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[AFFAIRE DREYFUS] ALFRED DREYFUS, LETTRE A.S. [AU GÉNÉRAL PERCIN ?]. 21 JUILLET 1906. ENCADRÉE.
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描述
- [Affaire Dreyfus] -- Dreyfus, Alfred
- Lettre autographe signée [au général Percin ?]. 101, Bould. Malesherbes, 21 juillet 1906.
- ink on paper
Une p. in-8 (180 x 135 mm), sur papier à en-tête 101, Bould. Malesherbes, avec une coupure de presse américaine vers 1900 représentant Alfred Dreyfus (130 x 55 mm), le tout sous encadrement baguette de bois bleue (345 x 270 mm).
"21 juillet 1906. Mon Général, J’ai été profondément ému en recevant votre photographie avec votre si aimable dédicace. Si j’ai connu bien des vilenies, bien des lâchetés, j’ai eu au moins la consolation de rencontrer quelques hommes courageux et de grand cœur comme vous. Permettez-moi de vous dire tout le plaisir que ma femme et moi avons eu de faire votre connaissance, de sentir votre cœur battre à l’unisson des nôtres. Encore une fois merci et veuillez agréer l’expression de mes sentiments respectueux et bien sympathiques. A. Dreyfus"
Il s'agit très probablement du général Percin, présent le 20 juillet à la cérémonie de remise des insignes de chevalier de la Légion d'honneur au commandant Dreyfus, et qui le 21 juillet envoya à Alfred Dreyfus une photographie dédicacée le représentant de profil en uniforme. Actuellement conservée au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme (don des petits-enfants du capitaine Dreyfus), cette photographie porte cette dédicace : "au Commandant Dreyfus chevalier de la Légion d'honneur, témoignage de profonde sympathie, Général Percin, 21 juillet 1906".
Le 12 juillet 1906, la Cour de cassation déclare la pleine innocence du capitaine Dreyfus. Le 13 juillet, Dreyfus est réintégré dans l’armée, et le 20 juillet, à la veille de cette lettre, le commandant Dreyfus est fait chevalier de la Légion d’honneur "lors d’une cérémonie qui sembla refermer l’Affaire sur un acte éminemment symbolique et politique, dans l’institution même où il avait été dégradé douze ans auparavant" (V. Duclert, Alfred Dreyfus. L’Honneur d’un patriote. Editions Pluriel, 2016, p. 571). La cérémonie eut lieu, à la demande de Dreyfus "dans la petite cour des jardins" et non pas dans la grande cour où avait eu lieu sa dégradation douze ans auparavant. Étaient présents la famille d’Alfred et de Lucie, le général Picquart (en civil), le procureur général Baudoin, Anatole France, Joseph Reinach, le général et Mme Percin, M. et Mme Armand Dayot, les docteurs Paul Reclus et Brissaud, Victor Simon, Alfred Capus, Mme Arman de Caillavet, la femme de Bernard Lazare, Isabelle Lazare-Weiler, le commandant Emile Mayer, le capitaine Cassel et de nombreux journalistes. Le général Gillain lui remit les insignes. "Tout cela était si émouvant, écrivit Dreyfus dans ses Carnets, que les mots sont impuissants à en donner la sensation" (p. 264). Malheureusement, la rapidité avec laquelle cette cérémonie fut organisée empêcha certains défenseurs de Dreyfus d’être avertis ou d’y assister. On notera l’absence du général André, l’un des principaux artisans de la réouverture du procès. Le 27 mars 1912, Alfred Dreyfus enregistra cette belle déclaration : "Ce 20 juillet 1906, c’est une belle journée de réparation pour la France et la République. Mon affaire était terminée. Elle aura marqué un tournant de l’humanité, une étape grandiose vers une ère de progrès immense pour les idées de liberté, de justice et de solidarité sociale".
"21 juillet 1906. Mon Général, J’ai été profondément ému en recevant votre photographie avec votre si aimable dédicace. Si j’ai connu bien des vilenies, bien des lâchetés, j’ai eu au moins la consolation de rencontrer quelques hommes courageux et de grand cœur comme vous. Permettez-moi de vous dire tout le plaisir que ma femme et moi avons eu de faire votre connaissance, de sentir votre cœur battre à l’unisson des nôtres. Encore une fois merci et veuillez agréer l’expression de mes sentiments respectueux et bien sympathiques. A. Dreyfus"
Il s'agit très probablement du général Percin, présent le 20 juillet à la cérémonie de remise des insignes de chevalier de la Légion d'honneur au commandant Dreyfus, et qui le 21 juillet envoya à Alfred Dreyfus une photographie dédicacée le représentant de profil en uniforme. Actuellement conservée au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme (don des petits-enfants du capitaine Dreyfus), cette photographie porte cette dédicace : "au Commandant Dreyfus chevalier de la Légion d'honneur, témoignage de profonde sympathie, Général Percin, 21 juillet 1906".
Le 12 juillet 1906, la Cour de cassation déclare la pleine innocence du capitaine Dreyfus. Le 13 juillet, Dreyfus est réintégré dans l’armée, et le 20 juillet, à la veille de cette lettre, le commandant Dreyfus est fait chevalier de la Légion d’honneur "lors d’une cérémonie qui sembla refermer l’Affaire sur un acte éminemment symbolique et politique, dans l’institution même où il avait été dégradé douze ans auparavant" (V. Duclert, Alfred Dreyfus. L’Honneur d’un patriote. Editions Pluriel, 2016, p. 571). La cérémonie eut lieu, à la demande de Dreyfus "dans la petite cour des jardins" et non pas dans la grande cour où avait eu lieu sa dégradation douze ans auparavant. Étaient présents la famille d’Alfred et de Lucie, le général Picquart (en civil), le procureur général Baudoin, Anatole France, Joseph Reinach, le général et Mme Percin, M. et Mme Armand Dayot, les docteurs Paul Reclus et Brissaud, Victor Simon, Alfred Capus, Mme Arman de Caillavet, la femme de Bernard Lazare, Isabelle Lazare-Weiler, le commandant Emile Mayer, le capitaine Cassel et de nombreux journalistes. Le général Gillain lui remit les insignes. "Tout cela était si émouvant, écrivit Dreyfus dans ses Carnets, que les mots sont impuissants à en donner la sensation" (p. 264). Malheureusement, la rapidité avec laquelle cette cérémonie fut organisée empêcha certains défenseurs de Dreyfus d’être avertis ou d’y assister. On notera l’absence du général André, l’un des principaux artisans de la réouverture du procès. Le 27 mars 1912, Alfred Dreyfus enregistra cette belle déclaration : "Ce 20 juillet 1906, c’est une belle journée de réparation pour la France et la République. Mon affaire était terminée. Elle aura marqué un tournant de l’humanité, une étape grandiose vers une ère de progrès immense pour les idées de liberté, de justice et de solidarité sociale".