Collection Hélène Leloup, Le Journal d'une Pionnière, Vol. I

Collection Hélène Leloup, Le Journal d'une Pionnière, Vol. I

View full screen - View 1 of Lot 39. Statue porteur de masque, Dogon, Mali.

Statue porteur de masque, Dogon, Mali

Dogon Figure, Mali

Auction Closed

June 21, 04:43 PM GMT

Estimate

150,000 - 250,000 EUR

Lot Details

Description

Statue porteur de masque, Dogon, Mali

haut. 70 cm ; 27½ in


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Dogon Figure, Mali

Height. 70 cm ; 27½ in

Pierre J. Langlois (1927-2015), Lille (France), 1953

Robert Jacobsen (1912-1993), Copenhague, Danemark (Collection formée avant 1959)

Collection Jacques Ulmann (?-1970), Paris

Jean-Louis Picard, Paris, Arts d'Afrique et d'Océanie, 11 octobre 1993, n° 6

Collection Hélène Leloup, Paris


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Pierre J. Langlois (1927-2015), Lille (France), 1953

Robert Jacobsen collection (1912-1993), Copenhague, Danemark (Collection formed before 1959)

Jacques Ulmann collection (?-1970), Paris

Jean-Louis Picard, Paris, Arts d'Afrique et d'Océanie, 11 October 1993, n° 6

Hélène Leloup collection, Paris

Evrard et alii, Arts primitifs dans les ateliers d'artistes, 1967, n° 73

Leloup., Statuaire Dogon, 1994, n° 83

Bouttiaux et alii, áfrica, la figura imaginada, 2004, p. 70, n° 9

Blom, Dogon, Images & Traditions, 2010, p. 197

Leloup, Dogon, 2011, p. 358, n° 49

« DOGON - exposition au musée du quai Branly », dans voixdumasque.canalblog.com, 18 juillet 2011


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Evrard et alii, Arts primitifs dans les ateliers d'artistes, 1967, n° 73

Leloup, Statuaire Dogon, 1994, n° 83

Bouttiaux et aliiáfrica, la figura imaginada, 2004, p. 70, n° 9

Blom, Dogon, Images & Traditions, 2010, p. 197

Leloup, Dogon, 2011, p. 358, n° 49

« DOGON - exposition au musée du quai Branly », in voixdumasque.canalblog.com, 18 July 2011

Paris, Musée de l'Homme, Arts primitifs dans les ateliers d'artistes, 27 avril - 30 sepembre 1967

Espagne, Palma de Mallorca, Fundación "La Caixa", áfrica, la figura imaginada, juin - août 2004 / Tarragona, septembre-octobre 2004 / Valencia, novembre - janvier 2005 / Zaragoza, février - avril 2005

Paris, Musée du quai Branly - Jacques Chirac, Dogon, 5 avril - 24 juillet 2011


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Paris, Musée de l'Homme, Arts primitifs dans les ateliers d'artistes, 27 April - 30 September 1967

Spain, Palma de Mallorca, Fundación "La Caixa", áfrica, la figura imaginada, June - August 2004 / Tarragona, September - October 2004 / Valencia, November - January 2005 / Zaragoza, February - April 2005

Paris, Musée du quai Branly - Jacques Chirac, Dogon, 5 April - 24 July 2011

Rares et précieuses sont les statues de porteur de masque dans la statuaire Dogon. Seuls quelques exemplaires ont été répertoriés, dont deux auraient été collectés par Pierre Langlois entre 1953 et 1954. Ces effigies proviennent de la région de Sangha, située dans la partie sud de la falaise de Bandiagara, une formation géologique qui traverse le centre du Mali.

Sculptée dans un bois dur ayant fait progressivement face à l’érosion avec le temps, cette statue représente un personnage debout, les bras détachés le long du corps. Sa particularité réside dans la tête, présentant un visage allongé, traversé par un long nez prolongeant les arcades sourcilières, ces traits lui confèrent une expression à la fois puissante et énigmatique. Ce visage caractéristique est comparable à l’esthétique des masques imina na ou sirige dont la taille et la construction géométrique symbolique en font des acteurs incontournables de ces cérémonies.


