MIRÓ – TZARA. PARLER SEUL. MAEGHT, 1948-1950. RELIURE DE FRÈRE CLAES. 1/200 SUR MALACCA.

In-folio (382 x 282 mm). Reliure à créneaux et à charnières rapportées, plats en polycarbonate et dos en PVC, ornés sur un fond noir parcouru de lignes gris foncé, d'un décor constructiviste peint à l'aérographe dans des tons bruns, beiges, gris, rouges, verts et bleus, rappel du même décor sur la doublure, gardes de papier Japon, les lithographies de la chemise et de l’étui montées en tête et à la fin du volume, étui assorti (Frère Claes, 25 décembre 2000). Dans une magistrale reliure du frère Claes. Édition originale de ce poème composé par Tristan Tzara lors d'un séjour à l'hôpital psychiatrique de Saint-Alban en 1945. Illustré de 72 lithographies, non signées, de Miró, en noir et en couleurs. Tirage limité à 253 exemplaires (dont 3 hors commerce), celui-ci l'un des 200 sur malacca pur chiffon (n° 218). Tous les exemplaires sont signés par Tristan Tzara et Joan Miró. "Rien de plus hasardeux et, à la fois, de plus organisé que ce livre, note Michel Leiris, qui est naissance du livre ou création progressive d'un objet dont imprimerie d'une part et vocabulaire d'autre part constituent, semble-t-il, les seuls principes animateurs. Sans doute parlent-ils seuls, ces mots qui s’enchaînent d'eux-mêmes sans loi autre que la poésie, et seuls aussi ces matériaux que Miró met en œuvre" (Chapon, Le peintre et le livre, p. 178).

Edgard Claes, Reliures, Paris, Librairie Blaizot ; Bruxelles, Bibliotheca Wittockiana, mars- mai 2004, n° 57.

Cramer, Miró, livres illustrés, n° 17. -- Edgard Claes, Künstlerische Bucheinbände in Polycarbonate, p. 171.

Edgard Claes, moine relieur contemporain. Entré en 1976 dans les ordres, Edgard Claes étudie la reliure et la restauration, dans le but de réparer les volumes de plusieurs monastères, avant que l’un de ses maîtres, August Kulche, qui avait décelé ses talents artistiques, ne l’oriente vers la reliure contemporaine. Frère Claes réalise ses premières reliures décorées en 1984, et atteint rapidement une certaine renommée. Les reliures de cette époque, dont celles qu’il réunit pour sa première exposition en 1993 à la Librairie Blaizot, sont encore réalisées sur des supports traditionnels : le religieux iconoclaste cherche ensuite de nouvelles techniques et choisit le polycarbonate, une matière très solide, d’habitude plutôt utilisée pour fabriquer des casques, qu'il peut peindre ou graver à sa guise, au contraire du cuir. Dès lors, avec un matériau si rigide, il doit aussi changer le montage de ses reliures, et propose souvent des reliures à créneaux avec charnières rapportées, qu’il peint et grave également. Reconnaissables entre toutes, ses créations figurent dans les plus grandes collections.