Tableaux Dessins Sculptures 1300-1900
Tableaux Dessins Sculptures 1300-1900
Theseus Rediscovering His Father's Sword | Thésée retrouvant l'épée de son père
Lot Closed
November 10, 02:32 PM GMT
Estimate
50,000 - 70,000 EUR
Lot Details
Description
Jean Lemaire and Workshop of Nicolas Poussin
Dammartin-en-Goële 1598 - 1659 Gaillon and Les Andelys 1594 - 1665 Rome
Theseus Rediscovering His Father's Sword
Oil on canvas
99,3 x 125,2 cm ; 39 ⅛ by 49 ¼ in.
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Jean Lemaire et Atelier de Nicolas Poussin
Dammartin-en-Goële 1598 - 1659 Gaillon et Les Andelys 1594 - 1665 Rome
Thésée retrouvant l'épée de son père
Huile sur toile
99,3 x 125,2 cm ; 39 ⅛ by 49 ¼ in.
Anonymous sale, Christie’s, London, 26 June 1970, lot 43;
Anonymous sale, Sotheby’s, New York, 17 January 1985, lot 20;
Anonymous sale, Sotheby’s, Monaco, 18-19 June 1992, lot 135;
Anonymous sale, Sotheby’s Monaco, 5 December 1992, lot 189.
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Vente anonyme, Christie’s, Londres, 26 juin 1970, lot 43 ;
Vente anonyme, Sotheby’s, New York, 17 janvier 1985, lot 20 ;
Vente anonyme, Sotheby’s, Monaco, 18-19 juin 1992, lot 135 ;
Vente anonyme, Sotheby’s Monaco, 5 décembre 1992, lot 189.
P. Rosenberg, in cat. exh. Nicolas Poussin – La collection du musée Condé à Chantilly, Chantilly, Musée Condé 1994, pp. 53-54, under no. 4, repr. fig. 4d (as « Nicolas Poussin et Jean Lemaire (?) »);
F. dell’Arco, Jean Lemaire, pittore « antiquario », Rome 1996, p. 203, no. 46, repr.
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P. Rosenberg, dans cat. exp. Nicolas Poussin – La collection du musée Condé à Chantilly, Chantilly, Musée Condé, 1994, p. 53-54, sous le n° 4, repr. fig. 4d (comme « Nicolas Poussin et Jean Lemaire (?) ») ;
F. dell’Arco, Jean Lemaire, pittore « antiquario », Rome, 1996, p. 203, n° 46, repr.
The subject of this ambitious composition is well known. Taken from the Life of Theseus by Plutarch (Lives of Illustrious Men), it centres upon the young Theseus, son of Aegeus, king of Athens, and of Aethra, who was brought up under a false identity by his grandfather Pittheus in the city of Troezen.
Before the birth of his son, Aegeus had hidden a sword and gold sandals under a rock that only Theseus would be able to lift; by doing so he would learn his true identity. This work depicts the very moment when, on his mother Aethra’s advice, the young Athenian hero, bent double by the weight, lifts the heavy rock under which are hidden the symbols that will mean he is recognised by the people of Athens as their sovereign.
There are several versions of this work, all of comparable size and incorporating variations. In four of them, including the present example, it is thought that the architecture was painted by Jean Lemaire.
The principal version, in the Musée Condé in Chantilly (inv. 300) was, without doubt, the first to be painted: the figures (and in our view the landscape) are by Nicolas Poussin while the architecture is by Jean Lemaire. This collaboration between the two artists was confirmed by Pierre-Jean Mariette, who described the Chantilly painting (at that time about to join the collection of the Marquis du Tillot) as follows:
‘This architecture, painted with great care, is not the work of Poussin, but of Le Maire, a French painter, who often lent his hand to Poussin for the architecture in his paintings and who truly excelled at it. Only the figures were painted by Poussin’ (Abecedario de P. J. Mariette et autres notes inédites de cet amateur sur les arts et les artistes: Ouvrage publié ... par MM. Ph. de Chennevières et A. de Montaiglon, Archives de l’Art français 1857-1858, vol. 4, pp. 204-205).
We know from other sources as well as from Mariette that Nicolas Poussin frequently collaborated with Jean Lemaire – whom he considered a friend and held in high regard – at least during the 1630s and early 1640s. Poussin’s return to Rome after his time in Paris (1640–1642) put an end to their collaboration, but not to their friendship.
