Jacques Garcia, Intemporel

Jacques Garcia, Intemporel

View full screen - View 1 of Lot 73. A Louis-Phillipe tainted horn and brass Boulle marquetry with gilt-bronze mounts table, attributed to Alexandre Bellangé, circa 1840 | Table d'appoint en marqueterie Boulle de corne teintée et de laiton gravé, monture en bronze doré, d’époque Louis-Philippe, attribuée à Alexandre Bellangé, vers 1840.

A Louis-Phillipe tainted horn and brass Boulle marquetry with gilt-bronze mounts table, attributed to Alexandre Bellangé, circa 1840 | Table d'appoint en marqueterie Boulle de corne teintée et de laiton gravé, monture en bronze doré, d’époque Louis-Philippe, attribuée à Alexandre Bellangé, vers 1840

Auction Closed

May 16, 02:17 PM GMT

Estimate

40,000 - 70,000 EUR

Lot Details

Description

A Louis-Phillipe tainted horn and brass Boulle marquetry with gilt-bronze mounts table, attributed to Alexandre Bellangé, circa 1840


in the neo-Renaissance style, with gilt-bronze female masks, with a Boulle marquetry top


Height. 28¼in, width. 18 in, depth. 15 in 


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Table d'appoint en marqueterie Boulle de corne teintée et de laiton gravé, monture en bronze doré, d’époque Louis-Philippe, attribuée à Alexandre Bellangé, vers 1840


les bronzes en masques féminins néo-Renaissance, avec une chute de piastres, les pieds cambrés terminés par des pieds sabots, le plateau en marqueterie Boulle


Haut. 72 cm, larg. 46 cm, prof. 38 cm

Veuillez noter que la table est en corne teintée et polymère de synthèse et non en écaille de tortue comme indiqué dans le catalogue. Ce lot n'a plus le symbole cites. Please note that the table is tainted horn and synthetic polymer and not tortoiseshell as mentioned in the catalogue. this lot has no longer a symbol cites

REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE

S. Cordier, Bellangé ébénistes, une histoire du goût au XIXe siècle, Mare & Martin, Paris, 2012.

Our table is a perfect testimony of an ephemeral style, mixing periods and artistic trends. Its small size and arched legs place it in the lineage of the flying furniture, very fashionable in the rocaille period. But its marquetry, partly and counterpart of tortoiseshell and brass, is characteristic of late 17th century furniture and is not normally found on this kind of furniture. The gilded bronzes in the form of female masks, at the corners of the table, are inspired by Renaissance furniture. By its style and quality, our table is to be compared with the creations of Alexandre Bellangé (1799-1863) for the Tuileries Palace. The Duke Ferdinand-Philippe d'Orléans, son of French king Louis-Philippe, ordered around 1839-1840 a set of furniture from the different workshops of the Bellangé family to refurnish the palace, in an eclectic style, mixing periods from the Renaissance to the end of the 18th century. He is addressing one of the most renowned families in the creation of 19th century furniture, both in the recreation of old furniture and in the invention of new forms. The high quality of execution of our table suggests an important order requiring the highest level of craftsmanship and originality from the Bellangé workshops. It is not a question here of simply copying existing furniture but rather of imagining a decor that synthesizes several centuries of decorative arts. It is at this time that the taste for Boulle marquetry develops, of which our table is a very beautiful example. Its small dimensions oblige to realize here a very accomplished work, where the brass marquetry competes of smoothness, to avoid weighing down the piece of furniture unnecessarily. It is the same for the bronze figures whose chasing, by its precision, invites to admire them very closely, as wanted these pieces of furniture made for small interiors. It is also important to note that this table can be seen as a unicum in the production of Alexandre Bellangé and his workshop more broadly. No other table of this size and with such diverse influences is referenced to this day, reinforcing its unique and exceptional character.


The order of the Duke of Orleans at the Tuileries (1839-1840)

Ferdinand-Philippe d'Orléans (1810-1842), Duke of Orléans and heir to the throne, wished to refurnish his apartments in the Tuileries Palace and placed a large order with the two Bellangé workshops between 1839 and 1840. This furniture is considered the acme of the duke's historicist taste and more generally of the Restoration. For François-Ferdinand, the furniture must embody the power he represents and, for this, he relies on the reign of Louis XIV and his characteristic Boulle furniture. For example, the Louvre Museum has a piece of furniture from its dining room (OA 12234) whose form and decoration are directly inspired by André-Charles Boulle. This important commission really launched a taste for Boulle furniture that would continue until the Second Empire. Our table dates from the years of the order of the Duke of Orleans and could have been part of the set kept in the Tuileries. Its small size makes it a piece of furniture for intimate, private spaces, but it still retains all the codes of ostentation sought in this type of furniture.


Alexandre Bellangé, "a curiosity cabinetmaker"

Alexandre Bellangé took over his father's workshop around 1822. During this period, fashion evolved, the massive and dark Empire style was no longer popular and artists were inspired by periods such as the Middle Ages and the Renaissance. Alexandre Bellangé innovated by reappropriating the technique of Boulle marquetry, which had been completely forgotten at the time. This type of decoration became the workshop's trademark from the 1820s until his death in 1863. He exhibited his Boulle marquetry creations at the 1844 and 1855 exhibitions in the category of "imitation or curiosity" furniture, as opposed to "modern" furniture. For the 1844 exhibition, Bellangé even went so far as to present only furniture in Boulle marquetry. The critics of the exhibitions praise the high quality of his creations, which are considered equal to the works of André-Charles Boulle, as Guilmard wrote in his Album de l'exposition de l'industrie in 1844: "Not content with imitating Boulle, M. Bellangé equals and perhaps exceeds him in his manufacturing processes. His stand is so well known that King Louis-Philippe buys him, personally, a table in Boulle marquetry at the 1844 exhibition. The Louvre Museum holds a pianino for which the manufacturer Pleyel called upon Alexandre Bellangé (RFML.OA.2022.21.1) to make the exceptionally richly ornamented Boulle marquetry instrument, commissioned in 1835 by James de Rothschild (1792-1868) or Salomon de Rothschild (1835-1864).


