Lot 56
  • 56

JEAN-BAPTISTE OUDRY | A study of a hen

Estimate
8,000 - 12,000 EUR
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Bidding Closed

Description

  • Jean-Baptiste Oudry
  • A study of a hen
  • Pierre noire et craie blanche sur papier bleu
  • 230 x 199 mm

Provenance

Acquis à Bordeaux, commerce d’art, 1971

Exhibited

Rennes, 2012, n°56 (notice par Hal Opperman) ;
Sceaux, 2013 (sans catalogue)

Literature

H. Opperman, Jean-Baptiste Oudry, New York/Londres, 1977, t.II, p.962, n°D 942A suppl., repr. p.1203, fig.428

Condition

Hinged to mount with tabs of japan paper. Sheet slightly faded with very light foxing and light water stain in lower right corner, but chalk extremely good and fresh. Sold unframed.
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Catalogue Note

Pleine de vie et de charme, cette étude dynamique d’une poule est un bel exemple des dessins d’oiseaux et d’animaux qui constituent une part significative de l’œuvre dessinée d’Oudry. Vigoureusement et richement dessinée à la pierre noire, avec des rehauts à la craie blanche savamment appliqués sur le papier bleu que l’artiste affectionnait tant, la poule semble avoir été saisie sur le vif, se retournant vers un prédateur ou un rival invisible. Toutefois, bien que ces études soient particulièrement vivantes et animées, Hal Opperman et d’autres auteurs ont de manière convaincante conclu qu’elles n’étaient généralement pas réalisées d’après des modèles vivants, mais à partir de modèles trouvés dans des tableaux ou même des tapisseries d’autres artistes, signalant qu’il ne s’y trouve jamais de repentirs que l’on pourrait attendre d’études réalisées sur le vif à partir d’animaux en mouvement. Par ailleurs, le travail de la pierre noire n’est finalement jamais suffisamment spontané ou rapide pour en déduire que ces dessins aient pu être réalisés d’après nature.

D’ailleurs, dans de nombreux cas, les motifs représentés dans les études animalières d’Oudry se retrouvent dans des œuvres préexistantes, principalement les nombreuses études et compositions similaires réalisées par les artistes anversois Pieter Boel et Nicasius Bernaerts (connu sous le nom de Nicasius), deux artistes travaillant au service de Louis XIV. Les œuvres de ces artistes étaient conservées à la manufacture royale de tapisserie des Gobelins jusqu’à la Révolution, avant d’être dispersées dans différents musées français. Les croquis et les peintures de Nicasius perdirent même leur attribution à l’époque, et furent attribués jusqu’à encore récemment à Alexandre-François Desportes, mais les recherches effectuées par Georges de Lastic ont permis de rétablir leur véritable paternité.1

Plusieurs dessins animaliers d’Oudry peuvent être rapprochés de modèles spécifiques de l’œuvre de Nicasius, tel que le superbe dessin d’autruche conservé au musée du Louvre2, très proche par son style et son traitement de l'étude de poule de la collection Adrien. L’autruche est tirée d’un tableau de Nicasius également conservé au Louvre. Toutefois, notre poule ne se retrouve telle quelle dans aucun tableau de Nicasius et n’apparaît pas non plus dans les gravures, tapisseries ou décors de porcelaine exécutés d’après les motifs d’Oudry : ainsi, sa place au sein de l’œuvre d’Oudry reste dans une certaine mesure imprécise. Une théorie séduisante a toutefois été avancée par Opperman dans la notice du catalogue de Rennes concernant ce dessin. Reprenant les observations de Vincent Delieuvin3, Opperman signale qu’Oudry a réalisé des copies des peintures exécutées par Nicasius pour la Ménagerie de Versailles, et que l’un de ces tableaux, une frise de volailles peinte pour le salon octogonal, est amputée dans sa partie gauche, partie dont on n’a gardé aucune trace visuelle, et qui semble avoir dépeint de nombreux gallinacés. Opperman suggère que notre poule ait pu appartenir à cette partie manquante de la peinture de Nicasius, tout en reconnaissant qu’il ne sera probablement jamais possible d’en avoir la certitude.

Bien qu’Oudry semble avoir toujours conservé en sa possession la majorité de ses dessins animaliers, probablement pour lui servir de répertoire de motifs pour ses peintures et tapisseries, ce type de dessins a toujours été grandement apprécié, à juste titre, pour leur compréhension du monde animal, ainsi que pour leur véritable attrait visuel.