Précieuses reliures du XVIe au XXe siècle de la collection d’un couple de bibliophiles
Précieuses reliures du XVIe au XXe siècle de la collection d’un couple de bibliophiles
La Bataille. 1926. In-8. Chèvre ciselée et teintée d'Anita Conti, vers 1930.
Lot Closed
November 17, 02:48 PM GMT
Estimate
1,000 - 1,500 EUR
Lot Details
Description
Farrère, Claude
La Bataille.
Paris, A. & G. Mornay, 1926.
In-4 (198 x 148 mm). Cuir de chèvre (?) rouge ciselée et teintée en noir pour dessiner un tsuba (gardes de sabres japonais) sur chacun des plats, avec bande horizontale, dos lisse teinté en noir, gardes de soie tissée de fils de cuivre, signet de soie se finissant par un rectangle de cuir noir et rouge, tranche supérieure rouge, couverture et dos, étui bordé couvert de toile (Anita Conti).
Dos frotté, épidermures reteintées.
Rare et curieuse reliure d'Anita Conti.
Édition illustrée de ce roman paru en 1909, ayant pour toile de fond le conflit russo-japonais de 1905.
Bois gravés de Guy Arnoux coloriés au pochoir.
Un des 895 exemplaires sur Rives (n° 217).
Envoi autographe signé et illustré de Guy Arnoux, sur le faux-titre, contresigné par Claude Farrère :
"Pour Monsieur
Georges Foussin
Guy Arnoux".
Guy Arnoux a également dessiné à l'encre noire le visage d'un samouraï casqué.
Une relieuse aventurière : Anita Conti. Née Anita Caracotchian (1899-1997), elle est la première femme française océanographe. Dès son plus jeune âge, elle développe deux passions : la reliure d'art et le monde de la mer. Exposant ses reliures dans les années 1930 à Paris, Londres ou New York, elle est couronnée de plusieurs prix prestigieux (au Salon d'Automne, au Salon des Arts décoratifs et à l'Exposition des arts et techniques de 1937, où elle reçoit la médaille d'or). Elle développe un style propre : se démarquant des relieurs de l'époque dont les décors sont principalement mosaïqués, elle travaille souvent une seule pièce de peau, qu'elle cisèle ou sculpte, avant de la teinter. Passionnée par le monde marin et éprise d'aventure, elle effectue des expéditions sur des navires de pêche. En 1935, ses travaux maritimes sont remarqués, et elle est engagée par l'Office scientifique et technique des pêches maritimes. Parcourant le globe aussi bien sur des dragueurs de mines durant la Seconde guerre mondiale que sur des pirogues en Afrique, elle devient une océanographe de renom. Dès 1940, elle dénonce déjà les risques de la pêche industrielle et de la surexploitation des océans.