De la précieuse bibliothèque Jorge Ortiz Linares

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Dante Alighieri

L'Amoroso convivio... Venise, Marchio Sessa, 1531. In-8. Reliure d'Etienne Roffet pour Catherine de Médicis.

Auction Closed

December 14, 05:51 PM GMT

Estimate

50,000 - 80,000 EUR

Lot Details

Description

Dante Alighieri

L’Amoroso convivio, con la additione, et molti suoi notandi, accuramente revisto et emendato

Venise, Marchio Sessa, 1531


LE DANTE D’UNE FEMME ET D’UNE REINE. ÉTIENNE ROFFET RELIE LE CONVIVIO POUR CATHERINE DE MÉDICIS.


SUPERBE ET RARE RELIURE ROYALE.


AVEC UNE BELLE LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE DE CATHERINE AU DUC DE GUISE, LUI DEMANDANT DE SE METTRE AU SERVICE DE HENRI III. CE DERNIER LE FERA ASSASSINER À BLOIS EN 1588.


Quatrième édition de l'importante allégorie philosophique de Dante rédigée sous forme autobiographique, la dernière avant celle de 1723


In-8 (157 x 99mm). Titre dans un bel encadrement gravé sur bois. Une initiale gravée sur bois haute de 7 lignes. Marque typographique de Sessa à la fin du volume en O8v

COLLATION : +8 A-O8 : 120 feuillets

CONTENU : +1r : titre, +1v : table, A1r : texte, O8r : colophon

RELIURE DE L’ÉPOQUE ATTRIBUABLE À ÉTIENNE ROFFET. Maroquin brun, décor estampé à froid et anciennement argenté, grande plaque, double filet d’encadrement, dos à nerf avec fleurette estampée à froid dans les caissons, tranches dorées. Boîte de maroquin brun signée de Pierre-Lucien Martin

PROVENANCE : deux ex-libris manuscrits : Dronay, au début et à la fin du volume, et Bourol, à la fin — librairie Bernard Quaritch (Facsimiles of choice examples of historical & artistic Book-binding, Londres, Bernard Quaritch, 1889, p. 8, n° 20 de la liste et n° 83 des illustrations à pleine page) — Lucius Wilmerding (ex-libris ; sa vente, New York, Parke-Bernet, 5-6 mars 1951, n° 198 et illustration, $3.000) — acquis par Pierre Berès pour le compte de Jorge Ortiz Linares, pour $3.355 (note à l’encre rouge sur un feuillet séparé).


PIÈCE JOINTE : lettre autographe signée par Catherine de Médicis adressée à Henri de Guise dit le Balafré (1550-1588), Paris, 21 mars 1586, 2 pp. in-4 (245 x 190mm), probablement insérée par L. Wilmerding : “Mon cousin, vous verrez par la lettre que vous écris le Roy mon fils de quelque façon il a pris la vôtre, dont il me semble que vous avez occasion de vous louer et contenter” Catherine de Médicis lui demande de répondre par lettre à Henri III en se mettant à son service pour “l’honorer et le servir selon son intention en toutes choses”... elle lui promet qu’il sera payé de retour, “je m’assure que, par le contentement que vous pouvez avoir de cette lettre, qu’il vous en donnera encore plus d’occasion, et en ressentirez de bon effets qui me fait vous prier de le vouloir faire mot par mot comme je vous le mande (...) Votre bonne cousine, Catherine”. PROVENANCE : Prosper Isidore Tampon de Lajarriette (1776-1859), Catalogue de la belle et importante collection de lettres et autographes..., Paris, Charavay, 1860, p. 67, n° 618. BIBLIOGRAPHIE : comte Baguenault de Puchesse, Lettres de Catherine de Médicis, Paris, 1905, t. 9, p. 9


Petit manque de papier marginal en A8 et N2 sans aucune atteinte au texte. Une pièce de titre autrefois posée sur le dos a été anciennement ôtée.


