Art Contemporain Evening Sale
Art Contemporain Evening Sale
Property from an important American private collection | Provenant d’une importante collection particulière américaine
Untitled
Auction Closed
December 16, 05:12 PM GMT
Estimate
550,000 - 750,000 EUR
Lot Details
Description
Property from an important American private collection
Zao Wou-Ki
1921 - 2013
Untitled
signed; signed and dated 6, 1952 on the reverse
oil on canvas
47 x 57 cm; 18⅝x 22⅜in.
Executed in 1952.
The authenticity of this work has been confirmed by the Fondation Zao Wou-Ki. The work will be included in the forthcoming Catalogue Raisonné currently being prepared by Françoise Marquet and Yann Hendgen. A certificate of authenticity may be delivered by the foundation upon request to the buyer.
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Provenant d’une importante collection particulière américaine
Zao Wou-Ki
1921 - 2013
Sans Titre
signé; signé et daté 6, 1952 au dos
huile sur toile
47 x 57 cm; 18⅝x 22⅜in.
Exécuté en 1952.
L'authenticité de cette œuvre a été confirmée par la Fondation Zao Wou-Ki. L'œuvre sera incluse dans le catalogue raisonné en préparation sous l'égide de Madame Françoise Marquet et Monsieur Yann Hendgen. Un certificat d'authenticité pourra être demandé par l'acheteur auprès de la fondation.
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重要美國私人收藏
趙無極(1921 – 2013 年)
《無題》
款識:藝術家簽名;簽名並紀年6, 1952(背面)
油彩畫布
47 x 57 公分;18⅝ x 22⅜ 英寸
1952年作
趙無極基金會已為作品提供認證。此作將被收錄於梵思娃・馬凱及揚・亨德根籌備之專題目錄中。基金會可按買家要求提供認證書。
Private Collection, USA
Thence by descent to the present owner
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Collection particulière, USA
Puis par descendance au propriétaire actuel
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來源:
美國私人收藏
此後由家族傳承至現藏家
I understood little by little that what I was painting resembled what was happening inside me.
I surprised myself by imagining that my finished paintings expressed anger, tranquility or violence and then calm again.
My painting became affective, because I shamelessly flaunted my feelings and moods there.
Zao Wou-Ki, Françoise Marquet, Autoportrait, Paris, Septembre 1988
In April of 1948, Zao Wou-Ki boarded a French liner with his teacher from the Hangzhou School of Fine Arts to Marseille. After traveling for over a month, stopping in Hong Kong, Colombo, Djibouti and Port Said, Zao Wou-Ki finally settled down in Paris, the art capital he had long dreamed of. It is perhaps the memory of this long journey, as well as trips to Italy and Spain in 1951 and 1952, that nourished the artist's inspiration for this painting.
Created in 1952, this work crystallizes not only the artist's desire to explore a new world but also his fascination for modernity. "I just wanted to find a new subject every day: one boat, two boats, three boats ... painting had become a matter of combination and composition. I wanted to find a kind of variation and to create an atmosphere that would convey the present moment.
Here, the viewer can distinguish a bay and port where a large boat is docked. In the distance, there is another ship, ready to set sail. Between the black lines, finely woven like embroidery threads, are men and workers busy unloading merchandise. This exuberant scene is full of vitality. Another unusual feature is that the artist relies on lines and color changes to create a sense of space and depth, rather than following the Western tradition of using light and shadows. The unique approach of superimposing overlapping images and objects testifies to the artist’s innovative spirit.
This work may also have been inspired by his childhood memories. Zao Wou-Ki's family was friends with Tung Chao Yung’s family, one of the seven merchant marine magnates of his time. At the very young age of 17, Tung joined the shipping industry and later went on to build his empire. The two men may have talked about their ambitions when they were young. It could thus be an evocation of a long-time friend's dreams. The definitively positive metaphors of this work make it exceptional.
