Livres et Manuscrits
Livres et Manuscrits
XIXe siècle
Germinal [1885]. Manuscrit autographe de l'adaptation théâtrale. Le dernier manuscrit de Zola en mains privées.
Lot Closed
December 8, 02:02 PM GMT
Estimate
100,000 - 150,000 EUR
Lot Details
Description
XIXe siècle
Zola, Émile
Germinal, Drame en cinq actes et douze tableaux.
Manuscrit autographe [printemps-été 1885].
454 feuillets in-8 (204 x 155 mm). 112 feuillets (plans détaillés de chacun des tableaux et scènes s’y rapportant), 263 feuillets (texte de toute la pièce) et 79 feuillets de variantes. Encre brune sur papier au recto seulement. Nombreux ajouts, corrections et ratures à l’encre, au crayon et au crayon bleu.
Marges jaunies. Feuillet de titre fragile avec importante déchirure sans atteinte au texte.
[Accompagné de :]
- Germinal [Copie en douze tableaux]. Paris, Copies dramatiques et littéraires L. Leduc, [1885].
14 cahiers à couverture brune marquée "A" au crayon bleu, avec 3 versions pour le 7e tableau dont une "avec les gendarmes supprimés" (275 x 213 mm). Copie manuscrite mise au net et corrigée de la main de Zola.
[Avec :] 16 feuillets autographes de Zola (150 x 230 mm environ, glissés à leur place dans les fascicules 3, 4, 5, 7, 10 et 12) comportant corrections et variantes.
Couvertures fragiles avec quelques déchirures.
- Germinal [Copie en dix tableaux, corrigée par William Busnach]. Paris, Copies dramatiques et littéraires Henry, [1888]. 10 cahiers à couverture verte portant la mention manuscrite "Mise en scène" (270 x 210 mm). Copie manuscrite mise au net et corrigée de la main de Busnach à l’encre bleu turquoise, agrémentée de 9 croquis de mise en scène (60 x 60 mm environ), un pour chaque tableau (sauf pour le 7e).
Couvertures un peu salies, déchirure restaurée au ruban adhésif sur la couverture du premier cahier.
LE SEUL DE SES ROMANS QUE ZOLA ADAPTA LUI-MÊME POUR LE THÉÂTRE ET
LE DERNIER GRAND MANUSCRIT DE L'AUTEUR EN MAINS PRIVÉES, EN PARTIE INÉDIT.
Germinal est le seul roman dont Zola a lui-même écrit la version théâtrale.
Treizième roman de la série des Rougon-Macquart, c'est le grand roman social d'Émile Zola plaidant en faveur d'un nouvel idéal dans lequel, pour la première fois, les rapports entre le monde du travail et le grand capital sont abordés sans tabou. Germinal est l'histoire d'une grève : "le soulèvement des salariés, le coup d'épaule donné à la société qui craque un instant, en un mot la lutte du capital et du travail" (lettre à Antoine Guillemet, Médan 3 avril 1884).
Contrairement aux autres titres des Rougon-Macquart adaptés par le dramaturge et librettiste William Busnach, Germinal. Drame en cinq actes et douze tableaux, est une œuvre parfaitement autonome par rapport au roman publié en mars 1885.
Ce manuscrit autographe démontre formellement l’entière paternité de Zola sur la pièce. Il est donc particulièrement important dans l’histoire de la littérature française du XIXe siècle, car l’écrivain a un temps volontairement laissé planer le doute à ce sujet. Ainsi, dans Le Gaulois du 17 avril 1884, il laisse entendre que Busnach va écrire une adaptation du roman. C’est d’ailleurs sous le nom de Busnach que la pièce est présentée à la commission de censure du théâtre, Zola pensant vraisemblablement que cette attribution serait un gage de succès… Mais la pièce ayant été refusée, il se lance dans un virulent corps à corps avec les censeurs, défendant sa pièce et la liberté d’expression.
Mais lorsque l'adaptation, édulcorée, est enfin autorisée, il en revendique la pleine paternité dans Le Figaro du 25 avril 1888 : "D'abord, je déclare que le drame est entièrement de moi, que Busnach n'en a pas écrit une seule ligne. Entendons-nous : Busnach et moi avons discuté et arrêté le plan ensemble ; mais, pour cette fois, pour ce sujet spécial, j'ai tenu à tout écrire […] La presse entière a déclaré Germinal mal écrit, d'un style creux et déclamatoire, au-dessous du médiocre. Mon Dieu ! C'est honteux à confesser, j'écris comme ça".
