Classic Design
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Auction Closed
June 26, 03:37 PM GMT
Estimate
80,000 - 120,000 EUR
Lot Details
Description
A pair of Consulate gilt and patinated mercury gilt bronze with rouge griotte marble five-light candelabra "aux égyptiennes", circa 1803, under the direction of the marchand-mercier Martin-Eloi Lignereux, from the Elgin collection
decorated with arcatures, crescents and fancy hieroglyphs, supported by a fluted vase, two ram's head and two winged snakes, the central figure of an Egyptian woman wearing a nemes, with a rouge griotte marble square base
(2)
Height. 31 3/4 in, width. 11 1/2 in
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Paire de candélabres à cinq lumières aux égyptiennes en bronze patiné et doré au mercure, marbre rouge griotte d’époque Consulat, vers 1803, exécutée sous la direction du marchand-mercier Martin-Éloi Lignereux, provenant des collections de Lord Elgin
à décor d'arcatures, de croissants, et de hiéroglyphes fantaisistes, soutenus par un vase cannelé, deux têtes de bélier et deux serpents ailés, la figure centrale d'égyptienne portant le némès, sur une base carrée en marbre rouge griotte
(2)
Haut. 81 cm, larg. 20 cm
Commandée par Thomas Bruce, 7ème comte d'Elgin et 11ème comte de Kincardine (1766-1841) pour son château de Broomhall.
Vente Christie's Londres, 31 mai 1962, lot 79
Vente Mes Kapandji et Morhange, Paris, 18 décembre 2015, lot 72bis
Galerie Steinitz, Paris
Collection privée
J.-M. Humbert et al., Egytomania, cat. exp. Paris, 1994
C. Baulez, « Les imaginations de Dugourc », in Versailles, deux siècles d’histoire de l’art, Versailles, 2007, pp. 367-384
This model of candelabra, of which very few examples are known, obviously has a strong ‘Return from Egypt’ connotation, with its large patinated bronze figures wearing nemeses and hieroglyphs, but it also combines features typical of the Etruscan and Turkish tastes so well imagined by Jean-Démosthène Dugourc (1749-1825). Drawings from the 1790s by the ornamentalist Jean-Guillaume Moitte, in particular some from the Odiot collection (Sotheby's Monaco, 26 November 1979), also show a similar attitude in which the main point of attachment of the arms of light is directly supported by the figure's head. A second drawing shows a shaft made up of leaning Egyptian heads, while the base rests on claw feet.
The ornamental repertoire is particularly rich, varied and ultimately very eclectic, with references to ancient Egypt: the Turkish crescent, the lower arms with snakes whose tiny wings are reminiscent of ‘camel wall-lights’, the perfectly geometric upper arms finished with improbable ram's heads, and the various cone-shaped nozzles and those evoking turqueries. This composition is undoubtedly the work of Martin-Éloi Lignereux, a marchand-mercier at the end of the 18th century, and a partner and later successor of Dominique Daguerre, whose firm's reputation had spread beyond France's borders, attracting a foreign clientele that included English, Spanish and Russian buyers.
In 1803, Thomas Bruce, 7th Earl of Elgin and 11th Earl of Kincardine, bought this pair of candelabra from Lignereux for his Scottish castle of Broomhall. These candelabra were sold at Christie's in London on 31 May 1962, lot 79, before reappearing on the Paris art market (Mes Kapandji et Morhange sale, 18 December 2015, lot 72bis, then Galerie Steinitz), the identification is perfectly confirmed by the veins on the griotte marble base.
Ambassador Extraordinary and Minister Plenipotentiary of King George III to the Sublime Porte, he left Constantinople in 1803 and passed through Paris, where he must have visited the Lignereux shop and fallen under the spell of these objects with their Turkish reminiscences.
Retained in Paris, he made numerous purchases, as attested by the invoices preserved by his descendants, which make it possible to identify several pieces of furniture and objects sold in recent years (Sotheby's London, 12 June 1992, lots 299-310 and 13 June 2001, lot 324, Sotheby's Paris, 8 October 2015, lot 172). Not all the descriptions have come down to us, but on one of the surviving leaves, there is a clear reference to a case intended to contain a pair of girandoles with Egyptian women and snakes (not to be confused with the pair of girandoles with kneeling Egyptian women) on an invoice signed by Lignereux and dated 13 ventôse an 12.
Among the furniture, several pieces stamped or attributed to Adam Weisweiler, as well as a large group of objects and various candelabras, demonstrate the homogeneity of the ensemble, which is particularly representative of the fashions in vogue in the decorative arts at the very beginning of the 19th century.
