A pair of Louis XV gilt-bronze candlesticks, signed Pierre Gouthière and dated 1769 | Paire de flambeaux en bronze doré d'époque Louis XV, signée Pierre Gouthière et datée 1769

Bibliographie comparative

- S. Faniel (dir.), Le XVIIIe siècle français, Paris, 1956, p. 130, ill. A

- S. Eriksen, Early neo-classicism in France, Londres, 1974

- N. Goodison, Matthew Boulton : Ormolu, Londres, 2002, pp. 187-189

- P. Hughes, The Wallace Collection: Catalogue of the Furniture, vol. 3, Londres, 1996, pp. 1545-1546, fig. 6

- L. Roger-Miles, Exposition d'art français du XVIIIe siècle, Paris, 1916, p. 79-80, n°70

- P. Verlet, Les bronzes dorés français du XVIIIe siècle, Paris, 1987, p. 198, ill. 227

- C. Vigon and C. Baulez, Pierre Gouthière, ciseleur-doreur du roi, New York, 2016, pp. 216-217, n°20

This pair of candlesticks illustrates the ‘Greek’ taste, a powerful style characteristic of the early years of the classical revival around 1760-1770. It was a reaction to the Rococo style, considered by some to be excessive, and was disseminated by ornamentalists such as Jean-François de Neufforge and Jean-Charles Delafosse. The design was structured with a new rigor and symmetry, and the decorative motifs of classical Italy, such as friezes of Greeks, meanders and posts, interlacing and gadroons, made a comeback. Bronze work was typical of this period, with a marked alternation between matt and shiny finishes, accentuated by the play of often geometric motifs and strong mouldings. The matt gilding invented by Pierre Gouthière began to be used, while ‘natural’ ornaments such as lion heads and claws, foliage and garlands were chiselled extremely finely and densely, bringing them to life in a dazzling way.

This innovative neoclassical spirit may have been partly inspired by his temporary collaboration with François-Thomas Germain. In fact, Gouthière worked for the famous goldsmith in the early 1760s and became his creditor for gilding work when Germain went bankrupt in 1765 (op. cit. C. Baulez, p. 29). There are several similarities between their works. The base of the stove in Germain's astonishing kettle, made in 1762-1763 and now in the Lisbon Museum of Ancient Art, consists of a sheath topped by a ram's head, a knotted skin and two hooves. The same arrangement can be found in the four leaning sheaths of our torches, surmounted by lion's heads and draperies, supported by two adjoining lions' paws.

Pierre Gouthière received the brevet de doreur ordinaire des Menus-Plaisirs in 1767, so it is from this year that we should date the signed torch that belonged to the series of four from the Ribes collection, sold by Sotheby's in Paris on 11 December 2019, lot 8. On our pair, the signature FAIT. PAR. GOUTHIERE followed by the words DOREUR. DU. ROY and the date 1769, confirm the paternity and success of this model.

Several candlesticks of this model are listed with some variations of the binnacles decorated with friezes of interlacing, of meanders, or simply bretés. 

Examples of the model with sockets decorated with tracery include:

-the pair presented here

-a pair signed by Gouthière in the former Favre de Thierrens collection (ill. in S. Faniel, 1956, p. 130),

-a pair, Christie's London, 11 June 1992, lot 72 (fig. 4),

-one pair was part of the collection of the Duchesse de Noailles and was exhibited at the Exposition d'art français du XVIIIe siècle in 1916.

For the model with greek key pattern sockets:

- Two pairs from Hubert de Givenchy's collection, Christie's Paris, 14 juin 2022, lot 2 (289 800€), signés GOUTHIER.SISELEUR.DOREUR.DU.ROY, and lot 32.

