Master Sculpture & Works of Art

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After Jean-Antoine Houdon, French, late 18th century | D'après Jean-Antoine Houdon, France, fin XVIIIe siècle

Christophe-Willibald Gluck (1714 - 1787)

Lot Closed

November 16, 01:50 PM GMT

Estimate

15,000 - 20,000 EUR

Lot Details

Description

After Jean-Antoine Houdon (1741 - 1828)

French, 19th century

Christophe-Willibald Gluck (1714 - 1787)


terracotta bust; on a grey marble base

signed Houdon


H. (overall) 67cm.; 26⅜in.

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D'après Jean-Antoine Houdon (1741 - 1828)

France, XIXe siècle

Christophe-Willibald Gluck (1714 - 1787)


buste en terre cuite ; sur un piédouche en marbre gris

signé Houdon


H. (totale) 67 cm ; 26 ⅜ in.

Dr. George Viau (1855-1939), dentist and collector, Paris, boulevard Haussmann;

René Huyghe (1906-1997), former conservator of the musée du Louvre;

thence by descent to his wife Lydie Huyghe, 1999

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Collection M. le docteur George Viau (1855-1939), dentiste et collectionneur, Paris, boulevard Haussmann ;

Collection René Huyghe (1906-1997), ancien conservateur du musée du Louvre ;

Dans la descendance de son épouse Lydie Huyghe, 1999.

The Arts of France. From François Ier to Napoléon Ier. A Centennial Celebration of Wildenstein's Presence in New York, New York, cat. exp. 2005, pp. 265-266, cat. no 110.

Exposition du Centenaire de Houdon, Galeries Buvelot, 9 quai Voltaire, Paris, 1928, cat. 28 ;

The Arts of France, Galerie Wildenstein, New York, 2005, n° 110.

The famous opera composer, Christoph Willibald (Ritter von) Gluck, known simply as Gluck (1714–1787), revolutionized Baroque musical tradition by introducing simplicity and dramatic realism in his works.

Gluck’s reforms were consistent with the ideas of the Age of Enlightenment, but they set him in opposition to the new director of the Paris Opéra, the Neapolitan Niccolo Piccini, a more traditional successor to Lully, who became Gluck’s great rival.


Originally German, Gluck spent some time in Italy and London, before settling in Vienna in 1756, where he became court chapel master to Empress Maria Theresa.


Houdon had the opportunity to meet the musician between 1774 and 1779, when Gluck was in Paris, applying his musical reforms to his new work Iphigénie en Aulide (1774), which was a huge success. Gluck also created a French version of Orphée et Eurydice, followed in 1779 by Iphigénie en Tauride – a triumph for the singer Sophie Arnould, whose portrait Houdon also produced. The many portraits painted by Greuze, Duplessis and Fragonard are an indication of the French public’s admiration for the composer.


Houdon exhibited the plaster of Gluck at the 1775 Salon (no. 258) and consequently won Marie-Antoinette’s favour: she commissioned a marble for the foyer of the Opéra, to be placed next to the portrait of Rameau. Shown at the Salon in 1777, the marble was later destroyed in a fire.


The superb patinated bronze plaster in the library at Weimar, commissioned directly from the artist in 1775 by the Hereditary Prince Karl August of Saxe Weimar, provides valuable testimony of the lost marble and will remain the standard reference work. As in the present model, Gluck wears an ample unbuttoned coat, but in this instance the belt is visible as are the beginnings of shoulders. The shirt has a lace jabot and is open at the neck, which is bare, with no cravat. Gluck is portrayed naturally, without a wig, his hair short and tousled. 


The musician’s portrait was admired for its precision and its lively quality, but Houdon was rebuked for the realism of the facial features. Not only is Gluck shown without a wig, but the sculptor has chosen to show the smallpox scars on his face, although the effect is slightly attenuated by the pronounced striations on his coat: ‘We are very satisfied with the bust of Monsieur Gluck; it is full of life. But no one can thank the sculptor for the scrupulous attention he has paid to rendering even the most minor skin blemishes. Mishaps such as these, the result of disease, should be forgotten.’ (‘Observations sur les ouvrages exposés au Salon du Louvre’, Paris, 1775). Gabriel de Saint Aubin cruelly added: ‘As painful to the ear as to the eye, he certainly deserves criticism, and this pockmarked bust is the image of his music’.  


In response to a growing demand for portraits of the musician, Houdon offered connoisseurs a reduced version without shoulders, carved as a herm, as well as a larger version, like the present plaster, showing the beginnings of shoulders. This is the image that can be seen in the view of Houdon’s studio painted by Boilly (Musée des Arts Décoratifs, Paris). The most important of the surviving terracotta versions with truncated shoulders are the bust in the Deutsches Historisches Museum in Berlin, another in the Royal Academy of Music in London, and an example in the Cleveland Museum of Art.


Once in the prestigious collection belonging to René Huyghe, Chief Curator at the Musée du Louvre, our portrait of Gluck stands out for its fresh and lively modelling. It perfectly illustrates a new realism, as the sculptor breaks with classical tradition in order to reveal his model’s true character. In other words: ‘Among the rare surviving examples, none has the power, the intimate presence – like that of a friend – or the intensity of this terracotta, which records the meeting of two geniuses’. (Connaissance des Arts, no 173, July 1966, p. 51)


Further terracotta versions with truncated shoulders (a selection):


  1. Paris, Musée du Louvre (inv. no RF 1910), Patinated plaster; h. 53 cm without the base
  2. Berlin , Deutsches Historisches Museum (inv. pl 96/12), unsigned terracotta, h. 49.6cm;
  3. London, Royal Academy of Music, terracotta signed HOUDON fecit; h. 67 cm; Given by Sir George Donaldson in 1894
  4. Cleveland Museum of Art (inv. 88.59); terracotta, signed HOUDON FT 177[4], h. 49.5cm
  5. Edmond Courty Collection, terracotta, red wax workshop seal; total h. 69 cm.


