PF1206

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拍品 15
  • 15

Pablo Picasso

估價
500,000 - 700,000 EUR
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招標截止

描述

  • 巴布羅·畢加索
  • Nature morte à la pomme et au pichet bleu
  • signé Picasso et daté 19.2.38 (en bas à gauche)
  • huile sur toile
  • 20,6 x 24,6 cm
  • 8 1/8 x 9 5/8 in.

來源

Collection Maurice Coutot, Paris (acquis à la fin des années 1940)
Par descendance au propriétaire actuel

Condition

The canvas is not lined. A close inspection reveals some very minor stable hairline shrinkage in the thick impasto of the white background pigment. There is no evidence of retouching visible under UV light. This work is in excellent condition.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
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拍品資料及來源

signed 'Picasso' and dated '19.2.38' (lower left), oil on canvas. Painted in Tremblay-sur-Mauldre on 19th February 1938.

"Je ne vais pas chercher un objet rare dont personne n'a jamais entendu parler [...]. Cela n'aurait aucun sens pour moi. L'objet le plus quotidien est un vaisseau, un véhicule de ma pensée. Ce que la parabole était pour le Christ."
Pablo Picasso (in François Gilot et Carlton Lake, Vivre avec Picasso, Paris, 1965, p. 193)

C'est en 1936 qu'Ambroise Vollard propose à Picasso de lui prêter sa maison du Tremblay-sur-Mauldre. Le peintre avait en effet dû laisser sa demeure de Boisgeloup à Olga. Il décida d'y installer Marie-Thérèse Walter et leur fille Maya, dont l'existence demeurait encore secrète. C'est dans cette demeure où il s'était installé un atelier donnant sur le jardin que Picasso composa de nombreuses natures mortes, ainsi que plusieurs portraits de Marie-Thérèse et de Maya.

Nature morte à la pomme et au pichet bleu appartient à une série d'une dizaine de natures mortes de petites dimensions exécutées dans cet atelier de Tremblay-sur-Mauldre entre le 13 et le 27 février 1938 ; cinq d'entre elles, incluant le présent tableau, furent composées au cours de la même journée, le 19 février. Les variantes entre ces différentes toiles sont l'occasion pour le peintre d'explorer de nombreuses innovations techniques telles notamment le grattage de l'arrière-plan avec le manche du pinceau afin d'obtenir des stries serrées rythmant la composition ou les subtils effets de matière et de couleurs visibles sur le pichet, qui, tout en illustrant la transparence de l'eau, ne sont pas sans évoquer les irisations de certains émaux précieux. Cette technique complexe et d'un raffinement extrême sera réutilisée tout au long de l'année 1938 par le peintre dans plusieurs compositions.

Le début de l'année 1938 est une période charnière pour Picasso. D'un point de vue artistique, le peintre est alors au faîte de sa gloire, ayant achevé quelques mois plus tôt Guernica, exposé dans le pavillon espagnol de l'Exposition Internationale de Paris en 1937. En réaction aux bouleversements politiques de l'époque, l'artiste se lance à corps perdu dans la peinture, abordant des thèmes picturaux extrêmement variés. D'un point de vue plus intime, l'année 1938 est également très intense pour l'artiste qui partage sa vie entre ses deux muses, la blonde et sereine Marie-Thérèse Walter, installée avec Maya au Tremblay-sur -Mauldre, et la brune et impétueuse Dora Maar, qu'il rejoint dans son atelier de la rue des Grands-Augustins.

Contrastant avec la plupart des œuvres du début de l'année 1938 par lesquelles Picasso retranscrit son angoisse face au conflit espagnol en cours (qu'il s'agisse des représentations déchirantes de Dora Maar en femme qui pleure ou des natures mortes aux animaux sacrifiés), les natures mortes de Tremblay-sur-Mauldre semblent s'inscrire dans un moment d'apaisement de l'artiste. A l'instar de Chardin ou de Cézanne, Picasso privilégie ici une composition humble et dépouillée faite de simples objets ordinaires qui, dans le cadrage serré volontairement choisi, acquièrent une monumentalité et un mystère dans la tradition mystique des bodegones espagnoles.