- 195
Proust, Marcel
Estimate
2,000 - 3,000 EUR
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Description
- Proust, Marcel
- Très touchant billet autographe à Céleste Albaret. [Début automne 1922].
- ink on paper
Une p. in-8 (208 x 140 mm). Au dos d’une lettre dactylographiée de Gaston Gallimard à Marcel Proust (27 avril 1922).
Quand il était fatigué et qu’il ne voulait pas parler, pour économiser ses forces, Proust exprimait ses désirs sur de petits bouts de papier : "il communiquait avec moi par des petits papiers. J’étais si habituée qu’il n’avait pas besoin de me tendre la feuille : je lisais pendant même qu’il écrivait", dit-elle (Albaret, p. 418). Le présent billet est de ceux-là : "Je recule tout le temps pour sonner mais je n’ai ni bouillote ni feu, ni papier, une seule boule que je promène contre le froid de ce maudit poulet. Et tant d’efforts pour écrire que tout cela est aussitôt devenu inutile par la fatigue de le demander. Car il faudrait refumer, etc."
Proust dans "l’antichambre de la mort" (idem, p. 408). Les derniers mois de Proust ont été dépeints par Céleste de manière très touchante. Faisant peut-être écho à ce que "Monsieur Marcel" lui écrit dans ce billet, elle s’est souvenue comment, à l’automne 1922, il finit par tomber malade dans sa chambre, véritable "glacière" qui n’était jamais chauffée car "les cheminées étant trop étroites, la fumée se rabattait dans la chambre" : "la mauvaise saison venue, où il travaillait des heures durant, immobile dans son lit, sans chaleur, que celle des tricots et de ses ‘boules’, [il] a attrapé une grippe au début de l’automne 1922" (ibidem).
Même si Céleste a expliqué, à propos de ces petits papiers, les avoir "presque tous jetés -- j’en aurais eu un livre à travers les années" (p. 418), certains ont néanmoins subsisté (voir Collection Céleste Albaret, Sotheby’s, Paris, 16 décembre 2008, lots 81 ou 83).
[Au verso :]
Gallimard, Gaston. Lettre tapuscrite signée à Marcel Proust. 27 avril 1922. Papier à en-tête de la N.R.F. Ayant lu le roman de Camille Vettard, qu’il trouve trop peu "cohérent et très mal construit", "confus", il n’a pas envie de l’éditer, mais demande l’avis de Proust : "Votre opinion seule pourrait m’y engager. Car j’ai grande confiance dans votre goût. J’attends un mot de vous pour écrire à Vettard."
Références : Marcel Proust - Gaston Gallimard : Correspondance, n° 327 ; voir aussi p. 491.
Sur Vettard, voir lot 177.
Quand il était fatigué et qu’il ne voulait pas parler, pour économiser ses forces, Proust exprimait ses désirs sur de petits bouts de papier : "il communiquait avec moi par des petits papiers. J’étais si habituée qu’il n’avait pas besoin de me tendre la feuille : je lisais pendant même qu’il écrivait", dit-elle (Albaret, p. 418). Le présent billet est de ceux-là : "Je recule tout le temps pour sonner mais je n’ai ni bouillote ni feu, ni papier, une seule boule que je promène contre le froid de ce maudit poulet. Et tant d’efforts pour écrire que tout cela est aussitôt devenu inutile par la fatigue de le demander. Car il faudrait refumer, etc."
Proust dans "l’antichambre de la mort" (idem, p. 408). Les derniers mois de Proust ont été dépeints par Céleste de manière très touchante. Faisant peut-être écho à ce que "Monsieur Marcel" lui écrit dans ce billet, elle s’est souvenue comment, à l’automne 1922, il finit par tomber malade dans sa chambre, véritable "glacière" qui n’était jamais chauffée car "les cheminées étant trop étroites, la fumée se rabattait dans la chambre" : "la mauvaise saison venue, où il travaillait des heures durant, immobile dans son lit, sans chaleur, que celle des tricots et de ses ‘boules’, [il] a attrapé une grippe au début de l’automne 1922" (ibidem).
Même si Céleste a expliqué, à propos de ces petits papiers, les avoir "presque tous jetés -- j’en aurais eu un livre à travers les années" (p. 418), certains ont néanmoins subsisté (voir Collection Céleste Albaret, Sotheby’s, Paris, 16 décembre 2008, lots 81 ou 83).
[Au verso :]
Gallimard, Gaston. Lettre tapuscrite signée à Marcel Proust. 27 avril 1922. Papier à en-tête de la N.R.F. Ayant lu le roman de Camille Vettard, qu’il trouve trop peu "cohérent et très mal construit", "confus", il n’a pas envie de l’éditer, mais demande l’avis de Proust : "Votre opinion seule pourrait m’y engager. Car j’ai grande confiance dans votre goût. J’attends un mot de vous pour écrire à Vettard."
Références : Marcel Proust - Gaston Gallimard : Correspondance, n° 327 ; voir aussi p. 491.
Sur Vettard, voir lot 177.