Rouault, Georges ─ André Suarès

De la Fondation Gouault-Wendling (lots 89 à 98)

ROUAULT, GEORGES ─ ANDRÉ SUARÈS 

Passion.

Paris, Ambroise Vollard, 1939.

EXEMPLAIRE DE TÊTE D'UN DES PLUS CÉLÈBRES OUVRAGES ILLUSTRÉ PAR ROUAULT, DANS UNE SPECTACULAIRE RELIURE "AU VITRAIL" DE CREUZEVAULT.

In-folio (455 x 345 mm). Maroquin noir, au premier plat grande composition mosaïquée de veau rouge, de deux tons de bleu, de violet, et de noir et blanc à motif de vitraux, au second plat seuls les contours des vitraux sont mosaïqués de veau rouge, violet et de deux tons de bleu, doublure de daim rouge, gardes de daim noir, tranches dorées sur témoins, couverture et dos, chemise demi-maroquin noir bordé et étui (Creuzevault).

Quelques traces noires sur la seconde doublure, petite fente à l’étui.

Édition originale des poèmes d’André Suarès.

17 eaux-fortes originales hors texte en couleurs et 82 bois (dont 37 à pleine page) de Georges Rouault gravés par Georges Aubert.

Un des 40 premiers exemplaires, signés par Rouault, comportant une suite à part, en noir, des 17 eaux-fortes originales signées à l’encre bleue par l’artiste (n° 4), d'un tirage limité à 245 exemplaires sur Montval.

Produit de plusieurs années d'effort soutenu (entre 1928 et 1939), d'une collaboration très tôt envisagée mais souvent découragée entre l'auteur, l'artiste et l'éditeur-marchand d'art, Passion a "la splendeur des plus belles images japonaises de la grande époque. Quant à l'esprit, j'en vois plusieurs qui sont, à mes yeux, les seules œuvres vraiment religieuses de ce temps" (lettre de Vollard à Rouault). Passion "nous fait aborder à ce niveau de sérénité dans la lumière où va se fixer l’œuvre des dernières années de Rouault" (François Chapon).

À l'approche de l'exposition de la Société de la reliure originale à la BnF en 1947, Henri Creuzevault se passionne pour les ouvrages de Rouault. De 1946 à 1955, il réalise différentes reliures pour Passion, Miserere, La Réincarnation du Père Ubu et le Cirque de l'étoile filante. "Il donne libre cours à des décors hauts en couleur, s’inspirant des faisceaux lumineux pour l’un, des vitraux pour l’autre. Très jeune, il est ému par l’art sacré des églises. Les décors qu’il réalise pour Passion et Misere entre autres, nous communiquent un certain sentiment religieux qu’il porte en lui" (C. Creuzevault, p. 342).

PROVENANCE:

Georges Wendling (ex-libris).

LITERATURE:

C. Creuzevault, Henri Creuzevault, V, n° 151, reliure reproduite p. 329 et p. 342.

F. Chapon, Le Peintre et le Livre, p. 90-94.