RONSARD, PIERRE. LES ŒUVRES... PARIS, GABRIEL BUON, 1584. IN-FOLIO. VEAU FAUVE DE L'ÉPOQUE.

In-folio (375 x 240 mm). Veau fauve, filet doré en encadrement, fleuron central azuré, dos à nerfs orné de fleurons dorés, titre en lettres dorées au dos, tranches dorées avec titre à l’encre sur la tranche inférieure (Reliure de l’époque).Quelques feuillets brunis et mouillures. Taches et mouillures sur les plats, habiles restaurations. Annotation ancienne à l’encre dans la marge inférieure de la page 588. Sixième édition collective, première in-folio et dernière édition publiée du vivant de l’auteur avec 32 poèmes paraissant ici pour la première fois. Elle est illustrée des portraits gravés sur bois de Muret (auteur des commentaires accompagnant les Amours), de Ronsard, de Charles VIII et d’Henri III. Cette édition constitue le testament poétique de Ronsard qui mourra l’année suivante. Les bibliographes la qualifient tour à tour de "complet examen de conscience littéraire", de "bible de la poésie de son temps", ou encore de "cadeau suprême à la postérité". "Le texte de 1584, divisé en sept parties, comme dans l'édition de 1578, présente de nouvelles corrections dans les pièces déjà imprimées en 1567, et un plus grand nombre dans celles qui avaient paru séparément depuis. Nous avons remarqué au septième tome, à la fin de la suite du Discours sur les misères de ce temps, que l'auteur avait fait de grands changements au texte primitif" (Brunet). Élégamment imprimée sur deux colonnes, alternant caractères romains et italiques, cette édition est ornée de nombreux bandeaux, initiales, culs-de-lampe et en-têtes. Témoignant des ultimes volontés éditoriales du poète, elle "servira de base de travail à l’édition donnée dans la collection de la Pléiade (1993-1994)" (Vérène de Diesbach). À la mort de Charles IX, en 1574, François Desportes, qui avait accompagné le futur Henri III en Pologne, supplante Ronsard dans le cœur du nouveau souverain. S’il n’est plus le "poète du prince", la France le considère toujours comme le "prince des poètes". Bel exemplaire de cette édition-testament, rare en reliure de l’époque.

Grand séminaire de la congrégation des missionnaires dominicains de Tours (ex-libris manuscrit sur le titre "Cgaois miss Dom Turon Sem maj catal inser."). – Miron de l’Espinay (ex-libris au contreplat). Il s’agit très probablement de Jacques Miron de l’Espinay (1782-1842), président du tribunal d’Orléans et député du Loiret de mars 1824 à novembre 1827).

Tchemerzine, V, p. 482. – Brunet, IV, 1375. – V. de Diesbach, Bibliothèque Jean Bonna. XVI^e siècle. Deuxième partie (M-Z), Genève, Paris, 2017, n° 321. – J.-P. Barbier-Mueller, Ma bibliothèque poétique, n° 59. – Seymour de Ricci, Catalogue of a unique collection of early editions of Ronsard, Londres, Maggs Bros., 1927, n° 72.

Quelques feuillets brunis et mouillures. Taches et mouillures sur les plats, habiles restaurations. Annotation ancienne à l'encre dans la marge inférieure de la page 588.
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