Arts d'Afrique de la Collection Jean-Paul Chazal

Arts d'Afrique de la Collection Jean-Paul Chazal

View full screen - View 1 of Lot 20. Masque singe ngon ou sula, Bamana, Mali | Bamana Ngon or Sula Monkey Mask, Mali.

Masque singe ngon ou sula, Bamana, Mali | Bamana Ngon or Sula Monkey Mask, Mali

No reserve

Auction Closed

April 30, 05:01 PM GMT

Estimate

300,000 - 500,000 EUR

Lot Details

Description

Masque singe ngon ou sula, Bamana, Mali


Haut. 23 cm

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Bamana Ngon or Sula Monkey Mask, Mali


Height 9 in

Collection Pierre Harter (1928-1991), Paris

Collection Jean-Paul Chazal, Paris, ca. 1990

Harter, "Les Bambara", in Primitifs, n° 4, mai-juin 1991, p. 37, n° 13

Leurquin et Dulon, Objetos-Signos de Africa, 2000, p. 44, n°6

Leurquin, "Diary: Objetos-signos de África", in The World of Tribal Arts, VI, 2, été 2000, p. 28

Colleyn, Bamana. The Art of Existence in Mali Bamana: Afrikanische Kunst aus Mali - Bamana: un art et un savoir-vivre au Mali, 2001, p. 111, n° 92

Colleyn, Bamana, 2009, p. 95 et 126, n° 38

Saragosse, Centro de Exposiciones y Congresos, Objetos-Signos de Africa, 11 avril-24 juin 2000

Zürich, Museum Rietberg, BamanaAfrikanische Kunst aus Mali, 9 septembre-9 décembre 2001

Par Pierre Amrouche


Unique en son genre et parfait dans ses proportions et son exécution, le masque Harter peut être classé parmi les grands chefs-d’œuvre de l’art bamana et de l’art africain tout entier. Le docteur Harter, grand médecin et grand collectionneur, avait un œil infaillible et classait cet objet, véritable unicum, pour paraphraser Charles Ratton, parmi les objets les plus importants de sa collection qui n’en manquait pas !

Selon les propres notes d’Harter (Primitifs, 1991, p.36), ce masque d’un grand style classique, dénommé nafere, proviendrait autrefois du village de Kotieni, et porterait le nom niakoro kun. Il en fit l’acquisition auprès d’un grand antiquaire de Bamako.

Ce qui est notable, comme un véritable travail de maîtrise, est la finesse de l’ornementation qui affleure du front bombé sous le petit cimier, signes d’eau ou signes de parole, ainsi que les élégantes balafres marquant les joues. Le regard filtrant, sous les fines paupières, ajoute un aspect anthropomorphe à la sculpture animalière dont le nez en arête surplombe la bouche dentée. Toujours lors de son entretien de 1991 pour la revue Primitifs n°4, Pierre Harter précise : « par ses paupières tombantes et son long nez vertical il se rapproche des masques sénoufos du Nord. »


Le singe, dans de nombreuses sociétés africaines, est un animal à part, tant est grande sa proximité avec les humains. On lui attribue nombre de vertus ou de vices, qui sont autant de fantasmes enrichissant toutes sortes de légendes ; dans certains cas il est un coupable facile, bouc émissaire sans défense : il agit comme les hommes, mais ne peut s’exprimer ! Avatar des humains il est proche de Legba du panthéon vaudou, capable de stimuler chez les humains les instincts refoulés, sexuels notamment, mais pas seulement, altruistes aussi.


Ce magnifique masque, objet favori de Jean-Paul Chazal, lui avait été offert par Pierre Harter, pour le remercier d’avoir été un négociateur particulièrement tenace lors des démarches auprès de la commission des dations en paiement (loi n° 68-1251 du 31 décembre 1968). Le talent de Maître Chazal s’étant conclu par l’importante dation de la collection Harter, aujourd’hui présentée en permanence au Quai Branly. Cette pièce majeure ayant ainsi échappée à la dation est donc aujourd’hui offerte aux collectionneurs.