JEAN-BAPTISTE MARIE PIERRE | Decorative design

Arcachon, commerce d’art (M. Berthier) ;
Acquis à Bordeaux, commerce d’art (M. Cabro), avril 1975.

Rennes, 2012, n°61 (notice par Nicolas Lesur) ;
Sceaux, 2013 (sans catalogue)

N. Lesur et O. Aaron, Jean-Baptiste Marie Pierre (1714-1789), Premier peintre du roi, Paris, 2009, pp.102, 407-408, D 277, repr. p.408

Hinge mounted to a modern mount. The sheet has fractionally discoloured over time and there are some very small stains to the lower half of the sheet and a small tear to the lower half of the left edge. The medium itself remains in very fine condition, with the combination of media fresh and vibrant. Sold framed.
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La présente feuille est un rare exemple de projet décoratif de Jean-Baptiste Marie Pierre ayant survécu. Il appartient avec certitude à un petit groupe fascinant de dessins de l’artiste, qui pourraient avoir été préparatoires à un important projet de décor au Palais Royal à Paris.

Cet étonnant dessin, exécuté tout d’abord à plume et à l’encre, auxquelx l’artiste a ajouté de manière distinctive un lavis bleu-vert par endroit, peut être rapproché, pour des raisons stylistiques et techniques, de deux autres dessins de Pierre, également pour des projets de décors, conservés à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris¹ et au Musée des Beaux-Arts d’Orléans²).

Au premier abord, le dessin de la collection Adrien peut peut-être faire davantage penser à une balustrade d’église ou à un entablement, voire même au couronnement architectural d’un important hôtel particulier. Lesur et Aaron furent les premiers à émettre la suggestion intéressante, dans leur catalogue raisonné de l’œuvre graphique de Pierre paru en 2009, que le dessin ait pu être produit en préparation d’un décor mural pour l’une des antichambres des nouveaux appartements du Palais Royal³. Cette enthousiasmante théorie est appuyée par une description des antichambres faite par le célèbre collectionneur du XVIIIè siècle, Dezallier d’Argenville, qui indique que les chambres étaient « peintes de pilastres toscans, avec des figures et des vases »⁴. Cette description correspond particulièrement bien aux dessins de l’Ecole des Beaux-Arts et du Musée d’Orléans. De plus, l’ancre qui apparaît au centre de notre dessin était aussi un motif employé à maintes reprises sur les murs extérieurs de la cour du Palais Royal, ce qui rapproche encore plus ces superbes projets dessinés du bâtiment non moins impressionnant.


¹. Lesur et Aaron, Op. cit., p.407, n°D. 278, p.408, repr.
². Ibid., p.407, n°D. 279, pp.103 et 408, repr.
³. Ibid., pp.407-409
⁴. A. N. Dezallier d’Argenville, Voyage pittoresque de Paris, Paris, 1757, pp.71-72