Miró, Joan

Miró, Joan

Le Lézard aux plumes d’or.

22 lithographies. I : 14 planches. II : 8 planches.

[Mourlot pour Louis Broder, vers 1963-1967 et vers 1972].

22 lithographies (avec aussi 2 planches du premier passage en noir sans la couleur).

Cet ensemble comporte 14 lithographies du premier essai d’impression, abandonné par l’artiste, et 8 lithographies du second, pour l’édition définitive de 1971. Les annotations pourraient être de Louis Broder ou d'un employé de Mourlot.

Un témoignage important du travail de Miró pour la première édition perdue (et différente) du Lézard aux plumes d’or.

I. Projet de 1967 : 14 lithographies (361 x 503 mm). Certaines feuilles filigranées "Miró" ou Rives B.F.K. Une des planches sur papier Japon. La plupart sont sur un bifeuillet, avec la lithographie sur la page de droite ; parfois des éclaboussures de couleurs atteignent la page blanche en regard

- [pl. M. 514]. Couverture. Papier filigrané "Miró". Petit manque dans le coin inférieur gauche.

- [pl. M. 514]. Couverture.

- [pl. M. 520]. Double page. Papier filigrané "Miró".

- [pl. M. 521].

- [pl. M. 522]. Papier Japon, avec timbre sec "Joan Miró lithographie originale" en bas à gauche.

- [pl. M. 522]. La même que la précédente, sur papier de Rives, avec annotation angulaire "haut" pour indiquer le sens de la planche.

- [pl. M. 523]. Avec éclaboussures de couleur sur un feuillet qui devait être en face, non reprises dans l’édition.

- [pl. M. 524]. Avec éclaboussures de couleur sur un feuillet qui devait être en face, non reprises dans l’édition. Annotation angulaire "haut" [de la main de Louis Broder ?] pour indiquer le sens de la planche.

- [pl. M. 525]. Double page. Papier filigrané "Miró".

- [pl. M. 526]. Annotation angulaire "haut" pour indiquer le sens de la planche.

- [pl. M. 526]. Même planche que la précédente, avec éclaboussure sur la page double.

Papier filigrané "Miró".

- [pl. M. 528]. Annotation à la mine de plomb : "bleu outremer + foncé / passer rouge et vert en dernier".

- [pl. M. 529]. Papier filigrané "Miró". Au verso, fines traces de scotch sur l’un des bords.

- [pl. M. 530]. Sur double page, papier filigrané "BFK Rives".

[On joint :]

- [pl. M. 527]. Épreuve d’essai avec seulement le noir, sans la couleur.

II. Édition de 1971 : 8 lithographies (356 x 499 mm, soit un format plus grand que l’édition originale).

Papier de Rives, filigrané "Miró", sur des bifeuillets. Quelques différences de couleurs par rapport à l’état définitif. Les zones en noir de l’édition sont ici parcourues de taches de couleur grise ; les éclaboussures noires du fond de la pl. 794 sont ici grises.

- [pl. M. 794].

- [pl. M. 800]. En double exemplaire.

- [pl. M. 812]. En double exemplaire, l’un portant l’annotation "Maquette" en bas à droite à la mine de plomb.

- [pl. M. 818]. Annotation "Maquette" à la mine de plomb sur le feuillet blanc du bifeuillet.

- [pl. M. 828]. Double page. En double exemplaire, l’un portant l’annotation "1er tirage" à la mine de plomb sur le feuillet blanc du bifeuillet (coin inférieur droit coupé), l’autre annoté "maquette" sur un feuillet blanc du bifeuillet.

[On joint :]

- [pl. M. 800]. Épreuve d’essai avec seulement le noir, sans la couleur.

[On joint :]

- Un bifeuillet avec annotations de mise en page : "16 lithos. 8 lithos (collages 6 photos) / 8 litho pleine page + 4 refusées", à la mine de plomb.

L’histoire de l’édition du Lézard aux plumes d'or est complexe. Dès 1963, Miró travaille en bonne entente avec Broder à la composition du livre et plusieurs lithographies sont imprimées. Après maintes discussions, le bon à tirer pour plusieurs planches est enfin signé, ce dont Miró se montre satisfait dans des lettres de 1965 et 1966. L’impression des planches est achevée en 1967. Hélas, Miró et Broder découvrent qu’une erreur de papier altère les couleurs des lithographies. Pour reprendre le projet, puisque les zincs auraient été détruits, Miró redessine de nouvelles lithographies : différentes, elles paraissent sous le même titre, en 1971 (Lézard II).

Contrairement à ce qu’affirme le catalogue raisonné, les planches de 1963-1967 (Lézard I) n’ont pas été détruites par Miró et par Broder : outre celles qu’avait conservé le pressier de Mourlot, Jean Célestin, reproduites dans Miró lithographe, un important ensemble de 643 planches de cette version du Lézard, sur vélin ou sur Japon, certifiées par Patrick Cramer, fut vendu en 2005 (Sotheby’s, New York, Prints & Multiples, 1er mai 2005, lot 60, catalogue en ligne : https://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2015/prints-n09332/lot.60.html).

Éditeur suisse installé à Paris, Louis Broder (1909-1972) a publié certains des plus importants livres illustrés de son époque, avec des artistes tels que Arp (Soleil recerclé, 1966), Braque (Le Tir à l'arc, 1960 ; Si je mourrais là-bas, 1962) ou Picasso (Autre chose que l'enfant beau, 1957 ; Sable mouvant, 1966). Il publia plusieurs livres de Joan Miró, dont il était très proche : Un poème dans chaque livre (1956), La Bague d'Aurore (1957), Nous avons et Fusées (1959), Feuilles éparses (1965), La Magie quotidienne (1968) et Le Lézard aux plumes d'or (1971).

Cet ensemble de lithographies et d'aquatintes a été acquis directement auprès de sa succession. Sur plusieurs de ces planches, les annotations "1er tirage", "maquette" ou celles relatives à l’intensité des couleurs ("bleu outremer + foncé / passer rouge et vert en dernier") indiquent qu'il s'agit d’épreuves de travail, non signées.