MASQUE, YAURÉ, CÔTE D'IVOIRE |

Collection Marceau Rivière, Paris, acquis ca. 1990

Very good condition overall. Wear consistent with age and use within the culture. One small chip to the lower edge only visible from the back. Beautiful nuanced patina.
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Chez les Baulé comme chez les Yauré les masques intervenant dans les danses de divertissement mblo constituent l'une des formes d’art les plus anciennes. Sculptés en l'honneur de personnes dont ils portent le nom (personnage politique important, danseur ou très belle jeune-fille), les masques ndoma (ou « doubles ») sont les derniers à se produire lors des cérémonies, offrant au public l'art le plus achevé de la communauté. 

Dans ces « doubles », le sculpteur ne cherche pas à reproduire fidèlement les traits de son modèle, mais y transpose des détails d'ordre esthétique, en particulier les scarifications. Il n'est pas rare qu'ils intègrent, comme ici, des éléments zoomorphes. Selon Susan Vogel « les décorations qui surmontent le visage – oiseau, peigne, cornes et autres motifs décoratifs – sont choisies pour leur beauté et n'ont pas de signification iconographique » (L’art Baulé du visible et de l’invisible, 1997, p. 141). Ici, le sculpteur a magnifié son sujet en imaginant une parure qui exalte, dans les courbes enveloppantes d'un diadème et de cornes aux pointes convergentes, la plénitude et l'élégance du visage. Le raffinement dans les détails de la gravure est accentué par l'éclat de la patine sombre, et par le très subtil modelé des courbes et des contre-courbes.