Il Convivio (Le Banquet) est composé en italien par Dante — et non en latin — entre 1304 et 1307, soit avant qu’il ne s’attache à la composition de la Divine comédie, commencée en 1307. Dès lors, Dante défend l’usage de la langue vernaculaire. Il exalte l’étude de la philosophie, la recherche de la sagesse et débat sur l’essence de la noblesse. Autant de sujets du poète florentin qui ne pouvaient que séduire Catherine de Médicis comme ils séduisaient toutes les cours européennes.


Catherine de Médicis (1519-1589) est issue de l’une des familles les plus raffinées d’Europe. Elle descend de Laurent le Magnifique, a pour oncle le pape Léon X et pour cousin Clément VII. Élevée à Rome par Clément VII, elle bénéficie d’une éducation soignée, imprégnée d’humanisme et de néoplatonisme. Ernest Quentin Bauchart écrira d’elle qu’elle connut “Michel-Ange, le Rosso, le Primatice et Benvenuto Cellini” (p. 92). Son goût pour les objets d’art fut donc formé dès sa jeunesse. En 1536, par son mariage avec le futur Henri II, elle est Dauphine de France, puis Reine en 1547. À la cour, elle se rapproche de Marguerite de Navarre avec laquelle elle partageait une passion pour la littérature et pour la poésie.


Étienne Roffet, dit le Faulcheur, fils du libraire et relieur Pierre Roffet, est le premier à avoir été titulaire de l’office de “relieur du Roi”. Il fut nommé à cette position créée pour lui en février 1539. Il était entré en activité dès le second semestre 1533 et mourut entre novembre 1548 et juillet 1549. Il travailla dès les années 1530 et créa pour la bibliothèque personnelle de François Ier près de deux cent cinquante reliures en veau brun. 


On connaît une autre reliure de même format exécutée par Étienne Roffet pour Catherine de Médicis, et présentant un vocabulaire ornemental similaire à celui-ci. Elle est conservée à la bibliothèque Inguimbertine de Carpentras (cf. Le Livre français du XVe siècle à nos jours. Aix-en-Provence, 1955, n° 68, illustrée pl. V). Faussement attribuée à l’époque à Charles IX, elle recouvre un ouvrage vénitien de poésie également publié par les presses de Sessa (Cecco d’Ascoli, Lo Illustro poeta cecho Dascoli, Venise, Melchiore Sessa, 1516). On peut penser que Catherine de Médicis se serait constitué une bibliothèque de poésie italienne plus ou moins reliée sur le même patron. En 1886, Ernest Quentin Bauchart établit une liste de trente-trois reliures réalisées pour Catherine de Médicis dont la quasi-totalité était alors déjà conservée dans des collections publiques. Ni celle-ci ni celle de Carpentras n’y figurent. Les reliures de Catherine de Médicis sont très rares sur le marché. On n’en repère aucune dans les annuaires de prix depuis 1977 (ABPC et RBH) à l’exception du manuscrit de Mellin de Saint-Gelais relié pour la Reine et passé dans la vente de Robert Gérard (collection privée).


BIBLIOGRAPHIE

Adams D-119 — E. Quentin Bauchart, Les Femmes bibliophiles, 1886, I, pp. 89-104


EXPOSITION

A Catalogue of an Exhibition of Renaissance Bookbindings Held at the Grolier Club, New York, 1937, n° 15


A Dante belonging to a queen, in a superb and rare royal binding by Etienne Roffet for Catherine de Médicis.

Included is a fine autograph letter signed by Catherine de Médicis to the Duc de Guise.


El Dante de una mujer y de una reina.

Magnífica y rara encuadernación real: Etienne Roffet encuaderna el Convivio para Catalina de Médicis.

Incluye una hermosa carta escrita y firmada por Catalina de Médici. Esta dirigida al duque de Guisa, le pide que se ponga al servicio de Enrique III. Este último lo mandará asesinar en Blois en 1588.

Charnière supérieure habilement restaurée. Garde inférieure renouvelée. Top joint skilfully restored. Last endpaper renewed.