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Célèbre compositeur d’opéra, Christoph Willibald, dit chevalier von Gluck (1714-1787), bouleverse la tradition musicale baroque en introduisant le naturel et le réalisme dramatique dans ses créations.

Cohérente avec les idées du Siècle des Lumières, la réforme de Gluck l’oppose au nouveau directeur de l’Opéra, le napolitain Niccolo Piccini, successeur de Lully plus traditionnel, qui devient son plus grand rival.


D’origine allemande, après une tournée européenne en Italie et à Londres, Gluck s’installe en 1756 à la cour de Vienne pour devenir maître de chapelle de l’impératrice Marie-Thérèse.


Houdon a l’occasion de rencontrer le musicien dans les années 1774-1779, lorsque ce dernier se rend à Paris pour appliquer sa réforme musicale dans sa nouvelle création Iphigénie en Aulide (1774) qui remporte un grand succès. Gluck présente également une version française Orphée et Eurydice, ainsi qu’en 1779 Iphigénie de Tauride (1779), où triomphe la cantatrice Sophie Arnould dont Houdon a également fait le portrait. Les nombreux portraits peints par Greuze, Duplessis et Fragonard démontrent à quel point le compositeur fut apprécié par le public français.


Houdon expose le plâtre de Gluck au Salon de 1775 (n° 258), et gagne ainsi la faveur de Marie-Antoinette qui lui commande un marbre pour le placer au foyer de l’Opéra aux côtés du portrait de Rameau. Présenté en 1777 au Salon, le marbre fut détruit dans un incendie.

Le superbe plâtre patiné façon bronze dans la bibliothèque de Weimar, commandé directement à l’artiste en 1775 par le prince héréditaire Carl August de Saxe Weimar, est un précieux témoignage du marbre perdu et restera l’œuvre de référence. Comme notre modèle, Gluck porte un large manteau déboutonné, cette fois visible jusqu’à la ceinture et incluant la naissance des épaules. La chemise ornée d’un jabot de dentelle, est ouverte sur le cou dégagé sans cravate. Les cheveux courts et ébouriffés, Gluck est présenté au naturel sans perruque.


Le portrait du musicien fut loué pour sa précision et sa vivacité, mais on lui reproche le réalisme des traits. Non seulement Gluck est représenté sans perruque, mais le sculpteur a choisi de montrer les stigmates de la petite vérole sur son visage, bien que légèrement atténuées par les striures prononcées de sa veste : ‘On est très satisfait du buste de M. Gluck ; il est plein de vie. Mais personne ne sait gré au sculpteur de la scrupuleuse attention qu’il a apportée à imiter jusqu’aux moindres inégalités de la peau. Ces sortes d’accidents, suite d’une maladie, se doivent oublier.’ (Observations sur les ouvrages exposés au Salon du Louvre, Paris, 1775). Gabriel de Saint Aubin y ajoute avec cruauté : ‘Dur à l’oreille comme aux yeux, il mérite bien de la critique, et ce buste si raboteux est l’image de sa musique’.



Afin de répondre à la demande grandissante de portraits du musicien, Houdon propose aux amateurs une version réduite sans épaules avec une découpe en hermès, ainsi qu’une version plus large, comme notre plâtre, présentant la naissance des épaules. C’est l’image que l’on aperçoit sur la vue de l’atelier de Houdon peint par Boilly (musée des Arts Décoratifs). Parmi les versions existantes en terre cuite aux épaules tronquées, les plus importantes sont le buste du Deutsches Historisches Museum de Berlin, celui de la Royal Academy of Music à Londres, ainsi que l’exemplaire du Cleveland museum of Art.

 

Provenant de la prestigieuse collection de René Huyghe, conservateur en chef au musée du Louvre, notre portrait de Gluck se distingue par sa fraicheur et la vivacité de son modelé. Il illustre parfaitement ce nouveau réalisme, où le sculpteur rompt avec les traditions classiques afin de révéler le véritable caractère de son modèle. Pour le dire en d’autres termes : ‘Des rares exemplaires qui subsistent, aucun n’a la force, la présence précieuse comme celle d’un ami, l’intensité de cette terre cuite, témoin de la rencontre de deux génies’. (Connaissance des Arts, no 173, juillet 1966, p. 51)


Versions aux épaules tronquées (sélection) :


  1. Paris, musée du Louvre (inv. no RF 1910), Plâtre patiné ; haut. 53 cm sans pièdouche
  2. Berlin , Deutsches Historisches Museum (inv. pl 96/12), terre cuite non signée, h. 49,6cm;
  3. Londres, Royal Academy of Music, terre cuite signée HOUDON fecit; h. 67 cm; Donné par Sir George Donaldson en 1894
  4. Cleveland Museum of Art (inv. 88.59); terre cuite, signé HOUDON FT 177[4] h. 49,5cm
  5. Collection Edmond Courty, terre cuite, cachet d’atelier en cire rouge ; h. totale 69 cm, sa vente, Paris, Drouot, le 9 décembre, 2002, lot 63 (10 500€)