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PROUST. L.A.S. À MONTESQUIOU. [24 AVRIL 1905]. 8 P. SUR SA MALADIE QUI L'EMPÊCHE DE SORTIR
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描述
- Proust, Marcel
- Lettre autographe signée à Robert de Montesquiou. Lundi soir [24 avril 1905].
- ink on paper
8 p. in-8 (176 x 112 mm) sur 2 bifeuillets. Papier vergé ivoire au filigrane "Waterford", bordure de deuil ; chiffre de Robert de Montesquiou à l’encre rouge. 3 passages ont été caviardés. Adressée à "Cher Monsieur", elle est signée "Marcel Proust".
Petites déchirures sans manques aux pliures.
Sur sa maladie qui l’empêche de sortir : un prétexte pour ne pas voir Montesquiou ?
En réponse à Montesquiou qui, le 22 avril, lui reprochait de sortir seulement quand cela l’amusait et de prétexter d’être souffrant les autres fois et ainsi de l’éviter, Proust réfute l’idée selon laquelle la souffrance physique pourrait être la rédemption de fautes commises.
Malheureusement, sa maladie l’empêche d’aller là où il veut et à n’importe quelle heure : "Je vous avoue qu’il y a de plus dans votre lettre quelque chose à quoi je m’efforce de ne pas penser car cela m’empoisonnerait mes rares jours de santé […] l’idée que, quand une fois par quinzaine à peu près, je peux me lever, m’habiller, sortir une heure ou deux vers dix heures du soir, ce seul innocent repos peut être considéré comme une guérison volontaire (ce qui impliquerait que la maladie l’est aussi) en vue d’un plaisir de vanité […] Quand rencontrerai-je la personne vraiment compréhensive de ma vie réelle, de mes sentiments intimes qui, m’ayant vu manquer par souffrance le plus grand plaisir, et m’apercevant une heure après […] m’abordera en me disant sincèrement : “Quel bonheur que votre crise soit passée !"
Montesquiou lui a reproché un verre d’orangeade pris chez les La Rochefoucauld et Proust s’insurge : ce n’est pas par snobisme qu’il y est allé : "… si le corps pouvait suivre. Si vous saviez toutes les choses pour lesquelles j’ai fait des imprudences et toutes celles qui m’ont laissé un regret profond, vous verriez que la mondanité y a peu de part !" Il se remémore ses sorties au Pavillon des Muses, lui en veut de son incompréhension, évoque son duel avec Lorrain.
Montesquiou lui a reproché un verre d’orangeade pris chez les La Rochefoucauld et Proust s’insurge : ce n’est pas par snobisme qu’il y est allé : "… si le corps pouvait suivre. Si vous saviez toutes les choses pour lesquelles j’ai fait des imprudences et toutes celles qui m’ont laissé un regret profond, vous verriez que la mondanité y a peu de part !" Il évoque ses sorties au Pavillon des Muses, lui en veut de son incompréhension, évoque son duel avec Lorrain. Il aurait beaucoup aimé assister à ses conférences, notamment celle de Bruxelles le 29 avril sur "l’Art japonais".
En réalité, à cette époque, Proust évitait bel et bien Montesquiou et s’abstenait d’assister à ses conférences : ses excuses de santé ne sont peut-être pas imaginées par le comte.
Référence : Kolb, V, n° 55.
Petites déchirures sans manques aux pliures.
Sur sa maladie qui l’empêche de sortir : un prétexte pour ne pas voir Montesquiou ?
En réponse à Montesquiou qui, le 22 avril, lui reprochait de sortir seulement quand cela l’amusait et de prétexter d’être souffrant les autres fois et ainsi de l’éviter, Proust réfute l’idée selon laquelle la souffrance physique pourrait être la rédemption de fautes commises.
Malheureusement, sa maladie l’empêche d’aller là où il veut et à n’importe quelle heure : "Je vous avoue qu’il y a de plus dans votre lettre quelque chose à quoi je m’efforce de ne pas penser car cela m’empoisonnerait mes rares jours de santé […] l’idée que, quand une fois par quinzaine à peu près, je peux me lever, m’habiller, sortir une heure ou deux vers dix heures du soir, ce seul innocent repos peut être considéré comme une guérison volontaire (ce qui impliquerait que la maladie l’est aussi) en vue d’un plaisir de vanité […] Quand rencontrerai-je la personne vraiment compréhensive de ma vie réelle, de mes sentiments intimes qui, m’ayant vu manquer par souffrance le plus grand plaisir, et m’apercevant une heure après […] m’abordera en me disant sincèrement : “Quel bonheur que votre crise soit passée !"
Montesquiou lui a reproché un verre d’orangeade pris chez les La Rochefoucauld et Proust s’insurge : ce n’est pas par snobisme qu’il y est allé : "… si le corps pouvait suivre. Si vous saviez toutes les choses pour lesquelles j’ai fait des imprudences et toutes celles qui m’ont laissé un regret profond, vous verriez que la mondanité y a peu de part !" Il se remémore ses sorties au Pavillon des Muses, lui en veut de son incompréhension, évoque son duel avec Lorrain.
Montesquiou lui a reproché un verre d’orangeade pris chez les La Rochefoucauld et Proust s’insurge : ce n’est pas par snobisme qu’il y est allé : "… si le corps pouvait suivre. Si vous saviez toutes les choses pour lesquelles j’ai fait des imprudences et toutes celles qui m’ont laissé un regret profond, vous verriez que la mondanité y a peu de part !" Il évoque ses sorties au Pavillon des Muses, lui en veut de son incompréhension, évoque son duel avec Lorrain. Il aurait beaucoup aimé assister à ses conférences, notamment celle de Bruxelles le 29 avril sur "l’Art japonais".
En réalité, à cette époque, Proust évitait bel et bien Montesquiou et s’abstenait d’assister à ses conférences : ses excuses de santé ne sont peut-être pas imaginées par le comte.
Référence : Kolb, V, n° 55.
Condition
Petites déchirures sans manques aux pliures.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
NOTWITHSTANDING THIS REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF BUSINESS PRINTED IN THE SALE CATALOGUE."
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