Le dernier grand manuscrit de Zola en mains privées.
Cet important manuscrit autographe est le dernier en mains privées, la quasi-totalité des manuscrits des Rougon-Macquart sont aujourd’hui à la Bibliothèque nationale de France (hormis Nana, à la Pierpont Morgan Library, et un dossier préparatoire du Docteur Pascal, à la Fondation Bodmer).
Il incarne l’infatigable croisade de Zola contre la censure et révèle sa volonté de s’imposer au théâtre, comptant sur sa puissance médiatique pour faire passer son message. "Attendez que l’évolution s'achève, qu'on trouve le théâtre de l'époque, celui qui sera fait avec notre sang et notre chair, à nous autres contemporains, et vous verrez les théâtres revivre" (Le Naturalisme au théâtre. Paris, Charpentier, 1895, p. 79).
"Germinal est un drame écrit pour le peuple et nous entendons par ce mot toute la population travailleuse de Paris […] C’est pourquoi nous désirons que le peuple juge la pièce." (Lettre de Zola & Busnach publiée dans L’Écho de Paris, le 27 avril 1888).
Manuscrit entièrement autographe, en grande partie inédit, très abondamment remanié et corrigé.
Les 454 pages autographes, rédigées au cours du printemps et de l’été 1885, témoignent de l’intense activité créatrice de l’écrivain. Elles sont accompagnées de la copie autographiée du drame, soumis à la censure en octobre 1885, avec des corrections et variantes de la main de Zola, et de la copie autographiée de la version réduite, enfin jouée en 1888 (avec corrections et croquis de mise en scène de Busnach). L’ensemble révèle donc la toute première version de la pièce qui sera très sévèrement mutilée à la demande des censeurs, après quelques trois ans d’interdiction.
En 1989, James B. Sanders étudia ce manuscrit jusqu’alors inconnu des spécialistes. Son existence n’était en effet mentionnée que par Henri Mitterand dans "Les manuscrits perdus d’Émile Zola" (Les Cahiers naturalistes, n° 39, 1970, p. 86). Sanders en donna une publication incomplète sans les multiples variantes et corrections, témoins capitaux de sa genèse, et sans aucune reproduction (Germinal. Drame inédit en 5 actes et 12 tableaux… précédé du scénario de la pièce, aussi inédit. Longueuil, Le Préambule, 1989). Dans son étude, il souligna par ailleurs que "compte tenu des variantes", l’édition complète du manuscrit de cette version originale "comporterait des milliers de pages" (Op. cit., p. 10).
Auparavant, seule était connue, mais jamais publiée, la version très expurgée et finalement autorisée, de la main d’un copiste (conservée aux Archives nationales, F18 981).
Germinal devant la censure.
1885
Le 13 octobre la presse relate les premiers déboires de la pièce devant la censure, notamment pour le septième tableau La Collision dans lequel est prévue une altercation entre grévistes et gendarmes. Quelques jours plus tard, le 26 octobre, Zola et Busnach rencontrent René Goblet, le ministre de l’Instruction publique. Le lendemain, Goblet lit le rapport de la commission d’examen devant le Conseil des ministres réuni à l’Élysée sous la présidence de Jules Ferry. La décision est prise d’interdire Germinal en raison de tendances socialistes jugées subversives et pouvant porter atteinte à l’ordre public. Zola s’insurge et, le même jour, dans une lettre ouverte adressée au directeur du Figaro, accuse Goblet et promet de raconter en détail l’histoire de l’interdiction. Le récit de Zola paraît dans Le Figaro du 29 octobre : y est brossé un portrait-charge du ministre, dépeint comme "un petit homme sec, froid et rageur". "On nous a condamnés uniquement parce que la pièce est républicaine et socialiste".
Le 7 novembre, l’écrivain publie, toujours dans Le Figaro, un long papier sur la censure. "Le livre a été affranchi. Le journal a été affranchi. Est-ce que le théâtre est condamné à l’éternel servage ? […] Le drame seul est verrouillé plus durement que jamais. C’est une honte dans un grand pays comme le nôtre, où la littérature à cette heure est l’unique gloire qui reste debout." Zola décide de porter l’affaire devant le Parlement, sollicitant en vain l’aide de son ami Clemenceau.
