Classic Design

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View full screen - View 1 of Lot 157. A Louis XVI gilt-bronze mounted Greek green porphyry vase nacelle, circa 1780 | Vase nacelle et son couvercle en porphyre vert de Grèce et monture de bronze doré d'époque Louis XVI, vers 1780.

A Louis XVI gilt-bronze mounted Greek green porphyry vase nacelle, circa 1780 | Vase nacelle et son couvercle en porphyre vert de Grèce et monture de bronze doré d'époque Louis XVI, vers 1780

Auction Closed

November 15, 04:59 PM GMT

Estimate

60,000 - 100,000 EUR

Lot Details

Description

A Louis XVI gilt-bronze mounted Greek green porphyry vase nacelle, circa 1780


Height. 17 in, width. 21 5/8 in


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Vase nacelle et son couvercle en porphyre vert de Grèce et monture de bronze doré d'époque Louis XVI, vers 1780


Haut. 43 cm, larg. 55 cm

Collection du baron de Redé et du baron Guy de Rothschild,

Vente Sotheby's, Meubles et Objets d'Art provenant de l'Hôtel Lambert et du Château de Ferrières, 25-26 mai 1975, lot 239.

Marble and stone vases were very fashionable in the 18th century. Every great collection had to have some of them. Among the most famous collections of stone vases around 1770 were those of Pierre-Louis Randon de Boisset (1708-1776) and the Duc d'Aumont (1709 - 1782), whose preamble to the catalogue of his sale after his death is very explicit on this point: "There are few ornaments more imposing, more interesting in the arrangement of a cabinet, than that which can be introduced into it by the well-understood distribution of marble vases and columns of beautiful proportions". Louis XVI and Marie-Antoinette were the main buyers of these vases at the sale, demonstrating the preciousness of these pieces. The greatest bronzemakers adorned these vases with bronze mounts, such as Pierre Gouthière, who worked on around fifty pieces for the Duc d'Aumont.


 These vases were extremely luxurious objects, not only because of the high cost of the stones, but also because of the technical difficulty involved. Some vases were carved from antique columns in porphyry or rare marble from Rome and all over Italy. This distant origin allowed for a direct evocation of the ancient world, the aesthetics of which made a strong comeback at the end of the reign of Louis XV in reaction to the Rococo style. The Greek style was introduced to France around 1760, shortly after the discovery of Pompeii, by the Comte de Caylus, the Marquis de Marigny, brother of Madame de Pompadour, and Lalive de Jully. Our vases, with their Greek handles, are a perfect example of this style. 


The after-death sale of Randon de Boisset's collection sheds light on the presentation of these vases in the collections: they were arranged on large console tables in a gallery on the second floor of his hotel. The walls of this gallery were upholstered in green satin and hung with forty-five Dutch paintings of the highest quality. Each table was adorned with a marble top that rivalled the rarity of the vases on display, and each was framed by columns or sheaths.


The "nacelle" shape of our vase can be found under other terms in 18th-century inventories: nave, cassolettes, oblong vase. This shape was inspired by Roman models from the mid-seventeenth century that Abbé Benedetti (1610-1690) had transcribed in drawing form (see "Desseins de sept vazes de différentes formes de l'abbé Benedetti", Paris, Bibliothèque nationale de France, Cabinet des estampes). Benedetti was a Roman agent for Cardinal de Mazarin and later for King Louis XIV, to whom he sent drawings of antique furniture, fabrics and statues for purchase. Few stone vases from the Louis XVI period are known to us.


These green porphyry vases, known as "serpentines of Antiquity", demonstrate the affinity for hard and other stones at the end of the 18th century of a number of renowned collectors, including Marie-Antoinette and Louis XVI, and the famous Duc d'Aumont (1709-1782). The auction sale of the latter's collection on 12 December 1782 featured a very large number of these vases, most of them mounted with gilded bronzes. At the time, the stones were sought after in Italy or further afield, and some were then cut and polished in the duke's workshop, built in the Hôtel des Menus Plaisir du Roi, on the Boulevard du Faubourg Poissonnière. The objects were created according to the designs of ornamentalists such as the architect-decorator François-Joseph Belanger. The carving was entrusted to sculptors such as Augustin Bocciard (1760-90) from Genoa and the Frenchman Pierre-Jean-Baptiste Delaplanche. Pierre Gouthière was responsible for the bronze mounting of some of them. Louis XVI and Marie-Antoinette bought several vases at the Aumont sale, including two pairs of green porphyry urns now in the Louvre collections (OA 5719 and OA5178).