Beyond depicting many evoked memories, this painting also marks a turning point in the artist's pictorial technique. In the early 1950s in Paris, Zao Wou-Ki discovered for the first time the free and dynamic symbols in Paul Klee's paintings. This fundamental "encounter" enabled Zao to become gradually open to abstract painting.
This early work of the artist, with dreamlike and fantastic qualities, that oscillates between classical figuration and an obvious attraction for abstraction, makes us guess barely sketched, schematic forms. Zao Wou-Ki will come to abandon all anchoring in reality and definitively switch to the abstract a few years later and never come back.
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Je compris peu à peu que ce que je peignais ressemblait à ce qui se passait en moi. Je me surpris à imaginer, en regardant les tableaux terminés, qu'ils exprimaient de la colère, de la tranquillité ou de la violence puis de nouveau le calme. Ma peinture devint affective, car j'y affichais sans pudeur sentiments et états d'âme.
En avril 1948, Zao Wou-Ki embarque à bord d’un paquebot français avec son professeur de l’Ecole des Beaux-Arts de Hangzhou pour Marseille. Après un voyage de plus d’un mois qui les conduit à Hong Kong, Colombo, Djibouti et Port Said, Zao Wou-Ki s’installe à Paris, la capitale de l’art dont il a longtemps rêvée. C’est peut-être le souvenir de ce long périple ainsi que d’autres voyages en Italie et en Espagne entre 1951 et 1952, qui a nourri pour ce tableau l’imaginaire de l’artiste.
Exécutée en 1952, cette œuvre cristallise non seulement la volonté de l’artiste d’explorer un nouveau monde mais aussi sa fascination pour la modernité. « Je voulais juste trouver un sujet chaque jour : un bateau, deux bateaux, trois bateaux … la peinture est devenue une question de combinaison et de composition. Je voulais trouver une sorte de variation, créer une atmosphère qui transmettrait le moment présent ».
Ici, le spectateur peut deviner une baie et un port avec un bateau géant amarré ainsi qu’un autre navire au loin, prêt à prendre le large. Entre des lignes noires finement tissées comme des fils de broderie, apparaissent des hommes et techniciens s’affairant à débarquer la marchandise. Cette scène exubérante est d’ailleurs pleine de vitalité. Une autre caractéristique inhabituelle qu’on retrouve est l’utilisation de lignes et de changements de couleurs pour créer une sensation d’espace et de profondeur de champ, au lieu de suivre la tradition occidentale utilisant la lumière et les ombres pour construire une apparence tridimensionnelle. Une approche assez unique est également employée, avec la superposition d’images et d’objets qui se chevauchent et se croisent, témoignant de l’esprit d’innovation de l’artiste.
Cette œuvre pourrait aussi lui avoir été inspirée par ses souvenirs de jeunesse. La famille de Zao Wou-Ki était amie avec la famille de Tung Chao Yung, l’un des sept magnats de la marine marchande de son époque. Très jeune, à seulement 17 ans, Tung rejoint l’industrie maritime et bâtit plus tard un empire. Dans leur jeunesse, les deux hommes ont peut-être évoqué leurs ambitions respectives. Il pourrait alors s’agir de l’évocation des rêves d’un ami de longue date. Les métaphores, résolument positives de cette œuvre, en font une toile d’exception.
Au-delà de nombreux souvenirs évoqués, cette toile porte aussi le sceau d’un tournant dans la technique picturale de l’artiste. Au début des années 1950 à Paris, Zao Wou Ki découvre pour la première fois les symboles libres et dynamiques de la peinture de Paul Klee. Cette « rencontre » fondamentale pour Zao lui a permis de s’ouvrir progressivement à la peinture abstraite.
Cette œuvre des débuts de l’artiste empreinte d’onirisme et de fantastique, oscillant entre une figuration classique et un attrait évident pour l’abstraction, nous laisse deviner des formes à peine ébauchées, schématiques. Zao Wou Ki abandonnera toute référence au réel et basculera définitivement dans l’abstraction quelques années plus tard pour ne plus jamais revenir en arrière.