleurs sur double page, signée au crayon et justifiée (n° 83/200), et 44 eaux-fortes et aquatinte en couleurs, la plupart avec estampage. Couverture à rabats estampée. Texte de Prévert reproduit en fac-similé. Édition limitée à 225 exemplaires tous sur vélin d'Arches (n° 83), avec la signature imprimée de l'auteur et signés au crayon rouge par l'éditeur et à la mine de plomb par l'artiste. Adonides fut publié d’abord dans Fatras en 1966, avec des collages de l'auteur. Pour cette édition illustrée, la participation graphique de Miró imposa un ordre diffèrent des textes. Prévert et Miró avaient auparavant collaboré à une édition de Fête des arbres et du chasseur, en 1948 chez G.L.M.

Edgard Claes, Reliures, Paris, Librairie Blaizot ; Bruxelles, Bibliotheca Wittockiana, mars- mai 2004, n° 35.

Cramer, Miró, les Livres illustrés, n° 203. -- De l'écriture à la peinture, Fondation Maeght, n° 127.

Edgard Claes, moine relieur contemporain. Entré en 1976 dans les ordres, Edgard Claes étudie la reliure et la restauration, dans le but de réparer les volumes de plusieurs monastères, avant que l’un de ses maîtres, August Kulche, qui avait décelé ses talents artistiques, ne l’oriente vers la reliure contemporaine. Frère Claes réalise ses premières reliures décorées en 1984, et atteint rapidement une certaine renommée. Les reliures de cette époque, dont celles qu’il réunit pour sa première exposition en 1993 à la Librairie Blaizot, sont encore réalisées sur des supports traditionnels : le religieux iconoclaste cherche ensuite de nouvelles techniques et choisit le polycarbonate, une matière très solide, d’habitude plutôt utilisée pour fabriquer des casques, qu'il peut peindre ou graver à sa guise, au contraire du cuir. Dès lors, avec un matériau si rigide, il doit aussi changer le montage de ses reliures, et propose souvent des reliures à créneaux avec charnières rapportées, qu’il peint et grave également. Reconnaissables entre toutes, ses créations figurent dans les plus grandes collections.