Livres et Manuscrits

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View full screen - View 1 of Lot 71. La Tentation de Saint Antoine. 1874. In-8, broché. 1/75 ex. sur Hollande. Envoi à Maulmont. 2 l.a.s. jointes.

Flaubert, Gustave

La Tentation de Saint Antoine. 1874. In-8, broché. 1/75 ex. sur Hollande. Envoi à Maulmont. 2 l.a.s. jointes

Lot Closed

December 15, 02:40 PM GMT

Estimate

2,000 - 3,000 EUR

Lot Details

Description

Flaubert, Gustave


La Tentation de saint Antoine.

Paris, Charpentier et Cie, 1874.


In-8 (229 x 155 mm). Broché, emboîtage de demi-maroquin fauve et étui.

Couverture détachée, premiers feuillets brunis et presque débrochés.


Exemplaire broché sur Hollande avec envoi, enrichi de 2 lettres autographes signées de Gustave Flaubert.


Un des 75 exemplaires sur Hollande, second papier après 12 Chine.


Envoi autographe signé :

"à mon ami Maulmond.

Gve Flaubert".


Il peut s'agir de Zacharie Maulmond, dont le père avait été sous-préfet de Boussac, et que l'on rencontre au moment des fêtes de Pâques 1873 et de bien d'autres à Nohant chez George Sand. À cette époque, celle-ci aime s'entourer de jeunes gens aux côtés de ses vieux amis tels que Flaubert, les Viardot, Alexandre Dumas fils ou encore Tourgueniev.

Mais cet envoi s'adresse peut-être aussi à Frédéric Maulmond qui, cette même année 1874, envoya à Flaubert son ouvrage Aspirations et réalités paru à la Librairie des bibliophiles avec l'envoi suivant: "À Gustave Flaubert – Hommage de vive admiration. F. Maulmond".

La différence de ton entre l'envoi amical de Flaubert et l'envoi admiratif de Frédéric Maulmont nous laisse penser que notre exemplaire a plutôt été offert à Zacharie Maulmond avec lequel Flaubert avait sûrement séjourné à Nohant.


[Monté en tête :]

FLAUBERT, Gustave. Deux lettre autographes à propos de La Tentation de Saint Antoine, à des correspondants non identifiés (chacune une p. in-8, à l'encre noire, sur un bi-feuillet blanc ajouté et broché en-tête du volume). Il semble qu’elles aient été écrites juste avant la parution de sa pièce Le Candidat (mars 1874) et de la troisième version de La Tentation de saint Antoine (avril 1874).


- "Ne perdez pas votre temps à chercher ce que vous appelez un Poëme. La Tentation de saint Antoine est une de mes œuvres inédites que je compte retravailler et publier à quelques jour[naux]. J’en ai donné plusieurs fragments dans l’artiste hiver de 1857.

En 1858 j’ai donné au même journal une dissertation sur l’archéologie celtique.

Mille cordialités

Gve Flaubert

Croisset. Vendredi."


 - "Merci de votre lettre, aimable confrère. Elle m’a été au cœur ! Et merci de votre volume que j’ai lu, & annoté.

J’ai envie de vous serrer la main dite-moi quand & où je puis me procurer ce plaisir.

Je reste chez moi le dimanche dans l’après-midi & pendant la semaine je ne sors guère avant midi ou une heure.

Je vous enverrai, dès qu’ils seront parus, le Candidat et St Antoine.

A vous, sans la moindre cérémonie

Gve Flaubert

4 rue Murillo parc Monceau."


La Tentation de Saint Antoine est l’une des œuvres qui occupa le plus Flaubert. Elle fut rédigée une première fois entre le 24 mai 1848 et le 12 septembre 1849, puis mise de côté après le verdict accablant de Louis Bouilhet et Maxime Du Camp : "il faut jeter cela au feu et n’en jamais reparler". Certains extraits furent cependant publiés dans L’Artiste des 21 et 26 décembre 1857, ce qui permit à Baudelaire d’entrevoir que cet ouvrage pouvait être "une œuvre plus intéressante pour les poètes et les philosophes que Madame Bovary". Après trente ans de remaniements, l’ouvrage paraîtra finalement en avril 1874.


Provenance : Zacharie (ou Frédéric ?) Maulmond (envoi). -- Edmond et Paul Raphaël au château de Frénouville, puis par descendance.

Fils d'Edward Nathan Raphaël, célèbre banquier installé à Paris dans les années 1860, Edmond et Paul Raphaël achètent, en 1867, le château de Frénouville dans le Calvados qu’ils restaurent. "Edmond se consacre à l’agriculture et la vie politique locale […] Paul Raphaël […] s’est toujours tenu à l’écart de la banque : outre un goût prononcé pour des recherches historiques, il s’est essentiellement consacré à des activités politiques et philanthropiques" (Cyril Grange, Une élite parisienne : les familles de la bourgeoisie juive (1870-1939), Paris, CNRS Éditions, 2016, p. 86-87). En bibliophiles avisés, tous deux réunirent à Frénouville, une magnifique bibliothèque. Mais les affres de la Seconde guerre mondiale les obligent à fuir. La kommandantur s’installe et spolie le domaine. Sur les près de 3000 volumes pillés, seuls 948 seront restitués entre 1947 et 1950. (Pour la même provenance, voir lots 15, 19, 32 et 45.) -- Ex-libris non identifié.