Un cabinet de curiosités bibliophiliques : de Dürer à Alechinsky

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View full screen - View 1 of Lot 133. Le Roman d'un tricheur. Manuscrit autographe signé du script du film tourné en 1936..

Livres et Manuscrits des XIX & XXe siècles (lots 99 à 171)

Guitry, Sacha

Le Roman d'un tricheur. Manuscrit autographe signé du script du film tourné en 1936.

Lot Closed

June 22, 02:12 PM GMT

Estimate

8,000 - 10,000 EUR

Lot Details

Description

Livres et Manuscrits des XIX & XXe siècles (lot 99 à 171)


GUITRY, SACHA 

Le Roman d’un tricheur. Manuscrit autographe signé.

[1936].


SCÉNARIO DU FILM "CONÇU, ÉCRIT, DÉCOUPÉ, MIS EN SCÈNE PAR SACHA GUITRY", ADAPTÉ DE SON ROMAN "MÉMOIRES D’UN TRICHEUR".


234 pages in-4 oblongues (265 x 205 mm), au crayon de papier ou à l’encre, annotées au crayon rouge ou vert, sur papier bleu, crème ou gris. Signé en tête sur le feuillet de titre, sous chemise cartonnée avec étiquette de titre.


Manuscrit de travail, découpé en 227 scènes, rédigé sur 2 colonnes : son (musique, voix off ou dialogues) et image (intérieur ou extérieur), avec certaines indications de prises de vue (champs/ contrechamps, surimpressions, travellings…).

Pour la scène VI (présentation de la famille du narrateur), Guitry a dessiné la mise en scène du plateau de tournage, avec placement de la caméra, du décor et des personnages, en indiquant que la scène doit être tournée sans aucune coupure.


Avec ratures et corrections, notamment dans le nombre de scènes dont le découpage a été remanié à trois reprises, et présentant des variantes avec le scénario final, parfois plus développé (dans le récit de son travail comme groom à Saint-Raphaël ou, toujours dans le passage concernant Monaco, à propos des monnaies anciennes trouvées sur le site), parfois plus concis (description de Paris ou de Monte-Carlo), avec quelques scènes qui n’apparaissent pas encore ici et qu’on retrouvera dans le film.

Les derniers feuillets, rédigés d’une main hâtive, décrivent les multiples façons de tricher aux cartes et aux jeux de casino.

On notera que la fameuse scène du générique de début, avec la présentation des acteurs et des techniciens, n’est pas mentionnée ici.


"Je me suis fourré dans la tête que je devais, sinon gagner au jeu, du moins ne pas y perdre. J’y suis arrivé : j’ai fait un film sur le jeu. Le Roman d’un tricheur, et, si ce film a du succès, je finirai par considérer que toutes les heures que j’ai passées autour du tapis vert, je les consacrais au travail, à la documentation qui m’était nécessaire. Même je vais plus loin encore, car il faut être logique dans la vie : tout cet argent que j’ai perdu, je vais avoir le droit de le soustraire à ma déclaration d’impôts en le faisant figurer à la rubrique «’frais professionnels’" (Sacha Guitry, Le Cinéma et moi, Ramsay, 1977).


Si Le Roman d’un tricheur, tourné et sorti en 1936, ne connut pas immédiatement le succès, il est aujourd’hui considéré comme un chef-d’œuvre novateur, par la technique de narration, la subjectivité de la caméra ou l’inventivité du montage. Il fait partie de la sélection, établie en 2008 par les Cahiers du Cinéma, des cent films les plus importants du cinéma. Orson Welles lui-même reconnut son influence pour ses deux premiers films, Citizen Kane et La Splendeur des Amberson, s’en inspirant pour l’usage de la voix off, ici quasiment permanente, à l’exception de deux scènes dialoguées, à une terrasse de café, lorsque le narrateur retrouve la comtesse Beauchamp du Bourg de Catinax, interprétée par Marguerite Moreno.