Bossuet, Jacques-Bénigne

Bossuet, Jacques-Bénigne

Oraison funèbre de la très-haute et très-puissante Princesse Anne de Gonzague de Clèves, Princesse Palatine prononcée en présence de Monseigneur le Duc, de Madame la Duchesse, & de Monseigneur le Duc de Bourbon, dans l’Église des Carmélites du Fauxbourg Saint Jacques le 9 août 1685

Paris, Sébastien Cramoisy, 1685

SUPERBE RELIURE DE DEUIL AUX ARMES DU CARDINAL DE BONZI.

EXEMPLAIRE DE PRÉSENT SUR GRAND PAPIER DE LA QUATRIÈME ORAISON FUNÈBRE DE BOSSUET.

ÉDITION ORIGINALE

Grand in-4 (293 x 215mm)

Vignette gravée aux armes de la Princesse Palatine sur la page de titre par Sébastien Le Clerc. Grand bandeau représentant son cénotaphe et orné de son chiffre couronné, grand cul-de-lampe gravé à la fin du volume

TIRAGE : exemplaire en grand papier

COLLATION : π¹ A-G⁴ H²

RELIURE DE DEUIL STRICTEMENT DE L’ÉPOQUE. Maroquin noir, décor estampé autrefois argenté, armes au centre des plats, larmes dans les angles, triple filet en encadrement, dos à nerfs orné de larmes, tranches marbrées de noir

PROVENANCE : cardinal Pierre VII de Bonzi (1631-1703 ; armes) — acquis par Pierre Berès pour Jorge Ortiz Linares le 18 juillet 1947

Légère décharge de la colle de bordure des contreplats sur la bordure des feuillets de garde et sur la bordure des premiers et derniers feuillets de l’ouvrage. Minimes restaurations à la reliure

Pierre de Bonzi appartient à l’une des plus puissantes familles originaires d’Italie arrivée en France dans l’orbite des Médicis. Il est évêque de Béziers en 1659, accède au siège de Narbonne en 1673 après avoir été archevêque de Toulouse en 1669. Comme archevêque de Narbonne, il préside les États de Languedoc. Il est nommé Grand aumônier de la Reine Marie-Thérèse en 1670 et devient cardinal en 1672. À ces fonctions ecclésiales s’ajoute une intense participation aux activités diplomatiques de Louis XIV. Bonzi est ambassadeur à Venise (1662-1665), puis en Pologne (1665-1668) et enfin à Madrid (1670-1671). Saint-Simon, fait rare, vante “son commerce délicieux”. Sa sœur avait épousé le marquis René de Castries.

Anne de Gonzague (1616-1685) était fille de Charles de Gonzague (1580-1637), le créateur de Charleville. Elle est la première Princesse Palatine de la cour de France, en raison de son mariage avec le Prince Palatin éphémère roi de Bohème (1645), et avant Élisabeth-Charlotte de Bavière, épouse du duc d’Orléans et mère du Régent. Anne de Gonzague est l’une des grandes figures de la Fronde, l’une des reines des intrigues contre Mazarin menant une vie joyeuse, aventurière et sans doute libertine. Le duc d’Aumale écrira d’elle :

“Elle sait faire vibrer les cordes justes, l'ambition ou la vanité, l'intérêt ou l'honneur”. Sa sœur aimée, Précieuse comme elle, accède au trône de Pologne (d’où sans doute son lien avec Pierre de Bonzi) avant de devenir une grande figure de Port-Royal. En 1671, Anne de Gonzague, touchée par la “merveilleuse victoire de la grâce” (p. 26) et par l’éloquence de l’abbé de Rancé, se convertit et vécut dans la pauvreté pendant quinze ans. Bossuet décrit ici ce bouleversement, racontant le songe de sa rencontre avec l’aveugle-né et les conséquences qu’elle en tira : “elle passa tout à coup d’une profonde obscurité à une lumière manifeste” (p. 34). Elle vécut alors sous le regard d’une divinité qui “la voulait rappeler des extrémités de la terre” (p. 31).

BIBLIOGRAPHIE

Tchemerzine, I p. 850 — V. de Diesbach, Cat. Jean Bonna, XVIIe siècle, I, n° 31 pour l’exemplaire de Denis Talon, et qui cite l’exemplaire Le Tellier conservé à la BnF

Superb funerary binding with the arms of Cardinal de Bonzi.

Dedication copy on large paper of the fourth Funeral Oration by Bossuet of the first edition.

Magnífica encuadernación de "deuil" con las armas del cardenal Bonzi.

Ejemplar en gran papel, de la cuarta oración fúnebre de Bossuet, primera edición.