Masque, Baulé, Côte d'Ivoire | Baule mask, Côte d'Ivoire

Collection Louis Carré (1897-1977), Paris

Merton D. Simpson (1928-2013), New York 

Collection Martin Becker, New York, 1972

Sotheby Parke Bernet, New York, 22 avril 1972, n° 75

Collection privée européenne

Sotheby, Londres, 10 juillet 1973, n° 107

The Arcade Gallery, Londres

Collection of Sir Jack and Lady Zunz, acquis en 1981

Rare exemplaire du corpus Kpan, ce masque intervenait lors des danses organisées pour les cérémonies Goli, dédiées aux rites funéraires des personnages de haut rang de la communauté. Lors de ces festivités, une succession de quatre masques défilait; les kplekple, les Goli Glen, les masques Kpan Pre et les Kpan. Le kpan, apparaissant en dernier, adulé et acclamé, il incarnait un personnage féminin adulte. Symbolisant la force du pouvoir de la femme au sein de la société Baoulé à travers la majesté de ses traits idéalisés, obéissants « aux canons de la beauté humaine chez les Baulé, sur le plan esthétique et moral » (Boyer, Baule, 2008).

Une tension superbement maîtrisée, les cornes sommitales plongeant de part et d’autre du visage exaltent ses traits, l'idéal de beauté exacerbée par ’équilibre parfait des lignes. À la délicatesse des modelés répond la patine brune claire et ses variations de tonalités miel.

Ce masque se distingue par le raffinement de sa parure : coiffure sophistiquée agencée en deux cornes finement gravées en spirales, annoncées par de délicates scarifications trilobées sur les tempes et à la naissance du front. La collerette permettait d’y attacher le lourd costume de raphia et de peaux, dont une de léopard, symbole de royauté et de pouvoir. Le pourtour dentelé s'achevant en tenon magnifie le visage. Les paupières en croissant de lune inversé, travaillée en léger relief, les yeux fendus délicatement étirés, les arcades sourcilières finement dessinées reprennent avec subtilité la courbes des paupières, l’ensemble conférant au masque une profonde et délicate expression d’intériorité.