Lot 37
  • 37

STATUE, SONGYE, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO |

Estimate
200,000 - 300,000 EUR
bidding is closed

Description

  • haut. 68,5 cm ; 29 15/16 in

Provenance

Collection privée, France, acquis ca. 1922
Loed et Mia van Bussel, Amsterdam
Pierre Dartevelle, Bruxelles
Collection Marceau Rivière, Paris, acquis ca. 1990

Exhibited

Amsterdam, Galerie Loed et Mia van Bussel, Expositie Oceanie & Afrika, 7 octobre - 14 octobre 1989
Paris, Ecole Supérieure Internationale d’Art et de Gestion, Art Africain, 23 avril - 3 mai 1991

Literature

Van Bussel, Expositie Oceanie & Afrika, 1989, carton d'invitation
Rivière et Lehuard, Art Africain, 1991, n° 52

Catalogue Note

Le buste impérieux de cette effigie ancestrale énonce le génie du sculpteur, dont la vision transcende les caractéristiques du style nucléal Kalebwe. « L'importance accordée à la tête » et la puissance des visages « taillés en écu » selon « les rythmes modelés des masques kifwebe » (Neyt, Songye. La redoutable statuaire Songye d'Afrique Centrale, 2004, p. 333-334) se réinventent ici sous la clarté du geste sculptural, jouant sur l’épure des formes épannelées et la tension des courbes. Autrefois couverte d’une peau animale - dont subsistent les clous de fixation -, la calotte crânienne rejetée sur la nuque préside à la force de la tête, accentuée, de face, par la rigueur cinglante des lames de cuivre surlignant les organes réceptifs. La prégnance de ces ajouts métalliques rappelle l'alliance ancestrale, en pays Songye, du sculpteur et du forgeron. S’ajoutent les signes actifs attribués par le prêtre-devin (nganga) au travers des charges, ici conservées dans l’ombilic et le collier. Selon François Neyt, le collier en peau de serpent empli de conglomérat terreux était « l'expression tangible du changement de peau du défunt, évoquant la métamorphose de l'ancêtre en un véritable intercesseur pour les vivants » (idem, p. 347). C’est l’accumulation de ces colliers que symboliseront, à une époque ultérieure, les longs cous annelés, sculptés, de certains styles Songye septentrionaux, à l’image du chef-d’œuvre conservé au musée d’Anvers (inv. n° AE744) dont la tête offre, de profil, la même remarquable dynamique.

 

The imperious bust of this ancestral effigy showcases the genius of the sculptor, whose vision transcends the characteristics of central Kalebwe style. “The importance placed on the head” and the forcefulness of the “shield-shaped” faces following the “modelled rhythms of Kifwebe masks ” (Neyt, Songye. La redoutable statuaire Songye d'Afrique Centrale, 2004, p. 333-334) are reinvented here through the clarity of sculptural technique, effecting a skillful interplay between the whittled forms and the tension of the curves. Once covered in an animal pelt - the affixing nails of which remain - the skullcap imbues the head with its sense of strength, accentuated, in the front, by the searing incisiveness of the copper strips highlighting the receptive organs.

The prominence of the metal additions recalls the ancestral alliance, in Songye country, of sculptor and blacksmith. The figure also bears active signs attributed by the diviner-priest (nganga) as charges, preserved here in the umbilicus and in the necklace. According to François Neyt the snakeskin necklace filled with earthy conglomerate was “probably a tangible expression of the deceased's change of skin; an evocation of the metamorphosis of the ancestor into a true intercessor for the living" (ibid, p. 347). The accumulation of these necklaces would later come to be symbolized in the long sculpted ringed necks seen in certain Northern Songye styles, such as the masterpiece preserved in the Antwerp Museum (Inv. No. AE744) whose head, when seen in profile, reveals the same remarkable dynamics.