1886
Toujours interdite en France, la pièce est représentée en Amérique.
1887
Zola cherche à susciter une interpellation devant la Chambre qui délibère le 29 janvier : la censure est maintenue. Le lendemain, Zola déverse une fois encore sa colère dans Le Figaro dans un article virulent intitulé "La Censure".
Ce n’est que fin décembre que le Conseil des ministres lève l’interdiction, après avoir obtenu le retrait de mots susceptibles de donner à la pièce un "caractère socialiste et nihiliste".
1888
21 avril : Germinal est enfin joué au Théâtre du Châtelet. Mais Zola n’assiste pas à la première.
25 avril : Zola se découvre et déclare dans Le Figaro, que le drame est entièrement de lui et que "Busnach n’en a pas écrit une seule ligne". Il proteste quelques jours plus tard contre la réaction d’Albert Wolff, chroniqueur dans ce même journal : "Il m'accuse tout simplement d'être un lâche en littérature, de manquer de franchise et de crânerie. Cela est d'un bon observateur, n'est-ce pas ? Oui, il paraît que je me cache derrière mon ami et collaborateur William Busnach. Je me tiens ce petit raisonnement : 'Si le drame réussit, j'en tire à moi la gloire ; s'il tombe, je laisse les coups pleuvoir sur le dos de Busnach'. Et ce n'est pas tout, cette lâcheté se double de cupidité, car je n'ai qu'un but : empocher les recettes […] La presse entière a déclaré Germinal mal écrit […] le pis, c'est que le roman tant admiré aujourd'hui, le roman avec lequel on écrase la pièce, n'est pas écrit d'un autre style […] Si vous n'êtes pas justes, soyez logiques au moins : trouvez le roman mal écrit, ne huez pas sur la scène les mêmes phrases que vous avez saluées dans le livre […]".
Référence : M. Kanes, "Zola, Germinal et la censure dramatique", Cahiers naturalistes, n° 11, 1965, p. 35 à 42. ─ J. Sanders, "Germinal mis en pièce(s)", Cahiers naturalistes, n° 54, 1980, p. 68-86. ─ J. Best, "Germinal au théâtre, sémiotique ou drame expérimental ?", Cahiers naturalistes, n° 59, 1985, p. 135-143. ─ J. Best, Expérimentation et adaptation : essai sur la méthode naturaliste d'Émile Zola, Paris, J. Corti, 1986. ─ Germinal [texte établi avec introd., chronologie, notes et variantes, dossier documentaire par Colette Becker], Paris, Bordas, 1989. ─ Germinal : drame inédit en 5 actes et 12 tableaux précédé du scénario de la pièce, aussi inédit par Émile Zola ; textes établis, annotés et présentés par James B. Sanders, Québec, éd. du Préambule, 1989. ─ É. Zola, Œuvres complètes, tome 21, par C. Becker, J.-L. Cabanès, B. Laville... [et al.], Paris, Nouveau monde éd., 2010.
Émile ZOLA (1840-1902). Germinal, Drame en cinq actes et douze tableaux. Autograph manuscript, undated [Spring-Summer 1885]. 454 leaves 8° (204 x 155 mm). 112 leaves (detailed plans of each of the "tableaux" and related scenes), 263 leaves (text of the entire play) and 79 leaves of variants. Brown ink on paper on recto only. Numerous additions, corrections and erasures in ink, pencil and blue pencil.
Margins yellowed. Fragile title leaf with large tear but no damage to text.
[With:]
- Germinal [copy in 12 tableaux]. Paris, Copies dramatiques et littéraires. L. Leduc, [1885]. 14 notebooks, brown covers inscribed ‘A’ with a blue pencil, with 3 versions of Scene VII, one of which "with the gendarmes removed" (275 x 213 mm). Handwritten copy with many corrections; also 16 autograph leaves by Zola (approximately 150 x 230 mm, inserted at sections 3, 4, 5, 7, 10 and 12) offering corrections and variations.
Fragile covers with some tears.
