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Beaunier, André -- Camille Vettard
Estimate
800 - 1,200 EUR
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Description
- Beaunier, André -- Camille Vettard
- Ensemble de deux lettres autographes signées à Marcel Proust. 1913 et 1920.
- ink on paper
Beaunier, André. Lettre autographe signée à Marcel Proust. 23 octobre 1913.
Une p. in-12 (190 x 125 mm). Papier à en-tête du Figaro.
Lettre inédite, au sujet du titre à donner à la Recherche. Le 15 octobre 1913, Proust s’inquiète de la manière d’annoncer la suite de la Recherche dans Swann. Écrire "À la recherche du temps perdu comprendra encore deux volumes qui paraîtront etc." pourrait laisser croire que Swann n'est que le premier volume d’une série. Il voudrait plutôt lui donner l’air "d’être un tout, tout en étant une partie" (Kolb, XII, n° 125). Le critique du Figaro lui suggère alors différentes présentation des titres :
"Pour paraître en 1914 :
A la recherche du temps perdu. -- Le Côté de…
A la recherche du tps perdu, -- Le Temps retrouvé.
Il me semble que je crois bien que je suis sûr que je mettrais cela. Mais aurais-je raison ?
Ou bien :
Pour paraître en 1914 :
A la recherche du temps perdu
Le coté de…
et :
Le temps retrouvé."
Proust fait part de ces remarques à Bernard Grasset, qui lui répond le 29 octobre : "Je m’en vais modifier cette page dans l’esprit de ce que vous me demandez et vous enverrai une nouvelle épreuve après-demain probablement ; les remarques de M. Beaunier sont parfaitement justes" (Kolb, XIII, p. 407).
Critique au Figaro, Beaunier avait défendu avec beaucoup d’admiration les traductions de Ruskin par Proust (voir lot 153), allant même jusqu’à comparer la lecture de Ruskin par Proust à celle de Plutarque par Montaigne.
Référence : J. Bastanelli, Dictionnaire Proust-Ruskin, p. 77-84.
Vettard, Camille. Lettre autographe signée à Marcel Proust. 30 novembre 1920.
1 p. in-4 (267 x 209 mm).
Admiratif, le critique compare Proust et Bergson. Ayant lu le Côté de Guermantes "avec le même intérêt et la même admiration que Du côté de chez Swann et À l’ombre des jeunes filles en fleurs", le critique lui fait part de son admiration : "Vous avez été et êtes pour moi ce ‘nouvel écrivain original qui crée un nouveau monde’ et une nouvelle vision du monde". Physicien et critique, Vettard (1877-1947) n’a éprouvé cette admiration que pour deux écrivains : Proust et Bergson. "Je crois d’ailleurs, que vos livres permettent de comprendre plus profondément Bergson, et, réciproquement, que Bergson fait pénétrer plus avant dans la compréhension de votre art." Il interroge d’ailleurs Proust sur l’influence qu’a pu avoir Bergson sur son œuvre : "J’aimerais bien savoir si Bergson a été pour vous le révélateur qu’il a été pour moi."
Fonctionnaire, physicien et critique, Vettard publiera un article sur les rapports entre Proust et Einstein dans la N.R.F. du 1er août 1922 et, plus tard, un recueil de lettres de Proust.
Référence : Kolb, XIX, n° 345.
Une p. in-12 (190 x 125 mm). Papier à en-tête du Figaro.
Lettre inédite, au sujet du titre à donner à la Recherche. Le 15 octobre 1913, Proust s’inquiète de la manière d’annoncer la suite de la Recherche dans Swann. Écrire "À la recherche du temps perdu comprendra encore deux volumes qui paraîtront etc." pourrait laisser croire que Swann n'est que le premier volume d’une série. Il voudrait plutôt lui donner l’air "d’être un tout, tout en étant une partie" (Kolb, XII, n° 125). Le critique du Figaro lui suggère alors différentes présentation des titres :
"Pour paraître en 1914 :
A la recherche du temps perdu. -- Le Côté de…
A la recherche du tps perdu, -- Le Temps retrouvé.
Il me semble que je crois bien que je suis sûr que je mettrais cela. Mais aurais-je raison ?
Ou bien :
Pour paraître en 1914 :
A la recherche du temps perdu
Le coté de…
et :
Le temps retrouvé."
Proust fait part de ces remarques à Bernard Grasset, qui lui répond le 29 octobre : "Je m’en vais modifier cette page dans l’esprit de ce que vous me demandez et vous enverrai une nouvelle épreuve après-demain probablement ; les remarques de M. Beaunier sont parfaitement justes" (Kolb, XIII, p. 407).
Critique au Figaro, Beaunier avait défendu avec beaucoup d’admiration les traductions de Ruskin par Proust (voir lot 153), allant même jusqu’à comparer la lecture de Ruskin par Proust à celle de Plutarque par Montaigne.
Référence : J. Bastanelli, Dictionnaire Proust-Ruskin, p. 77-84.
Vettard, Camille. Lettre autographe signée à Marcel Proust. 30 novembre 1920.
1 p. in-4 (267 x 209 mm).
Admiratif, le critique compare Proust et Bergson. Ayant lu le Côté de Guermantes "avec le même intérêt et la même admiration que Du côté de chez Swann et À l’ombre des jeunes filles en fleurs", le critique lui fait part de son admiration : "Vous avez été et êtes pour moi ce ‘nouvel écrivain original qui crée un nouveau monde’ et une nouvelle vision du monde". Physicien et critique, Vettard (1877-1947) n’a éprouvé cette admiration que pour deux écrivains : Proust et Bergson. "Je crois d’ailleurs, que vos livres permettent de comprendre plus profondément Bergson, et, réciproquement, que Bergson fait pénétrer plus avant dans la compréhension de votre art." Il interroge d’ailleurs Proust sur l’influence qu’a pu avoir Bergson sur son œuvre : "J’aimerais bien savoir si Bergson a été pour vous le révélateur qu’il a été pour moi."
Fonctionnaire, physicien et critique, Vettard publiera un article sur les rapports entre Proust et Einstein dans la N.R.F. du 1er août 1922 et, plus tard, un recueil de lettres de Proust.
Référence : Kolb, XIX, n° 345.