Scève, Maurice

Scève, Maurice

Microcosme.

Lyon, Jean de Tournes, 1562.

In-4 (207 x 145 mm). Maroquin vert, triple filet doré en encadrement, dos à nerfs orné de filets dorés, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrures (Lortic fils).

 Collation : a-n⁴. Soit 101 p. ch.

Un des merles blancs de la poésie française.

Première et unique édition.

Titre dans un élégant encadrement d’arabesques et de grotesques.

Initiales ornées à fonds criblés, bandeaux et feuilles aldines, le tout gravé sur bois.

Marque aux deux vipères entrelacées sur le titre et aux lacs d’amour au recto du dernier feuillet.

Dernière œuvre du prince de la Renaissance lyonnaise, Microcosme fut publié sous le sceau de l’anonymat à Lyon chez Jean de Tournes. L’ouvrage s’articule en trois livres de 1000 alexandrins chacun auxquels s’ajoutent, en ouverture et en clôture, deux sonnets Au lecteur ainsi que trois vers en épilogue : "Universelle pais appaisoit l’univers / L’an que ce Microcosme en trois livres divers / Fut ainsi mal tracé de trois mille & trois vers".

"Ce poème épique […] a été comparé par sa structure et son ambition théologique et poétique à la Comédie de Dante. Il s’en distingue par un mouvement inverse de descente de Dieu vers ses créatures, du principe d’Unité originelle vers le multiple, du Divin vers l’homme, son imperfection et sa puissance créatrice" (C. Alduy).

D’une insigne rareté, Microcosme n’est recensé qu’à seulement neuf exemplaires dans les collections publiques françaises :

• 2 exemplaires à la BnF (dont un avec deux recueils de Des Masures avec sur la page de titre les signatures de Ph. Desportes et de G. Colletet) ;
• 1 exemplaire à l’Arsenal ;
• 2 exemplaires à la Mazarine (relié dans des recueils dont un aux armes Laubespine) ;
• 1 exemplaire à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts ;
• 2 exemplaires à la bibliothèque municipale de Lyon (l’un dans le fonds Coste, relié en maroquin vert par Bauzonnet, et l’autre aux armes de François Grolier) ;
• 1 exemplaire à la bibliothèque d’étude et du patrimoine de Grenoble.

À ces neuf exemplaires s’en ajoute un conservé à la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne et un autre à la bibliothèque Casanatense à Rome.

Le seul exemplaire cité par Brunet est celui de la vente Yemeniz, relié en maroquin rouge par Koehler (1867, n° 1772). Le bibliophile Tobie Gustave Herpin, grand amateur de poésies, en possédait aussi un exemplaire relié par Bénard (cat. 1903, n° 94). L’ouvrage ne figurait ni dans la bibliothèque poétique de Viollet-le-Duc ni dans celle de Jean-Paul Barbier (1930-2016). .