PF1303

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Wassermann, Jakob

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10,000 - 15,000 EUR
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描述

  • Wassermann, Jakob
  • Lettres autographes signées au baron et à la baronne de Schey, née Lili Goldschmitd-Rothschild et à sa soeur, Lucy Goldschmitd-Rothschild. Vienne, Altaussee, (Münich, Venise), 1913-1931.
15 lettres autographes signées et une lettre tapuscrite signée avec corrections autographes, au baron et à la baronne de Schey, née Lili Goldschmidt-Rothschild, et 2 lettres autographes à Lucie Goldschmidt-Rothschild. Une enveloppe, portant le tampon "Zensuriert".
29 pages formats divers dont une carte de visite, à son en-tête.

拍品資料及來源

Wassermann évoque les difficultés de sa vie quotidienne, qui entravent sa création littéraire. Dans l’une des lettres de la fin de l’année 1913, il se plaint de ses difficultés financières : "Ich verdiente im Durchschnitt 20-25 000 Kronen jährlich (...) aber der Zwang, sie beschaffen zu müssen, lastet schwer auf mir und droht bisweilen, meine freien Eingebungen zu lähmen. (...)  Es lähmt mich, wenn ich die Peitsche ordinärer Drangsal auf des Rücken spüre" - ["Je gagne bon an, mal an, 20-25 000 couronnes par an (...) mais l’obligation de devoir se les procurer me pèse lourd, et menace ainsi d’asphyxier ma libre inspiration. (...) J’étouffe, lorsque je sens sur mon dos le fouet de la nécessité quotidienne"] - Ou encore, à la baronne von Schey : "Daneben laüft der Kampf mit dem Leben (...) Sorgen, Sorgen, Sorgen" - "à côté [des activités littéraires] se poursuit le combat avec la vie (…). Soucis, Soucis, Soucis"] - Et la guerre de 1914-1918 ne fera qu’accroître ses tourments.

Dans ces lettres se mêlent appels à l’aide et remerciements : "Wenn sie sich nun, mein verehrter freund, für meinen fall verwenden würden, wenn sie eines der Mietglieder des familie Rothschild gewinnen würden, so hätten Sie überaus viel für mich und mein Werk getan" - ["Si à présent, mon ami révéré, vous vous employiez à ma cause, si vous gagniez un membre de la famille Rothschild, vous auriez fait énormément pour moi et pour mon œuvre »] -, écrit Wassermann au baron à propos d’une hypothèque en 1913. Quant à la "Verehrte Baronin Schey" , il la compare à une "fée" : "es ist ein so seltener fall in dieses unsererWelt, dass einem Künstler oder Dichter mit solcher Noblesse und Grösse geholfen wird" -|"il est si rare dans ce monde qui est le nôtre qu’un artiste ou un poète soit aidé avec une telle noblesse et une telle grandeur"]. - 
Et en retour, il fait part de ses projets littéraires : "Ich werde im Lauf der nächsten zehn oder fünfzehn Jahre einen Cyclus von Romanen veröffentlichen, der (...) ein zusammengefasstes Bild unserer ganzen Epoche darstellen und ebenso mein bisheriges Schaffen binden und unter das Licht eine bedeutenden Idee bringen wird" - ["Je vais publier dans le courant des dix à quinze années prochaines un cycle de romans qui sera une image ramassée de l’ensemble de notre époque, et qui, en même temps, liera l’ensemble de ma création antérieure et mettra en lumière une idée majeure"] - écrit-il en 1913.
Wassermann aspire à avoir du style, et exige de ses lecteurs qu’ils soient à la hauteur : "Der Leser muss zunächst die freude an des Gestalt lernen, ja geradezu lernen, und das übel ist, dass dies bei den Durchschnittsschrifstellern nicht möglich ist, da sie eben keine Gestalt haben" - ["Le lecteur doit avant tout apprendre le goût de la forme, oui, tout simplement apprendre, et le mal réside dans le fait que ceci n’est pas possible chez les écrivains moyens, puisqu’ils n’ont justement pas de style"] - Par ailleurs, il offre au couple plusieurs de ses manuscrits comme Gänsemännchen, un roman dans lequel Wassermann aborde justement les tourments et la quête d’un artiste pauvre, et qu’il compare à un Brueghel ou encore Engelhart Ratgeber (voir lot précédent), resté longtemps inédit.

Cette relation de mécénat se mue en véritable amitié au fil de la correspondance. Peu à peu, la peur d’importuner est remplacée par des invitations à déjeuner, et le baron von Schey est surnommé affectueusement "Pips". Son talent littéraire reconnu, Wassermann fréquente le gotha allemand et autrichien du début du XXe siècle, et ces relations transparaissent parfois ici. Ainsi, l’écrivain Hofmannsthal joue parfois l’intermédiaire entre Wassermann et le baron von Schey, via son grand ami Georg von Franckenstein, diplomate autrichien. Wassermann s’adresse également à la soeur de la baronne von Schey, Lucie von Goldschmidt-Rothschild. La lettre de condoléances que Wassermann lui écrit lors du décès de son mari dénote une véritable affection : "Repräsentant eine Epoche, in der freundschaft noch ein Wort voll Sinn und Gehalt war" - ["Il représentait une époque dans laquelle l’amitié était encore un mot plein de sens et de teneur"].