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Notre table est un parfait témoignage d’un style éphémère, mélangeant les époques et les courants artistiques. Ses dimensions réduites et ses pieds cambrés l’inscrivent dans la lignée des meubles volants, très en vogue à la période rocaille. Mais sa marqueterie, en partie et contrepartie d’écaille et de laiton, est caractéristique du mobilier de la fin du XVIIe siècle et ne se retrouve normalement pas sur ce genre de meubles. Les bronzes dorés en forme de masques féminins, aux angles de la table, s’inspirent, quant à eux, du mobilier de la Renaissance. Par son style et sa qualité, notre table est à rapprocher des réalisations d’Alexandre Bellangé (1799-1863) pour le palais des Tuileries. Le duc Ferdinand-Philippe d’Orléans, fils du roi des Français Louis-Philippe, commande vers 1839-1840 pour ce château un ensemble de mobilier auprès des différents ateliers de la famille Bellangé pour remeubler le palais, dans un style éclectique, mêlant les époques, de la Renaissance jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Il s’adresse ici à l’une des familles les plus réputées dans la création de mobilier du XIXe siècle, tant dans la recréation de meubles anciens que dans l’invention de nouvelles formes. La grande qualité d’exécution de notre table laisse suggérer une commande importante exigeant des ateliers Bellangé leur plus haut niveau de savoir-faire et d’originalité. Il ne s’agit pas ici de simplement copier des meubles déjà existants mais plutôt d’imaginer un décor synthétisant plusieurs siècles d’arts décoratifs. C’est à ce moment que se développe le goût pour la marqueterie Boulle dont notre table est un très bel exemple. Ses petites dimensions obligent à réaliser ici un travail très abouti, où la marqueterie de laiton rivalise de finesse, pour éviter d’alourdir inutilement le meuble. Il en est de même pour les figures en bronze dont la ciselure, par sa précision, invite à les admirer de très près, comme le voulaient ces meubles faits pour de petits intérieurs. Il est important également de noter que cette table peut apparaitre comme un unicum dans la production d’Alexandre Bellangé et de son atelier de manière plus large. Aucune autre table de ce format et aux influences si diverses n’est référencée à ce jour, renforçant ainsi son caractère unique et exceptionnel.


La commande du duc d’Orléans aux Tuileries (1839-1840)

Ferdinand-Philippe d’Orléans (1810-1842), duc d’Orléans et héritier du trône, souhaite remeubler ses appartements du palais des Tuileries et passe une grande commande aux deux ateliers Bellangé entre 1839 et 1840. Ce mobilier est considéré comme l’acmé du goût historiciste du duc et plus généralement de la Restauration. Pour François-Ferdinand, le mobilier doit incarner le pouvoir qu’il représente et, pour cela, il s’appuie sur le règne de Louis XIV et ses meubles Boulle si caractéristiques. Le musée du Louvre conserve par exemple un meuble d'appui de sa salle à manger (OA 12234) dont la forme et le décor s’inspirent directement d’André-Charles Boulle. Cette importante commande lance véritablement un goût pour le mobilier Boulle qui continuera jusqu’au Second Empire. Notre table date des années de la commande du duc d’Orléans et pourrait avoir fait partie de l’ensemble conservé aux Tuileries. Ses petites dimensions en font un meuble pour les espaces intimes, privés mais conserve néanmoins tous les codes de l’ostentation recherchée dans ce type de mobilier.


Alexandre Bellangé, « ébéniste en curiosité »

Alexandre Bellangé reprend l’atelier de son père vers 1822. A cette période la mode évolue, le style Empire massif et foncé ne plait plus et les artistes s’inspirent d’époques comme le Moyen Age et la Renaissance. Alexandre Bellangé innove en se réappropriant la technique de la marqueterie Boulle, alors complètement oubliée. Ce type de décor devient la marque de fabrique de l’atelier à partir des années 1820 et jusqu’à sa mort en 1863. Il expose ses réalisations en marqueterie Boulle aux expositions de 1844 et 1855 dans la catégorie des meubles dits « d’imitation ou de curiosités », par opposition aux meubles « modernes ». Pour l’exposition de 1844, Bellangé va même jusqu’à ne présenter que des meubles en marqueterie Boulle. Les critiques des expositions louent la grande qualité de ses réalisations qui sont considérées à l’égale des œuvres d’André-Charles Boulle, comme l’écrit Guilmard dans son Album de l’exposition de l’industrie de 1844 : « Non content d’imiter Boulle, M. Bellangé l’égale et le dépasse peut-être dans ses procédés de fabrication ». Son stand est à ce point reconnu que le roi Louis-Philippe lui achète, à titre personnel, une table en marqueterie Boulle à l’exposition de 1844. Le musée du Louvre conserve un pianino pour lequel le fabricant Pleyel fit appel à Alexandre Bellangé (RFML.OA.2022.21.1) pour réaliser l’instrument en marqueterie Boulle, d’une richesse ornementale exceptionnelle, commandé en 1835 par James de Rothschild (1792-1868) ou Salomon de Rothschild (1835-1864).