Selon Hélène Leloup, ce type de statue de porteur de masque représenterait le fondateur de la société des masques Dyongon Sérou [1]. Selon la mythologie Dogon, Sérou est considéré comme le premier homme créé par le dieu Amma. Cette identification confère à ces statues une signification symbolique forte, étroitement liée à la cosmogonie Dogon. S’ajoute ainsi à leur esthétique singulière, une profonde signification culturelle.

Dans une lettre inédite adressée à Michel Lequesne le 26 Octobre 2013, Hélène Leloup ajoute : « Ce type de statue très sec, grande, dont les bras ne sont pas collés le long du corps et assez proche du style Bamana, qui étaient d’ailleurs installés dans la partie ouest du Sénu, paraît avoir été utilisé au sud du Plateau Dogon, allant vers le Burkina Faso ; il s’agit parfois de petits groupes familiaux qui sont à peu près disparus de nos jours »


La position rigide de la figure contraste avec l'expressivité sobre des traits, créant un équilibre dynamique entre le mouvement ondulé des stries du bois et la verticalité du visage. Cette tension entre immobilité et expression vivante contribue à la captivante présence de cette œuvre. La profonde érosion témoigne de l'âge et de l'histoire de cette statue, ajoutant ainsi une dimension temporelle à son esthétique. La géométrie symbolique de sa construction souligne l'importance des formes et des lignes dans l'art Dogon


Le subtil équilibre entre les lignes nettes, les détails expressifs du visage, la matérialité du bois et les marques du temps, fait de cette statue de porteur de masque un chef-d’œuvre. Ces œuvres d'art incarnent l'ingéniosité créative des artistes Dogons, tout en reflétant les valeurs et les croyances profondément ancrées dans cette culture.


[1] Leloup, Statuaire Dogon, 1994, n° 83


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Mask-wearing statues are rare and precious in Dogon statuary. Only a few have been recorded, two of which were collected by Pierre Langlois between 1953 and 1954. These effigies come from the Sangha region, located in the southern part of the Bandiagara cliff, a geological formation that runs through central Mali.


Carved from hardwood that has gradually weathered over time, this statue depicts a standing figure, arms detached along the body. Its distinctive feature is the head, with an elongated face crossed by a long nose extending into the superciliary arches, giving it an expression that is both powerful and enigmatic. This characteristic face is comparable to the aesthetics of imina na or sirige masks, whose size and symbolic geometric construction make them essential participants in these ceremonies.


According to Hélène Leloup, this type of mask-wearing statue represents the founder of the Dyongon Sérou mask society. According to Dogon mythology, Sérou is considered the first man created by the god Amma. This identification gives these statues a strong symbolic meaning, closely linked to Dogon cosmogony. In addition to their singular aesthetics, they have a profound cultural significance.


In an unpublished letter sent to Michel Lequesne on October 26th, 2013, Hélène Leloup adds: "This type of very dry, tall statue, whose arms are not glued along the body and which is fairly close to the Bamana style, which was moreover settled in the western part of the Sénu, seems to have been used south of the Dogon Plateau, going towards Burkina Faso; it sometimes concerned small family groups that have more or less disappeared nowadays".


The figure's rigid stance contrasts with the sober expressiveness of its features, creating a dynamic balance between the undulating movement of the wood's striations and the verticality of the face. This tension between immobility and lively expression contributes to the work's captivating presence. The deep erosion testifies to the statue's age and history, adding a temporal dimension to its aesthetics. The symbolic geometry of its construction underlines the importance of form and line in Dogon art.


The subtle balance between the clean lines, the expressive details of the face, the materiality of the wood and the marks of time, makes this mask-bearing statue a masterpiece. These works of art embody the creative ingenuity of Dogon artists, while reflecting the values and beliefs deeply rooted in this culture.