-Germinal [Copy in 10 tableaux, corrected by William Busnach]. Paris, Copies dramatiques et littéraires Henry, [1888]. 10 notebooks, green covers inscribed ‘Mise en scène’ (270 x 210 mm). Handwritten copy with corrections by Busnach in blue ink, with 9 sketches for the staging (approximately 60 x 60 mm), one for each scene (except for Scene VII, La Collision).
Covers a little soiled, tear restored with tape on the cover of the first quire.
THE ONLY NOVEL FOR WHICH ZOLA WROTE HIMSELF THE THEATRICAL ADAPTATION, AND THE LAST MAJOR ZOLA MANUSCRIPT IN PRIVATE HANDS, LARGELY UNPUBLISHED.
Germinal is the only novel for which Zola wrote himself the theatrical adaptation. Unlike the other works in the Rougon-Macquart series, which were all adapted as plays by William Busnach (L’Assommoir in 1878, Nana in 1881, Pot-Bouille in 1883, Le Ventre de Paris in 1887), Germinal. Drame en cinq actes et douze tableaux is in fact an entirely separate work compared to the novel published in March 1885.
Germinal is a manuscript of capital importance in the history of the 19th century French literature for its social and political impact. This autograph manuscript constitutes the definitive proof of Zola’s authorship.
Zola deliberetay cultivated a public ambiguity as to the authorship of the theatrical adaptation. In Le Gaulois (April 17th1884), he suggests that Busnach was to turn the forthcoming novel into a play.
Given the tense social context of the play, between socialism, naturalism, anarchism… Zola feared censorship, which in the late 19th century was rampant.
It was under Busnach’s name that the play was presented to the theater censorship, Zola thinking that a formal attribution to the playwriter, William Busnach, was more likely to guarantee the success of the play. But the Germinal was banned and Zola began a strident debate about censorship, defending his work and freedom of expression.
It was only in 1888, after the expurgated version of the play had finally passed the censors, that Zola assumed his authorship in Le Figaro on April 25th, 1888.
"I firstly declare that the drama is entirely by me, and that Busnach did not write a single line. To be clear: Busnach and I talked about it and established the plan together; but, on this occasion, for this particular subject, it was of particular importance to me to write it all myself […] The Presse in its entirety declared that Germinal was badly written, with hollow and declamatory style, worse than mediocre. Dear God ! It is shameful to admit it, but that is the way I write".
THE LAST MAJOR ZOLA MANUSCRIPT IN PRIVATE HANDS
This important autograph manuscript is the last one in private hands, as almost all the manuscripts of Rougon-Macquart novels are now in the Bibliothèque nationale de France (except for Nana, in the Pierpont Morgan Library, and a preparatory file of Docteur Pascal, in the Fondation Bodmer).
This manuscript embodies Zola’s tireless crusade against censorship and reveals his strong determination to impose his message, counting on theater’s mediatic power, being more accessible to the public.
"Attendez que l’évolution s'achève, qu'on trouve le théâtre de l'époque, celui qui sera fait avec notre sang et notre chair, à nous autres contemporains, et vous verrez les théâtres revivre ("Zola. Le naturalisme au théâtre". Paris, Charpentier, , 1895, p. 79).
"Germinal est un drame écrit pour le peuple et nous entendons par ce mot toute la population travailleuse de Paris […] C’est pourquoi nous désirons que le peuple juge la pièce". (Lettre de Zola & Busnach publiée dans L’Écho de Paris, le 27 avril 1888).
ENTIRELY AUTOGRAPH MANUSCRIPT, LARGELY UNPUBLISHED, EXTENSIVELY REVISED AND CORRECTED.
With extensive corrections and additions, the 454 autograph leaves of the manuscript, written during Spring and Summer 1885, reveal the intense creative writing process of the novelist. They are completed by the "autographed" copy, submitted to the theater censorship in 1885, with corrections and variations in Zola’s hand ; and the "autographed" copy of the reduced version which would be authorised in 1888, with corrections and sketches for the staging by Busnach.
This manuscript constitutes the genuine version of the play severely mutilated at the request of the theater censorship after a three year ban.
In 1989, James B. Sanders studies this previously unknown manuscript. Its existence was only mentionned by Henri Mitterand in " Les manuscrits perdus" d’Émile Zola (published in Les Cahiers naturalistes, n° 39, 1970, p. 86).
