Contemporary Curated

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Zao Wou-Ki

Untitled

Lot Closed

April 7, 02:04 PM GMT

Estimate

50,000 - 70,000 EUR

Lot Details

Description

Zao Wou-Ki

1921 - 2013

Untitled


signed and dated 87

ink and watercolour on paper

32 x 24,7 cm ; 12⅝x 9¾in.

Executed in 1987.


The authenticity of this work has been confirmed by the Fondation Zao Wou-Ki. The work will be included in the forthcoming Catalogue Raisonné currently being prepared by Madame Françoise Marquet and Monsieur Yann Hendgen. A certificate of authenticity may be delivered by the foundation upon request by the buyer.

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Zao Wou-Ki

1921 - 2013

Untitled


signé et daté 87

encre et aquarelle sur papier

32 x 24,7 cm ; 12⅝x 9¾in.

Exécuté en 1987.


L'authenticité de cette oeuvre a été confirmée par la fondation Zao Wou-Ki. l'oeuvre sera incluse dans le catalogue raisonné actuellement en préparation par Madame Françoise Marquet et Monsieur Yann Hendgen. Un certificat d'authenticité pourra être demandé par l'acheteur auprès de la Fondation.

Private Collection, France (Acquired directly from the artist in 1987)

This watercolour is part of Zao Wou-Ki's fifth and final creative phase, entitled "The Infinite Period", which began in 1973 and lasted until the end of his life, marked by the international recognition of his work in the mid-1980s. Despite the intimate format of the work - which is rare in the artist's oeuvre since he habitually expressed himself on monumental canvases - the work condenses the artistic research carried out throughout his career. Unseen before on the market, the work was acquired by its current owner directly from the artist the year it was created.


The composition of the work echoes the tensions that Zao Wou-Ki balanced throughout his life, stemming from two originally dichotomous influences that the artist managed to make coexist in his work, testifying to his creative genius. The union of two antagonistic worlds with, on the one hand, the East - represented by traditional Chinese painting, that of his ancestors - and, on the other hand, the West, embodied by the lessons of the great modern masters. "Picasso taught me to draw like Picasso, but Cézanne taught me to look at Chinese nature. I had admired Monet, Renoir, Modigliani, Matisse. But it was Cézanne who helped me to define myself a Chinese painter. (Zao Wou-Ki, quoted in Claude Roy, Zao Wou-Ki, Paris, Cercle d'art, 1988, p. 86). Thus, Zao Wou-Ki's work, influenced by the immense tradition of Chinese art, has evolved through contact with Western artists, gradually leading him towards lyrical abstraction.


Materialising these tensions, the work presents a bipartite division, alternating between the emptiness that characterises the upper part of the work and the forms contained in its lower part. A nebulous sky, an atmospheric lightness rendered by a colour palette of bluish greys, contrasts with an energetic overload of bright, pronounced colours. This composition evokes the serenity of Chinese landscapes disturbed by the presence in the lower part of the work of paint stains expressing a force of execution, a gentle brutality. The work is thus situated on the border between silence and movement, peace and chaos, tradition and modernity.


"I paint my own life, but I also try to paint an invisible space, that of the dream, of a place where one always feels in harmony, even in forms agitated by contrary forces. Each painting, from the smallest to the largest, is always a piece of this dream space." (Zao Wou-Ki, quoted in Zao Wou-Ki, Works, Writings, Interviews, 2007).


Refusing to bend to the rules of perspective, the keystone of Western art, Zao Wou-Ki delivers a work with a unique luminous trajectory, with vaporous effects made possible by a great mastery of watercolour, inspired by the watercolours of the artist Paul Klee, for whom he cultivated a great admiration. The colour is not applied in flat patches, but through a play of superimpositions that allow the true chromatic vibration of the tones to be achieved. This symbiosis of the work brings out the manifestation of the spirit of nature favouring a catharsis of the human soul according to the precepts of Zen culture.

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Cette aquarelle s’inscrit dans la cinquième et ultime période de création de Zao Wou-Ki intitulée « La Période de l’Infini » qui s’inaugure en 1973 et se prolonge jusqu’à la fin de sa vie, marquée par la consécration internationale de son œuvre au milieu des années 1980. Malgré un format intimiste exceptionnel dans la trajectoire de l’artiste, qui s’exprime généralement sur des toiles monumentales, l’œuvre condense les recherches artistiques menées dans l’ensemble de sa carrière. Inédite sur le marché de l’art, l’œuvre fût acquise par son propriétaire actuel directement auprès de l’artiste l’année de sa réalisation.


La composition de l’œuvre fait écho aux tensions qui ont animé Zao Wou-Ki toute sa vie durant, découlant de deux influences originellement dichotomiques que l’artiste est parvenu à faire coexister dans son œuvre, témoignant de son génie créatif. L’union de deux mondes antagonistes avec d’une part l’Orient – représenté par la peinture chinoise traditionnelle, celle de ses ancêtres – d’autre part l’Occident, incarné par la technique des grands maîtres modernes. « Picasso m'avait appris à dessiner comme Picasso, mais Cézanne m'apprit à regarder la nature chinoise. J’avais admiré Monet, Renoir, Modigliani, Matisse. Mais c’est Cézanne qui m’aide à me retrouver peintre chinois. » (Zao Wou-Ki, cité dans Claude Roy, Zao Wou-Ki, Paris, Cercle d’art, 1988, p. 86). Ainsi, l’œuvre de Zao Wou-Ki, influencée par l’immense tradition de l’art chinois, a évoluée au contact d’artistes occidentaux pour l’amener progressivement vers l’abstraction lyrique.


Matérialisant ces tensions, l’œuvre présente une division bipartite, alternant entre le vide qui caractérise la partie supérieure de l’œuvre et les pleins contenus dans sa partie inférieure. Un ciel nébuleux, une légèreté atmosphérique rendue par une palette de couleurs en grisailles bleutées s’opposant à une surcharge énergétique aux couleurs vives et prononcées. Cette composition évoque la sérénité des paysages chinois perturbée par la présence dans la partie inférieure de l’œuvre de tâches de peintures exprimant une force d’exécution, une douce brutalité. L’œuvre se situe ainsi à la frontière entre silence et mouvement, apaisement et chaos, tradition et modernité.


« Je peints ma propre vie, mais je cherche aussi à peindre un espace invisible, celui du rêve, d’un lieu où l’on se sent toujours en harmonie, même dans des formes agitées de forces contraires. Chaque tableau, du plus petit au plus grand, est toujours un morceau de cet espace de rêve. » (Zao Wou-Ki, cité dans Zao Wou-Ki, Works, Writings, Interviews, 2007).

Refusant de se plier aux règles de la perspective, clef de voûte de l’art occidental, Zao Wou-Ki nous livre une œuvre à la trajectoire lumineuse unique avec ces effets vaporeux rendus possibles par une grande maîtrise de l’aquarelle, inspirée des aquarelles de l’artiste Paul Klee pour qui il a cultivé une grande admiration. La couleur n’est pas apposée par aplats, mais par un jeu de superpositions permettant d’atteindre la véritable vibration chromatique des tons. Cette symbiose de l’œuvre fait émerger la manifestation de l’esprit de la nature favorisant une catharsis de l’âme humaine selon les préceptes de la culture zen.