Art Moderne et Contemporain Day Auction
Art Moderne et Contemporain Day Auction
Contre courant
Lot Closed
April 24, 12:44 PM GMT
Estimate
120,000 - 180,000 EUR
Lot Details
Description
Pierre Alechinsky
b. 1927
Contre courant
signed (towards lower right)
ink and watercolor on paper laid down on cardboard
146 x 295,7 cm; 57½ x 102¼ in.
Executed in 1965.
This work is registered under number 816 in the Catalogue Raisonné of the artist in preparation.
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Pierre Alechinsky
n. 1927
Contre courant
signé (en bas à droite)
encre et aquarelle sur papier marouflé sur carton
146 x 295,7 cm ; 57½ x 102¼ in.
Exécuté en 1965.
Cette œuvre est enregistrée sous le numéro 816 dans le catalogue raisonné de l'artiste en préparation.
Lefebre Gallery, New York
Private Collection, Estate of Catherine Schlumberger Jones (acquired from the above in 1967)
Sotheby's, London, 2 December 1993, lot 42
Christie's, London, 23 May 1996, lot 23
Acquired at the above sale by the present owner
Jacques Putman, Alechinsky, Milan 1967, p. 174, illustrated in colour
New York, Lefebre Gallery, Alechinsky, Recent Works, 1965
New York, Jewish Museum, Pierre Alechinsky, 1965
Contre courant, a large-format work created in 1965, embodies the quintessential formal and chromatic exploration characteristic of Pierre Alechinsky. This piece bears witness to the formal research carried out by the artist from the outset of his career, particularly after he joined the CoBrA movement in 1949, at the tender age of 21. The dynamic shapes and vibrant colors evoke a wild bestiary emerging from the canvas, in a gestural, archaic movement akin to Jasckson Pollock's all-over canvases. With its impetuous texture and astonishing colors, Contre courant follows in the footsteps of the CoBrA group's artistic experiments, advocating a decompartmentalization of practices and spontaneous creation. Alechinsky's career has been one of constant evolution, marked by a relentless search for new means of expression.
In 1965, the year this work was created and five years after being chosen to represent Belgium at the Venice Biennale, Alechinsky made a major shift in his artistic practice, adopting acrylic paint and using paper as his support. “At last I can paint as well as draw; I've always been better at drawing than painting. I was freed from the fear that gripped me by the throat every time I walked up to a stretched canvas on a painter's easel, that easel that looks so much like the guillotine" (Pierre Alechinsky, quoted in F. de Vree, Alechinsky, Antwerp 1976, p. 7).
This change of medium gave him a new flexibility in gesture and form, enabling him to abandon himself to a more spontaneous, intuitive expression, in the image of the Japanese calligraphic masters he discovered when he moved to Paris in 1951 and greatly admired. The calligraphic black outlines present in Contre courant illustrate the dialogue that would irrigate the painter's work: that of painting and writing.
Alechinsky's creative process finds its culmination in Contre courant, revealing a profound discussion between the artist and his medium, between spontaneous gesture and meditative reflection.
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L'œuvre Contre courant, grand format réalisé en 1965 incarne la quintessence de l'exploration formelle et chromatique caractéristique de Pierre Alechinsky. Cette pièce témoigne des recherches formelles menées par l'artiste depuis ses débuts, notamment après son adhésion au mouvement CoBrA en 1949 alors qu’il n’a que 21 ans. Les formes dynamiques et les couleurs vibrantes évoquent un bestiaire sauvage surgissant de la toile, dans un mouvement gestuel et archaïque à la façon d’un all-over de Pollock. Avec une texture impétueuse et des couleurs étonnantes, Contre courant s'inscrit dans la lignée des expérimentations artistiques du groupe CoBrA, prônant un décloisonnement des pratiques et une création spontanée. La carrière d'Alechinsky témoigne d'une évolution constante, marquée par une recherche incessante de nouveaux moyens d'expression.
En 1965, année de création de cette œuvre et cinq ans après avoir été choisi pour représenter la Belgique à la Biennale de Venise, Alechinsky opère un tournant majeur dans sa pratique artistique en adoptant la peinture acrylique et en utilisant le papier comme support.
« Enfin, dit-il, je peux peindre comme je dessine ; j'ai toujours été meilleur en dessin qu'en peinture. J'étais libéré de la peur qui me prenait à la gorge chaque fois que je me dirigeais vers une toile tendue, posée sur le chevalet d'un peintre, ce chevalet qui ressemble tant à la guillotine » (P. Alechinsky, cité dans F. de Vree, Alechinsky, Anvers 1976, p. 7).
Ce changement de médium lui confère une nouvelle souplesse dans le geste et la forme, lui permettant de s'abandonner à une expression plus spontanée et intuitive, à l'image des maîtres calligraphes japonais qu'il découvre en s’installant à Paris en 1951 et qu’il admire tant. Les contours noirs calligraphiés présents dans Contre courant illustrent le dialogue qui irriguera l’œuvre du peintre : celui de la peinture et de l’écriture.
Le processus de création d'Alechinsky trouve dans Contre courant son aboutissement, révélant une discussion profonde entre l'artiste et son médium, entre la gestuelle spontanée et la réflexion méditative.