Tableaux et Dessins 1300–1900 – Session I

Tableaux et Dessins 1300–1900 – Session I

View full screen - View 1 of Lot 22. King St Ferdinand III guided by the Angel during the siege of Seville | Le Roi saint Ferdinand III guidé par l’ange lors du siège de Séville.

Attributed to Ludovico Gimignani | Attribué à Ludovico Gimignani

King St Ferdinand III guided by the Angel during the siege of Seville | Le Roi saint Ferdinand III guidé par l’ange lors du siège de Séville

Auction Closed

June 13, 02:06 PM GMT

Estimate

40,000 - 60,000 EUR

Lot Details

Description

Attributed to Ludovico Gimignani

Rome 1643 - 1697

King St Ferdinand III guided by the Angel during the siege of Seville


Oil on canvas

241 x 201 cm; 94⅞ by 79⅛ in.

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Attribué à Ludovico Gimignani

Rome 1643 - 1697

Le Roi saint Ferdinand III guidé par l’ange lors du siège de Séville


Huile sur toile

241 x 201 cm ; 94⅞ by 79⅛ in.

On December 22, 1248, King Ferdinand III of Castile, a major player in the Reconquista, took the city of Seville after a siege lasting over eighteen months. This major victory marked another significant step towards the liberation of the Iberian Peninsula from Moorish occupation. Legend has it that King Ferdinand had a vision of the Virgin (Virgen de los Reyes), Seville's patron saint, while other texts cite a miraculous injunction from St. Isidore to take the city and lead him to victory.


This composition shows the king standing before the city walls, guided by an angel towards the tent from which he will receive the vision of the Virgin. The obvious Italian Baroque spirit that animates the scene reflects the talent of Gimignani, accustomed to commissions for large-scale decorations and frescoes for Roman churches. The painting, which has come down to us in a fine state of preservation, still shows many pentimenti that testify to its status as an original.


Representations of King Ferdinand were rare until the end of the seventeenth century, but they became increasingly popular after 1671. Indeed, his canonization that same year by Pope Clement X led logically to the development of a hagiographic iconography which, while not widely disseminated outside Spain, enjoyed great success and popular fervor, particularly - of course - in Seville and the rest of Andalusia. The canonization process had begun in 1629, and culminated in a famous episode in 1668, when the monarch's remains were exhumed from Seville cathedral, only to be discovered perfectly preserved and incorrupt...


Following the canonization and the numerous festivities held in Seville, the city's cathedral chapter drew up a relatively precise iconographic program (session of 4 April 1671), which stipulated that the saint was to be depicted with his sword, known as the "Lobera", in one hand, and the terrestrial globe in the other. He was to wear the imperial crown, as well as armor and a royal mantle. This is how Juan de Valdès Leal depicts him in the painting in the Cathedral of Jaén, executed in 1673-1675.


The original provenance of the present painting may explain the differences in iconography. While the saint wears his armor and cape and is bearded, he lacks the terrestrial globe, his sword and the imperial crown. According to tradition, the painting was commissioned and executed in Italy to celebrate the canonization of King Ferdinand III, then sent to Spain for the occasion. Clearly, from Rome, where he painted the work, Gimignani was only partially aware of the recommendations of the Seville ecclesiastical authorities and the iconographic conventions surrounding the representation of the king. On the other hand, the painting's central group, with its two protagonists, bears a striking resemblance to a drawing attributed to Juan de Valdès Leal (Koller sale, Zurich, 23 September 2022, lot 3428), in which the angel guiding the king is depicted in an attitude close to that of Gimigniani's work.


On the other hand, the depiction of the city of Seville in the background is certainly based on second-hand iconographic sources, either paintings or engravings. The silhouette of La Giralda, which majestically dominates the city, is easily recognized, but closer examination shows that the painter had no precise knowledge of the Almohad architecture of the tower, which he nevertheless depicts surmounted by its statue of Faith, cast by Bartholomeo Morel and erected at its summit in 1568, and which gave it its name of "Girouette".

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Le 22 décembre 1248, le roi Ferdinand III de Castille, acteur majeur de la Reconquista, prenait la ville de Séville, après un siège de plus de dix-huit mois. Cette victoire majeure marquait une nouvelle étape significative vers la libération de la péninsule ibérique de l’occupation mauresque. Selon la légende, le roi Ferdinand aurait eu une vision de la Vierge (Virgen de los Reyes), la sainte patronne de Séville tandis que d’autres textes citent une injonction miraculeuse de saint Isidore qui l’aurait enjoint à la prise de la ville et qui l’aurait mené à la victoire.

Cette composition présente le roi, devant les remparts de la ville, qu’un ange semble guider vers la tente d’où il recevra la vision de la Vierge. L’évident souffle baroque italien qui anime la scène reflète le talent de Gimignani, habitué aux commandes de grands décors et de fresques pour les églises romaines. Le tableau, parvenu jusqu’à nous en bel état de conservation, présente encore de nombreux repentirs qui témoignent de son statut d’original.

 

Rares jusqu’à la fin du XVIIe siècle, les représentations du roi Ferdinand connurent un engouement très net après 1671. En effet, sa canonisation cette même année, par le pape Clément X, entraîna de façon logique le développement d’une iconographie hagiographique qui, si elle ne fut pas largement diffusée hors d’Espagne, connût un succès certain et une grande ferveur populaire notamment – bien entendu – à Séville et dans le reste de l’Andalousie. Le procès en canonisation avait débuté en 1629, et connût un épisode fameux lorsqu’en 1668, en la cathédrale de Séville, l’on exhuma la dépouille du monarque, que l’on découvrit alors parfaitement préservée et incorrompue…

A la suite de la canonisation et des nombreuses festivités qui se tinrent à Séville, le chapitre de la cathédrale de la ville établit un programme iconographique relativement précis (session du 4 avril 1671), qui indiquait que le saint devait être représenté avec son épée nommée « Lobera » dans une main, et le globe terrestre dans l’autre. Il devait porter la couronne impériale, ainsi qu’une armure et un manteau royal. C’est ainsi que le représente Juan de Valdès Leal dans le tableau de la cathédral de Jaén, exécuté en 1673-1675.

 

La provenance originelle du présent tableau peut sans doute expliquer les différences d’iconographie. Si le saint porte bien ici son armure et sa cape et est barbu, il lui manque le globe terrestre, son épée et la couronne impériale. Selon la tradition, le tableau aurait en effet été commandé et exécuté en Italie pour célébrer la canonisation du roi Ferdinand III puis envoyé en Espagne à cette occasion. De toute évidence Gimignani, depuis Rome où il a peint l’œuvre, n’a eu qu’une connaissance partielle des recommandations des autorités ecclésiastiques sévillanes et des conventions iconographiques entourant la représentation du roi. En revanche le groupe central du tableau, avec ses deux protagonistes, se rapproche singulièrement d’un dessin attribué à Juan de Valdès Leal (vente Koller, Zurich, 23 septembre 2022, lot 3428), dans lequel l’on retrouve l’ange guidant le roi, dans une attitude proche de celle de l’œuvre de Gimigniani.

 

D’autre part, la représentation de la ville de Séville, en arrière-plan, est certainement basée sur des sources iconographiques de seconde main, peintures ou gravures. L’on reconnaît aisément la silhouette de La Giralda, qui domine majestueusement la cité, mais un examen plus détaillé montre bien que le peintre n’avait pas une connaissance précise de l’architecture Almohade de la tour, qu’il représente cependant bien surmontée de sa statue de la Foi fondue par Bartholomeo Morel et érigée en son sommet en 1568, et qui lui a donné son nom de « Girouette ».