For the model with the meandering sockets:

- A pair from the collection of Sir Richard Wallace, 2 rue Laffite, Paris, later in the possession of the antique dealer Jacques Seligmann and then the Pascal Izarn gallery in Paris in 2018 ;

- A pair without a nozzle from the collection of the Duchesse de Talleyrand née Seillière, Hôtel de Monaco, Paris, then of the Duc de Talleyrand-Périgord at the Château de Valençay; sold by Sotheby's Monaco, 23 February 1986, lot 905 (fig. 3); then from the Karl Lagerfeld collection; sold by Christie's, Monaco, 28 and 29 April 2000, lot 32;

- A pair with a torch signed GOUTHIER.SICELEUR.DOREUR.DU.ROY was sold at Drouot, Paris, 11 June 1986;

- Another pair but forming two-light candelabras belonged to the Karl Lagerfeld collection dispersed by Christie's, Monaco, 28 and 29 April 2000, lot 33; it came from the H. de L. collection, Drouot sale, Paris, 22 January 1883, lot 104; then the Raphaël collection, Christie's London, 18 May 1927, lot 109;

- A pair of two-light candelabra (slight variation from the one in the K. Lagerfeld collection on the vase). Lagerfeld collection in the central vase), Countess of Sefton collection, her Christie's London, 19 June 1980, lot 5; then Walker Art Gallery, Liverpool;

- A pair, Me T. de Maigret sale, Drouot, Paris, 7 December 2007, lot 138;

- A pair in the former Georges Bemberg collection; his sale Artcurial, Paris, 20 June 2012, lot 450.

Few candlesticks made by Pierre Gouthière and the models mentioned above are signed, apart from those sold at the following auctions : Christie's, Londres 11 juin 1992, lot 72; Collection Hubert de Givenchy, Christie's Paris, 14 juin 2022, lot 2; Drouot 11 juin 1986; Collection Ribes, Sotheby's Paris, 19 décembre 2019, lot 8.

For the breté model, mention should be made of the suite of four candlesticks from the Ribes collection, Sotheby's Paris, 19 December 2019, lot 8, with one signed GOUTTIER. SISELEUR. DOREUR. DU. ROY. QUAY. PELTIER .

The model was a great success, and the English bronzemaker Matthew Boulton had some made by his firm Boulton & Fothergill in silver and gilt bronze. A drawing from Boulton & Fothergill's Pattern Book I is known and many orders were filled in the early 1770s. A variant, with the shaft decorated with four satyr-figure terms, was sold at Sotheby's London on 15 June 1990, lot 71.

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Cette paire de flambeaux illustre le goût « grec », un style puissant, caractéristique des premières années du renouveau classique vers 1760-1770. Il exprime une réaction à un style rocaille jugé par certains excessif, et est diffusé par les ornemanistes comme Jean-François de Neufforge et Jean-Charles Delafosse. Le dessin est architecturé avec une rigueur et une symétrie nouvelles, les motifs décoratifs de l’Italie classique comme les frises de grecques, méandres et postes, entrelacs, godrons refont leur apparition. Le travail du bronze est typique de cette période avec des alternances très marquées entre les mats et les brillants et accentuées par le jeu de motifs souvent géométriques et de fortes moulures. La dorure au mat inventée par Pierre Gouthière commence à être utilisée tandis que les ornements « naturels » comme les têtes et griffes de lion, les feuillages et guirlandes sont ciselés de manière extrêmement fine et dense permettant de les faire vivre de façon éclatante.

Cet esprit néoclassique novateur lui a peut-être été en partie inspiré par sa collaboration temporaire avec François-Thomas Germain. En effet, Gouthière travailla pour le célèbre orfèvre au début des années 1760 et sera d’ailleurs son créancier, pour des travaux de dorure, lors de la faillite de Germain en 1765 (op. cit. C. Baulez, p. 29). Nous pouvons noter plusieurs analogies entre leurs œuvres. Le piètement du réchaud de la surprenante bouilloire de Germain, réalisé en 1762-1763, et conservé au musée d’art ancien de Lisbonne, est constitué d’une gaine surmontée d’une tête de bélier, d’une peau nouée et terminée par deux sabots. Le même ordonnancement se retrouve dans les quatre gaines adossées de nos flambeaux, surmontées de mufles de lions et de draperies, supportées par deux pattes de lions accolées

Pierre Gouthière reçut le brevet de doreur ordinaire des Menus-Plaisirs en 1767, c’est donc à partir de cette année qu’il convient de dater le flambeau signé qui appartenait à la série de quatre provenant de la collection Ribes, vendue par Sotheby’s à Paris, le 11 décembre 2019, lot 8. Sur notre paire, la signature FAIT. PAR. GOUTHIERE suivie de la mention DOREUR. DU. ROY et la date 1769, permet de confirmer la paternité et le succès de ce modèle.