At Remiremont in Lorraine, the king opened a "Manufacture privilégiée du Roi" specialising in cutting and sculpting hard stone, which was then sold in Paris. As M. Valmont-Bomare noted in the Dictionnaire Raisonné Universel d'Histoire Naturelle, Paris, 1791: "A magasin ou dépôt des ouvrages de roches, composés de granit, de marbre semblable au granit, de jaspe, de serpentine & de porphyre, exécutés à la Manufacture Privilégiée du Roi à Remiront, en Lorraine, has just been opened in Paris. These works will allow the public to judge the beauty of the minerals; we have chosen the purest forms, drawn after Antiquity; some have been adapted with simple but tasteful gilded bronze fittings of the highest quality. (...) In this repository we find vases of all shapes, columns, won supports, pedestals for busts. "


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Les vases en marbre et en pierre étaient très en vogue au XVIIIe siècle. Toute grande collection se devait d’en conserver certaines pièces. Parmi les collections de vase en pierre les plus célèbres vers 1770, figuraient celle de Pierre-Louis Randon de Boisset (1708-1776) et celle du duc d’Aumont (1709 – 1782) dont le préambule du catalogue de sa vente après décès est très explicite sur ce fait: «Il est peu d'ornement plus imposant, plus intéressant dans l'arrangement d'un cabinet, que celui qu'on peut y introduire par la distribution bien entendue de vases en marbre et de colonnes de belles proportions». Louis XVI et Marie-Antoinette furent les principaux acheteurs de ces vases lors de cette vente, montrant ainsi la préciosité de ces pièces. Les plus grands bronziers paraient ces vases de montures de bronze, comme Pierre Gouthière qui travailla sur une cinquantaine de pièces pour le duc d’Aumont.


 Ces vases étaient des objets du plus grand luxe de par le coût élevé des pierres mais aussi par la difficulté technique. Certains vases étaient sculptés à partir de colonnes antiques en porphyre ou en marbre rare venu de Rome et de toute l’Italie. Cette origine lointaine permettait une évocation directe du monde antique dont l’esthétique revint en force à la fin du règne de Louis XV en réaction contre le style rocaille. Le goût « à la grecque » fut introduit en France vers 1760 peu après la découverte de Pompéi, par le comte de Caylus, le marquis de Marigny, frère de Madame de Pompadour et Lalive de Jully. Nos vases, ornés d’anses à la grecque, sont le parfait exemple de ce style. 


La vente après décès de la collection de Randon de Boisset nous éclaire sur la présentation de ces vases dans les collections : ils étaient disposés sur de larges tables consoles dans une galerie au second étage de son hôtel. Les parois de cette galerie étaient tendus de satin vert où était accrochés quarante-cinq tableaux hollandais de la plus grande valeur. Chaque table était ornée d’un plateau en marbre rivalisant de rareté avec les vases présentés et chacune était encadrée de colonnes ou de gaines.


La forme dite « nacelle » de notre vase peut se retrouver sous d’autres termes dans les inventaires du XVIIIe siècle : nef, cassolettes, vase oblong. Cette forme est inspirée par des modèles romains du milieu du XVIIe siècle que l’abbé Benedetti (1610-1690) avait retranscrit sous forme de dessin (voir « Desseins de sept vazes de différentes formes de l’abbé Benedetti », Paris, Bibliothèque nationale de France, Cabinet des estampes). Ce dernier était un agent romain pour le cardinal de Mazarin puis pour le roi Louis XIV à qui il envoyait des dessins de meubles, tissus ou de statues antiques proposés à l’achat. Peu de vases nacelles en pierre d’époque Louis XVI nous sont connus.


Ces vases en porphyre vert, dits "serpentins de l'Antiquité", prouvent l'affinité pour les pierres dures et autres à la fin du XVIIIe siècle de quelques collectionneurs de renom, dont Marie-Antoinette et Louis XVI et le célèbre duc d'Aumont (1709-1782). La vente aux enchères de la collection de ce dernier, le 12 décembre 1782, présentait un très grand nombre de ces vases, pour la plupart montés avec des bronzes dorés. A cette époque, les pierres étaient recherchées en Italie ou plus loin et certaines étaient ensuite taillées et polies dans l'atelier du duc, construit dans l'hôtel des Menus Plaisir du Roi, sur le boulevard du Faubourg Poissonnière. Les objets sont créés d'après les dessins d'ornemanistes comme l'architecte-décorateur François-Joseph Belanger. La taille est confiée à des sculpteurs comme le Gênois Augustin Bocciard (1760-90) ou le Français Pierre-Jean-Baptiste Delaplanche. Et Pierre Gouthière assure la monture en bronze de certains d'entre eux. Louis XVI et Marie-Antoinette achètent plusieurs vases à la vente d'Aumont, dont deux paires d'urnes en porphyre vert aujourd'hui dans les collections du Louvre (OA 5719 et OA5178).


Le roi ouvre à Remiremont en Lorraine une " Manufacture privilégiée du Roi " spécialisée dans la taille et la sculpture de pierres dures qui sont ensuite vendues à Paris. Comme le note M. Valmont-Bomare, dans le Dictionnaire Raisonné Universel d'Histoire Naturelle, Paris, 1791 : " On vient d'ouvrir à Paris le magasin ou dépôt des ouvrages de roches, composés de granit, de marbre semblable au granit, de jaspe, de serpentine & de porphyre, exécutés à la Manufacture Privilégiée du Roi à Remiront, en Lorraine. Ces ouvrages permettront au public de juger de la beauté des minéraux ; nous avons choisi les formes les plus pures, dessinées d'après l'Antiquité ; quelques-unes ont été adaptées avec des garnitures de bronze doré, simples, mais de bon goût, et du plus grand fini d'exécution. (...) On trouve dans ce dépôt des vases de toutes formes, des colonnes, des supports gagnés, des piédestaux pour bustes. "