DUMONT D'URVILLE. Voyage de la corvette L'Astrolabe. Paris, J. Tastu, 1830-1833. 17 vol. Reliure moderne.

DUMONT D'URVILLE, JEAN SÉBASTIEN CÉSAR

VOYAGE DE LA CORVETTE L'ASTROLABE EXÉCUTÉ PAR ORDRE DU ROI, PENDANT LES ANNÉES 1826-1827-1828-1829 SOUS LE COMMANDEMENT DE M. J. DUMONT D'URVILLE... PARIS, J. TASTU, 1830-1833.

17 volumes. Texte : 12 volumes in-8 (228 x 140 mm) et un volume in-4 (291 x 232 mm). 3 atlas in-folio (523 x 353 mm) et un atlas in-plano (642 x 482 mm). Demi-veau bleu, dos lisse orné de roulettes et filets dorés, pièces de titre de basane rouge, filets dorés (Reliure moderne).

Manque une planche d'oiseau dans l'atlas de zoologie (n° 19). Rousseurs éparses, pâles mouillures affectant les planches de l’atlas hydrographique. Quelques planches sont plus courtes de marges. Déchirure restaurée à la planche 90 de l'atlas historique et plusieurs planches brunies dans le même atlas. Infimes frottements aux coins.

Édition originale d’une insigne rareté du voyage de L’Astrolabe commandée par Dumont d'Urville, l’une des missions les plus importantes dans le Pacifique.

L'Astrolabe -- précédemment La Coquille, rebaptisée ainsi en souvenir de La Pérouse -- quitta Toulon le 25 avril 1826 et revint en France, près de trois ans plus tard, le 24 février 1829. Cette circumnavigation scientifique dans le Pacifique (Nouvelle-Guinée, Australie, Nouvelle-Zélande, etc.) avait également pour but de retrouver la trace de La Pérouse, disparu en mer depuis 1788.

Elle fit cap sur l'Australie, via Tenerife et les îles du Cap-Vert pour se diriger ensuite vers la Nouvelle-Zélande, les îles des Amis, les îles Fidji, la Nouvelle-Irlande, la Nouvelle-Guinée et la Tasmanie. Disposant d’indices probants du naufrage de La Pérouse, Dumont d’Urville fit route vers Vera Cruz.

C’est à Vanikoro, qu’il découvrit le lieu du drame et revint alors en France en passant par Batavia, l'île Maurice et Bourbon. "Les collections d'histoire naturelle rassemblées par les savants de L'Astrolabe sont considérables. Si l'on en croit Cuvier, qui dresse un bilan de l'expédition pour l'Académie des sciences, elles sont bien supérieures à celles de l'Uranie et de la Coquille. Mais le succès de la mission tient surtout à la qualité des observations scientifiques, voire politiques" (Michel Schlup, Navigateurs, explorateurs et aventuriers : grands livres de voyages maritimes de la Renaissance au XIX^e siècle, Neufchâtel, BPU, 2000, p. 195 sq).

Les atlas comprennent un portrait, 50 cartes, 524 planches, dont environ 270 finement coloriées à l'époque et un tableau dépliant (Atlas hydrographique : 45 pl. dont 3 vues de côtes en couleurs et un tableau dépliant. -- Atlas botanique : 80 pl. dont 2 tirées sur chine appliqué et 3 avant la lettre avec légendes manuscrites. La première porte un bon à tirer signé de la main de l'éditeur Tastu, daté de février 1832, pour "350 en blanc, 66 en Chine". Les deux autres portent un "bon à mettre la lettre" signé. -- Atlas historique : un portrait et 238 pl. et 8 cartes. -- Atlas zoologique : 203 pl.).

Le texte est orné de 17 planches lithographiées hors texte, dont un portrait, et de 2 tableaux dépliants auxquels s’ajoutent quelques bois gravés dans le texte.

L'atlas hydrographique est d'une grande importance et ses cartes restèrent en usage pendant plus de 150 ans. Il contribua en outre à la cartographie des îles du Pacifique de manière définitive.

Très bel exemplaire quasiment complet, élégamment relié au XX^e siècle.

Référence : Sabin, 21210. -- Tooley, The Mapping of Australia, p. 65 : "After Cook, d’Urville made perhaps the greatest contribution to the mapping of Australia and New Zealand". -- Brunet, II, 881. -- Nissen, BBI, 555. -- Nissen, IVB, 75. -- Nissen, ZBI 1199.

Détails des planches sur www.sothebys.com