While Poussin’s hand is clearly visible in the Musée Condé’s painting, when it comes to the three other versions it is more difficult to be definitive about the potential collaboration between Lemaire and Poussin – or another painter in his entourage. However, it seems very likely that the figures are consistently by a hand other than Lemaire, who had little interest in painting human figures.
The present version, which is of very fine quality, has sufficient variants to be thought of as autograph by Maurizio Fagiolo dell’Arco, the Jean Lemaire specialist. In his monograph on Lemaire, he saw it as ‘a re-working of the painting executed in collaboration with Poussin’ (op. cit. p. 203) with a date in the artist’s Parisian period, around 1640-1650.
The figures of Theseus, Aethra and the young girl also seem to be of a quality close to that of Nicolas Poussin, but their condition, which is not perfect – they have probably been subjected to slightly aggressive restoration in the past – makes it impossible to determine categorically whether Poussin had a hand in it or not.
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Le sujet de cette ambitieuse composition est bien connu. Tiré de la Vie de Thésée de Plutarque (Vie des Hommes illustres), il relate l’histoire du jeune Thésée, fils d’Egée, roi d’Athènes, et d’Aethra, élevé dans la ville de Trézène sous une fausse identité par son grand-père Pithée.
Avant la naissance de son fils, Egée avait dissimulé une épée et des sandales d’or sous une roche que seul Thésée pourrait soulever, lui révélant ainsi son identité. La présente œuvre dépeint précisément le moment où, sur les indications de sa mère Aethra, le jeune héros, arcbouté dans l’effort, soulève la lourde dalle de pierre sous laquelle sont cachés les symboles qui le feront reconnaître comme son souverain par le peuple d’Athènes.
L’on connaît plusieurs versions de cette œuvre, qui sont toutes de formats comparables et comprennent des variantes. Quatre d’entre elles sont considérées comme ayant été peintes, pour la partie d’architecture, par Jean Lemaire, dont la présente œuvre.
La version principale, conservée au musée Condé à Chantilly (inv. 300) a, sans nul doute, été la première exécutée, par Nicolas Poussin pour les figures (et le paysage, selon nous) et par Jean Lemaire pour la partie d’architecture. Cette collaboration entre les deux artistes est confirmée par Pierre-Jean Mariette, qui décrit le tableau de Chantilly (alors sur le point d’intégrer la collection du marquis du Tillot) en ces termes :
« Cette architecture, qui est peinte avec beaucoup de soin, n'est point l'ouvrage du Poussin, mais celui de Le Maire, peintre français, dont le Poussin a souvent emprunté la main pour l'architecture de ses tableaux et qui, véritablement, y excellait. Il n'y a donc que les figures qui soient peintes par le Poussin. » (Abecedario de P. J. Mariette et autres notes inédites de cet amateur sur les arts et les artistes: Ouvrage publié ... par MM. Ph. de Chennevières et A. de Montaiglon, Archives de l’Art français, 1857-1858, vol. 4, p. 204-205).
L’on sait, par Mariette mais également par d’autres sources, que Nicolas Poussin, qui considérait Jean Lemaire comme un ami et le tenait en haute estime, a fréquemment collaboré avec ce dernier, au moins pendant les années 1630 et le début des années 1640. Le retour de Poussin à Rome après son séjour parisien (1640-1642) mit fin à leur collaboration, mais nullement à leur amitié.
Si la présence de la main de Poussin est claire dans le tableau du musée Condé, il est en revanche plus difficile de trancher nettement en ce qui concerne l’éventuelle collaboration entre les deux peintres – ou un autre peintre de son entourage – pour les trois autres versions. Ce qui apparaît très probable, c’est que les figures sont systématiquement d’une main autre que celle de Lemaire, peu disposé à peindre des personnages.
Notre version, de très belle qualité, présente suffisamment de variantes pour qu’elle soit considérée comme autographe par le spécialiste de Jean Lemaire, Maurizio Fagiolo dell’Arco, qui, dans sa monographie sur Lemaire, la considère d’ailleurs comme « una rielaborazione del quadro dipinto in collaborazione con Poussin » (op. cit. p. 203) et la date de la période parisienne de l’artiste, autour de 1640-1650.
Les figures de Thésée, d’Aethra et de la jeune fille semblent elles aussi d’une qualité proche de celle de Nicolas Poussin, mais leur condition qui n’est pas parfaite – elles ont probablement fait l’objet de restaurations un peu agressives par le passé – ne permettent pas de déterminer définitivement si le peintre des Andelys y a porté la main ou non.