Plusieurs flambeaux de ce modèle sont répertoriés avec quelques variantes des binets à décor de frises de d’entrelacs, de grecques, de méandres, ou simplement bretés.

Parmi les exemplaires du modèle avec les binets à décor d’entrelacs citons :

-la paire que nous présentons,

-une paire signée par Gouthière dans l’ancienne collection Favre de Thierrens (ill. dans S. Faniel, 1956, p. 130),

-une paire, vente Christie’s, Londres, 11 juin 1992, lot 72,

-une paire faisait partie de la collection de la duchesse de Noailles et était présentée lors de l’Exposition d’art français du XVIIIe siècle en 1916.

Pour le modèle avec les binets en grecques:

- Deux paires provenant de la collection Hubert de Givenchy, Christie's Paris, 14 juin 2022, lot 2 (289 800€), signés GOUTHIER.SISELEUR.DOREUR.DU.ROY, et lot 32.

Pour le modèle avec les binets aux méandres :

- Une paire provenant de la collection de Sir Richard Wallace, 2 rue Laffite à Paris, fut ensuite en possession de l’antiquaire Jacques Seligmann puis de la galerie Pascal Izarn à Paris en 2018 ;

- Une paire sans bobèche provenant de la collection de la duchesse de Talleyrand née Seillière, hôtel de Monaco, Paris, puis du duc de Talleyrand-Périgord au château de Valençay ; sa vente Sotheby’s, Monaco, 23 février 1986, lot 905; puis collection Karl Lagerfeld ; sa vente Christie’s, Monaco, 28 et 29 avril 2000, lot 32 ;

- Une paire avec un flambeau signé GOUTHIER.SICELEUR.DOREUR.DU.ROY a été vendue à Drouot, Paris, le 11 juin 1986 ;

- Une autre paire mais formant candélabres à deux lumières appartenait à la collection Karl Lagerfeld dispersée par Christie’s, Monaco, 28 et 29 avril 2000, lot 33 ; elle provenait de la collection H. de L., vente Drouot, Paris, 22 janvier 1883, lot 104 ; puis collection Raphaël, vente Christie’s, Londres, 18 mai 1927, lot 109 ;

- Une paire formant candélabres à deux lumières (légère variante de celle de la collection K. Lagerfeld au niveau du vase central), collection comtesse de Sefton, sa vente Christie’s, Londres, 19 juin 1980, lot 5 ; puis Walker Art Gallery, Liverpool ;

- Une paire, vente Me T. de Maigret, Drouot, Paris, 7 décembre 2007, lot 138 ;

- Une paire dans l’ancienne collection Georges Bemberg ; sa vente Artcurial, Paris, 20 juin 2012, lot 450.

Peu de flambeaux réalisés par Pierre Gouthière et des modèles cité ci-dessus sont signés, mis à part ceux passés dans les ventes suivantes : vente Christie's, Londres 11 juin 1992, lot 72; vente de la collection Hubert de Givenchy, Christie's Paris, 14 juin 2022, lot 2; vente Drouot 11 juin 1986; vente collection Ribes, Sotheby's Paris, 19 décembre 2019, lot 8.

Pour le modèle au breté, il convient de citer la suite de quatre flambeaux provenant de la collection Ribes, Sotheby’s Paris, le 19 décembre 2019, lot 8, avec un exemplaire signé GOUTTIER. SISELEUR. DOREUR. DU. ROY. QUAY. PELTIER .

Le modèle connut un grand succès puisque le bronzier anglais Matthew Boulton en fit fabriquer par sa firme Boulton & Fothergill en argent et en bronze doré. Un dessin provenant du carnet nommé Pattern book I de la firme Boulton & Fothergill est connu et de nombreuses commandes furent honorées au début des années 1770. Une variante, avec le fût orné de quatre termes à figure de satyre a été vendue chez Sotheby’s à Londres, le 15 juin 1990, lot 71.