Bibliothèque de Pierre Bergé : le dernier chapitre

Bibliothèque de Pierre Bergé : le dernier chapitre

View full screen - View 1 of Lot 222. Le Sacre du printemps, 1913. Édition originale de la partition pour piano, avec envois au chef d'orchestre Pierre Monteux..

XXe siècle ─ lots 145 à 228

Stravinsky, Igor

Le Sacre du printemps, 1913. Édition originale de la partition pour piano, avec envois au chef d'orchestre Pierre Monteux.

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Lot closes

October 28, 04:41 PM GMT

Estimate

5,000 - 7,000 EUR

Current Bid

4,200 EUR

14 Bids

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Lot Details

Description

Stravinsky, Igor

Le Sacre du printemps [...] Réduction pour piano à quatre mains par l'auteur.

Berlin, Moscou, Saint-Pétersbourg, Édition Russe de Musique ; Leipzig, Londres, New York, Bruxelles, Breitkopf & Härtel ; Paris, Max Eschig, 1913.

 

In-folio (330 x 270 mm). Demi-toile grise, plats imprimés (Cartonnage de l’éditeur). Sous chemise à rabats et étui de James Macdonald Cie, New York.


Exemplaire Vershbow.

 

Première publication du Sacre du printemps (la partition orchestrale ne sera imprimée qu’en 1921).


Avec deux envois au chef d’orchestre Pierre Monteux, de Stravinsky et de Nicolas de Strouvé.

 

Édition originale, rare.

Dédiée au peintre Nicolas Roerich, créateur des décors et des costumes, dont le patronyme est calligraphié en cyrillique sur le feuillet de dédicace.

 

Cette réduction pour deux pianos fut composée pour faciliter les premières répétitions de l’œuvre à Monte-Carlo.

Debussy, qui accepta le 9 juin 1912 de l’exécuter avec Stravinsky lui-même, devait écrire à André Caplet : "Le Sacre du printemps est une chose extraordinairement farouche. Si vous voulez, c'est de la musique sauvage avec tout le confort moderne".

Puis ce fut la première représentation par les Ballets russes de Diaghilev, enthousiasmante et déconcertante, au Théâtre des Champs-Élysées le 29 mai 1913, sous la direction de Pierre Monteux. Les décors et les costumes avaient été conçus par le peintre Nicholas Roerich.

 

Envoi autographe signé de Stravinsky, en marge du premier feuillet de la partition :

"Je vous embrasse

mon cher Monteux

Je n'oublierai jamais

ni la rue Clichy ni le 5 et 26

Avril 1914.

Igor Strawinsky

Paris

18 V 1914".

 

Si la chorégraphie de Nijinski provoqua un chahut indescriptible lors de la création de l’œuvre, la version orchestrale, donnée au Casino de Paris en avril 1914 et toujours sous la direction de Monteux, obtint un véritable succès et le compositeur fut porté en triomphe par ses admirateurs. "La salle était archibondée. Le public, qui n'était plus distrait par le spectacle scénique, écouta mon œuvre avec une attention concentrée et l'acclama avec un enthousiasme dont je fus très ému et auquel j'étais loin de m'attendre" (Stravinsky, Chroniques de ma vie, 1935).

 

Un autre envoi, sur la garde blanche, est également adressé à Monteux, le soir même de la création du Sacre :

"À Monsieur P. Monteux,

Chef d'orchestre de

Ballets russes –

Paris, le 29 mai 1913

Édition russe de ‘musique’

Nicolas de Strouvé".

 

Le compositeur Nicolas de Strouvé dirigeait alors les Éditions russes de musique, fondées à Leipzig en 1909 par Serge Koussevitzky et consacrées principalement à la musique russe contemporaine.

 

Le violoniste Pierre Monteux (1875-1964) s’initia à la direction d’orchestre sous la férule d’Édouard Colonne. Remplaçant Gabriel Pierné à la tête de l’orchestre des Ballets russes, il créa notamment Petrouchka de Stravinsky (1911), Daphnis et Chloé de Ravel (1912) et Jeux de Debussy (1913). Travaillant entre la France et les États-Unis où il s’installa en 1934, il fut naturalisé américain en 1942.

 

On relève des soulignements et des annotations au crayon sur une douzaine de feuillets de la partition, probablement de la main de Monteux.

Pierre Monteux (envois).

 

Sotheby's Parke Bernet (octobre 1970, n° 175).

 

Arthur & Charlotte Vershbow (Christie’s New York, 9-10 avril 2013, n° 71).

 

Pierre Bergé (ex-libris ; I, n° 135). 

Vers et prose : livres rares de la bibliothèque de Pierre Bergé, Bibliothèque de l'Arsenal, novembre 2013, n° 32.