An identical pair from the Ribes collection was sold by Sotheby's in Paris on 19 November 2019, lot 27; a similar pair was sold by Sotheby's, New York, on 8-9 November 1985, lot 266. A variant of this model, with three lights, from the collection of Edmond and Lily Safra was sold at Sotheby's, New York, on 19 October 2011, lot 741. A slightly different model with Egyptian figures entirely covered in a striped tunic and claw feet was sold at Christie's in London on 12 December 2002, lot 49, and a pair is in the Musée Marmottan in Paris.
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Ce modèle de candélabres dont on ne connaît que très peu d'exemplaires possède évidemment une très forte connotation « Retour d'Egypte » avec ses grandes figures en bronze patiné coiffées du némès et ses hiéroglyphes mais associe aussi des caractéristiques typiques des goûts étrusque et turc si bien imaginés par Jean-Démosthène Dugourc (1749-1825). On retrouve aussi sur des dessins des années 1790 de l'ornemaniste Jean-Guillaume Moitte, en particulier certains provenant du fonds Odiot (vente Sotheby’s Monaco, le 26 novembre 1979), une attitude semblable où le point d'attache principal des bras de lumière est directement supporté par la tête de la figure. Un second dessin montre un fût constitué de têtes d'égyptiennes adossées alors que la base repose sur des pieds en griffes.
Le répertoire ornemental est particulièrement riche, varié et finalement très éclectique avec les références à l'Egypte ancienne : le croissant turc, les bras inférieurs avec des serpents au naturel dont les ailes minuscules rappellent les « appliques au chameau », les bras supérieurs parfaitement géométriques terminés par d'improbables têtes de bélier ou encore les différents modèles de bobèches en cône et ceux évoquant les turqueries. Cette composition est très certainement l'œuvre de Martin-Éloi Lignereux, marchand-mercier incontournable à la fin du XVIIIe siècle, associé puis successeur de Dominique Daguerre dont la réputation de la firme avait dépassé les frontières et attiré une clientèle étrangère, surtout anglaise mais aussi espagnole et russe.
Ainsi en 1803, Thomas Bruce, 7e Earl of Elgin et 11e Earl of Kincardine acheta chez Lignereux cette paire de candélabres pour son château écossais de Broomhall. Ces candélabres furent vendus chez Christie's à Londres le 31 mai 1962, lot 79 avant de réapparaître sur le marché de l'art parisien (vente Mes Kapandji et Morhange, le 18 décembre 2015, lot 72bis, puis galerie Steinitz), l’identification est parfaitement confirmée par les veines de la base en marbre griotte.
Ambassadeur Extraordinaire et ministre plénipotentiaire du roi George III auprès de la Sublime Porte, il quitta Constantinople en 1803 et passa par Paris où il dût visiter la boutique de Lignereux et tomber sous le charme de ces objets aux réminiscences turques. Retenu à Paris, il effectua de multiples achats comme l'attestent les factures conservées par ses descendants et qui permettent d'identifier plusieurs meubles et objets vendus ces dernières années (Sotheby's Londres, le 12 juin 1992, lots 299-310 et le 13 juin 2001, lot 324, Sotheby’s Paris, le 8 octobre 2015, lot 172). Toutes les descriptions ne nous sont pas parvenues, toutefois sur l’un des feuillets conservés, il est clairement fait référence à une caisse destinée à contenir une paire de girandoles aux Egytiennes et serpents (à ne pas confondre avec la paire de girandoles aux Egyptiennes à genoux) sur une facture signée de Lignereux en date du 13 ventôse an 12.
Parmi le mobilier, plusieurs pièces estampillées ou attribuées à Adam Weisweiler ainsi qu'un large ensemble d'objets et divers candélabres permettent de mesurer l'homogénéité de l’ensemble particulièrement représentatif de la mode en vogue dans les arts décoratifs au tout début du XIXe siècle.
Une paire identique provenant de la collection Ribes a été vendue par Sotheby’s à Paris le 19 novembre 2019, lot 27 ; une autre, similaire a été vendue par Sotheby's, New York, les 8-9 novembre 1985, lot 266. Une variante de ce modèle, à trois lumières, provenant de la collection d'Edmond et Lily Safra fut vendue chez Sotheby’s à New York, le 19 octobre 2011, lot 741. Pour un modèle légèrement différent avec des figures d'égyptiennes entièrement couvertes d’une tunique rayée avec des pieds en griffe citons la paire vendue chez Christie’s à Londres, le 12 décembre 2002, lot 49 et une paire est conservée au musée Marmottan à Paris.
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