Splendeurs : Chefs-d’oeuvre des Arts d’Afrique
Splendeurs : Chefs-d’oeuvre des Arts d’Afrique
Auction Closed
June 8, 01:00 PM GMT
Estimate
50,000 - 70,000 EUR
Lot Details
Description
Tête, Mangbetu, République démocratique du Congo
haut. 19 cm ; 7 1/2 in
Mangbetu Head, Democratic Republic of the Congo
Collection Henri Lavachery (1885-1972), Bruxelles, avant 1930
Collection Samuel Dubiner (1913-1993), Tel-Aviv
Bernard Dulon, Paris
Sotheby's, Paris, 24 juin 2015, n° 61
Collection Jo Christiaens, Bruxelles / Bruges
Maes J. et Lavachery H. A., Art Nègre, 1930 : n° 24.
Lavachery H. A., « Les arts anciens de l’Afrique noire au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles » in Formes, n° 9, novembre 1930 : pp. 19-22.
Lavachery H. A., "Beautés de l'art plastique africain" in Cahiers de Belgique, novembre 1930.
Gaffé R., La sculpture au Congo Belge, 1945 : n. p.
Bruxelles, Palais des Beaux-Arts, L’Art Nègre, 15 novembre-31 décembre 1930
Anvers, Stadsfeestzaal, Kongo-Kunst, 24 décembre 1937-16 janvier 1938
Cette figure Mangbetu provient de la collection personnelle de Henry Lavachery (1885-1972). Elle fut présentée dans l’exposition Art Nègre qui ouvrit ses portes le 15 novembre 1930 aux Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Henry Lavachery, alors attaché aux Musées Royaux d’Art et d’Histoire dont il deviendra le conservateur en chef en 1942, était le commissaire de cette exposition qui fut sans conteste un événement dans le monde des Arts d’Afriques en Europe ; le premier du genre à célébrer, par la voie d'une institution muséale, l'entrée des arts africains dans l'histoire universelle de l'art.
Il s’agit d’un bouchon de boîte en écorce. Ces boîtes cylindrique verticales aux extrémités en bois étaient chez les Mangbetus purement décoratifs. Herman Burssens explique dans le catalogue de la fameuse exposition bruxelloise consacrée aux Mangbetus en 1992 que « l’intérêt des européens pour la sculpture figurative dans la région de l’Uele et non seulement pour les boîtes […] a eu pour effet que les artistes leur ont donné des formes de plus en plus anthropomorphes. »[1]
Cette tête surmontant le bouchon du récipient est caractéristique de l’esthétique Mangbetu, le crâne est allongé illustrant une pratique cultuelle bien connu chez ce peuple, à l’œuvre depuis l’antiquité égyptienne et qui frappa l’imagination des voyageurs européens. Il est orné d’une coiffure tressée qui permettait d’accentuer son élongation, et qui souvent était terminé par une formation de cheveux en auréole en forme d’entonnoir. Ces coiffures qui « étaient à l’origine le signe d’une position sociale élevée, propre à la classe dominante […] et ensuite devenues un idéal de beauté… »[2], sont emblématiques de l’art mangbetu et omniprésentes dans les représentations anthropomorphes. Les oreilles de cette tête son percées et devaient à l’origine être agrémentées de boucles en métal. Ce bouchon anthropomorphe est une image archétypale de l’art Mangbetu. Travaillé dans un bois clair à la patine intense, le visage symétrique de la figure répond à un répertoire de formes naturalistes propre au style sculptural de la région de l’Uele. Il en émane une quiétude, un équilibre et une beauté uniques correspondant à l’esthétique mangbetu et qui en firent la renommée. Cette pièce ancienne occupe à ce titre une place de premier ordre dans la statuaire des peuples du Congo.
[1] Burssens H. et Guisson H. Mangbtu. Art de cour africain de collections privées belges, 1992 : p. 31.
[2] Ibid. : p. 19.
This Mangbetu figure comes from the personal collection of Henry Lavachery (1885-1972). It was shown in the Art Nègre exhibition that opened on 15 November 1930 at the Palais des Beaux-Arts in Brussels. Henry Lavachery, who was then working for the Musées Royaux d'Art et d'Histoire, and who would go on to become head curator in 1942, curated this exhibition, which was undoubtedly a major event in the world of African art in Europe. It was the first of its kind to celebrate the introduction of African art into the universal history of art via a museum institution.
It is a box cap made of bark. These vertical cylindrical boxes with wooden ends were purely decorative for the Mangbetu. In the catalogue published for the famous 1992 Brussels exhibition devoted to the Mangbetu, Herman Burssens explained that "the interest expressed by Europeans in figurative sculpture in the Uele region, and not just in the boxes [...] resulted in artists giving them more and more anthropomorphic forms."[1]
This head placed atop a container cap is characteristic of the Mangbetu aesthetic: the skull is elongated, illustrating a well-known worship practice of this people, in use since ancient Egyptian times and which caught the imagination of European travelers. It is adorned with a braided coiffure that served to accentuate its elongation, and was often finished with a funnel-shaped halo hairstyle. These coiffures, which "were originally intended to indicate a high social position, typical of the dominant class [...] then became an ideal of beauty..."[2] They are emblematic of Mangbetu art and are omnipresent in anthropomorphic representations. The ears of this head are pierced and were most likely originally fitted with metal earrings. This anthropomorphic cap is an archetype of Mangbetu art. The symmetrical face of the figure, carved in a light wood with an intense patina, follows a repertoire of naturalistic forms typical of the sculptural style of the Uele region. It radiates a unique tranquility, balance and beauty consistent with the Mangbetu aesthetic, and for which it is famous. This antique piece holds pride of place in the statuary of the peoples of the Congo.
[1] Burssens H. and Guisson H. Mangbtu. Art de cour africain de collections privées belges, 1992 : p. 31.
[2] Ibid. : p. 19.