Sanders makes a partial edition without the numerous variations and corrections, essential witnesses of its genesis, and without any reproductions (Germinal. Drame inédit en 5 actes et 12 tableaux… précédé du scénario de la pièce, aussi inédit. Longueuil, Le Préambule, 1989). He confesses to having « blanched at the idea of a critical edition of the theatrical version of Germinal, which, including the variations, would run to thousands of pages » (Op. cit., p. 10).
Previously, only the expurgated version presented to the censor, by a copist’s hand, and finaly authorized in December 1887 (held at the Archives nationales, F18 981) was known but has never been published.
ZOLA AGAINST THE CENSORSHIP
"Presented to the Commission d’examen (Censor’s Office) in October 1885, as the work of William Busnach, the play was banned because of its Socialist overtones and its appeal to civil disobedience. Its prohibition quickly became a “cause celebre,” one of the most colourful battles of the Third Republic, in which Zola himself took an energetic part. For three years and through eight changes in government, the novelist used the press, the Chamber of Deputies, the influence of friends, and every other available weapon, to force the government’s hand. He eventually won his battles. (M. Kanes, Zola, Germinal et la censure dramatique, Cahiers naturalistes, volume 11, 1965, pp.35-42."
1885
On October 13th the press reports the first difficulties of the play with the Censor’s Office, especially with regards to Scene VII (La Collision) depicting a confrontation between the strikers and the police.
A few days later, on October 26th, Zola and Busnach, met René Goblet, minister de l’Instruction publique. The day after, Goblet reads the commission report at the Conseil des ministres held at the Palais de l’Élysée under Jules Ferry’s presidency. The Conseil approves the suppression of Germinal because of its socialist overtones and its appeal to civil disobediance. Zola attacks, and the same day, in an open letter to the director of Le Figaro, accuses Goblet and announces his intention to give a detailed account of the prohibition. He publishes, in Le Figaro on October 29th, a vitriolic article describing the minister as "a dry little man, cold and raging". "On nous a condamnés uniquement parce que la pièce est républicaine et socialiste".
On November 7, he publishes, in Le Figaro, a virulent article against the censorship. "Le livre a été affranchi. Le journal a été affranchi. Est-ce que le théâtre est condamné à l’éternel servage ? […] Le drame seul est verrouillé plus durement que jamais. C’est une honte dans un grand pays comme le nôtre, où la littérature à cette heure est l’unique gloire qui reste debout".
Zola decides to bring the case before the Chamber of Deputies, requesting in vain Clemenceau’s help.
1886
Still forbidden in France, the play has been performed in America
1887
Zola tries to raise the question before the French Lower house, the Chambre des députés. The Members
of the Chamber deliberated on January 29th, voting to maintain the censorship. The day after, Zola expresses, once again, his anger in an espacially virulent paper: La censure (published in Le Figaro).
By the end of December, the play is finally approved by the Conseil des ministres, but it was a mutilated version and all the words that could give the play a "caractère socialiste et nihiliste" have been culled.
1888
21 avril : Germinal is performed at the Théâtre du Châtelet. But Zola refuses to attend the
« première ».
25 avril : Zola declares that the drama is his own work. He writes in Le Figaro that « Busnach did not write a single word». A few days later, he will protest against Albert Wolff, columnist in the sale newpaper : "Il m'accuse tout simplement d'être un lâche en littérature, de manquer de franchise et de crânerie. Cela est d'un bon observateur, n'est-ce pas ? Oui, il paraît que je me cache derrière mon ami et collaborateur William Busnach. Je me tiens ce petit raisonnement : « Si le drame réussit, j'en tire à moi la gloire ; s'il tombe, je laisse les coups pleuvoir sur le dos de Busnach ». Et ce n'est pas tout, cette lâcheté se double de cupidité, car je n'ai qu'un but : empocher les recettes […] La presse entière a déclaré Germinal mal écrit […] le pis, c'est que le roman tant admiré aujourd'hui, le roman avec lequel on écrase la pièce, n'est pas écrit d'un autre style […] Si vous n'êtes pas justes, soyez logiques au moins : trouvez le roman mal écrit, ne huez pas sur la scène les mêmes phrases que vous avez saluées dans le livre […]".