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ANDREA LILIO | Two monks warming themselves by a hearth, two further figures on the right with another two figures drawn over the top
Estimate
15,000 - 20,000 EUR
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Bidding Closed
Description
- Andrea Lilio
- Two monks warming themselves by a hearth, two further figures on the right with another two figures drawn over the top
- Pointe de pinceau et lavis brun, sur pierre noire, contours en partie piqués pour le transfert; pointe de pinceau et huile brune-rouge, sur pierre noire piqués pour le transfert (pour la femme assise avec l’enfant); sur trois feuilles de papier assemblées
- Oval 510 by 1030 mm
Provenance
Acquis à Morlaix, galerie Tréanton, en 1973
Exhibited
Rennes, 2012, n°11 (notice par Nicolas Schwed)
Literature
N. Schwed, "Commentaires et additions au catalogue d'Andrea Lilli, dit Andrea D'Ancona", Bulletin de l'association des historiens de l'art italien, 13, 2008, p.67, n°18, fig. 23
Condition
Laid down in the past on a backing sheet. More recently glued on a new backing sheet, laid down on canvas, and on a wooden stretcher. Some damages along the last joined sheet of paper to the right side, the join is visible and irregular. At the top there are two losses, repaired, and staining. A thin line is visible where the other sheet is joined to the left side, at the top a number of unrelated brown small stains. Several similar brown stains are scattered all around. There are nicks, creases and a few tears to the paper around the edges. Surface dirt. Seen the size the cartoon this is in quite good condition and the media strong. Sold framed.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
NOTWITHSTANDING THIS REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF BUSINESS PRINTED IN THE SALE CATALOGUE."
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Catalogue Note
Cet unique exemple de carton d’Andrea Lilio est une pièce importante de l'ensemble de son oeuvre graphique. Les cartons étant un outil permettant le transfert du dessin à l’œuvre finie, ils ont rarement survécu et aucun autre exemple de ce type de la main de Lilio n’est connu. Les cartons qui nous sont parvenus, souvent à l’état fragmentaire, ont habituellement été contrecollés sur une toile afin d’être exposés comme des tableaux.
Ce grand dessin, exceptionnellement préservé, publié pour la première fois par Nicolas Schwed (voir Bibliographie), est une composition complète piquée pour le transfert. Cette feuille montre toute la sensibilité et la qualité de l’art graphique de Lilio, influencé par Federico Barocci (v. 1535-1612) et ses suiveurs siennois, tels que Francesco Vanni (1563-1610) et son demi-frère Ventura Salimbeni (1568-1613). Le carton de la collection Adrien, qui a clairement le charme du style naturaliste de Lilio et reflète surtout l’influence de Vanni et de Salimbeni, fut probablement exécuté durant les dernières années du XVIe siècle.
Le style particulier de Lilio, quand il est aussi spontané qu’ici, incarne tout le lyrisme et la poésie caractéristiques des artistes de Marches qui étaient largement influencés par le vocabulaire réformiste de Barocci, dont les tableaux de dévotion combinaient toujours beauté et élégance avec intimité familiale. Cette composition, dessinée sur trois feuilles de papier assemblées, est exécutée à la pointe du pinceau et à l’encre brune, rehaussée de deux teintes de lavis brun rapidement appliqué. Le dessin représente un intérieur domestique avec deux moines assis sur un banc en train de se réchauffer auprès d’un feu de cheminée. Deux autres larges figures complètent la scène à l’extrême droite, près de la table de la cuisine ; l’une d’elles est assise sur un coussin, tandis que l’autre est debout, dos au mur, et enveloppée dans un lourd manteau, son visage à moitié couvert. Sur la table, un chat cherche à manger dans un haut panier.
Par-dessus ce dessin qui est une parfaite représentation d’un intérieur modeste accompli avec réalisme et simplicité, Lilio a superposé, au centre droit et replaçant la figure assise près de la table, un groupe de figures composé d’une femme et d’un enfant, exécuté à l’huile, et lui aussi piqué pour le transfert. La destination finale de ce carton est encore inconnue. Nicolas Schwed a suggéré, dans sa notice instructive dans le catalogue de l’exposition de Rennes, qu’il pouvait s’agit d’une scène pour une décoration en frise, peut-être pour le réfectoire d’un monastère. Étant donné la taille et le format du dessin ainsi que le côté plutôt humoristique de cette scène, il est aussi possible qu’il ait été exécuté pour un usage fonctionnel, par exemple pour une enseigne d’échoppe ou d’auberge, ou bien peut-être même pour la décoration d’une maison particulière.
On connaît peu de choses sur les premières années de formation de Lilio, mais lorsqu’il arriva (très jeune) à Rome pour travailler, vers 1588, sur les ‘cantieri’ du pape Sixte V Peretti (1585-1590), il devait déjà avoir acquis une certaine indépendance artistique et une maturité. Il fit partie d’un cénacle d’artistes originaires d’Italie centrale, comprenant Ferraù Fenzoni, dont le style peut parfois être confondu avec celui de Lilio de ces années-là1. Les artistes de ce groupe dirigé par Cesare Nebbia étaient en continuels échange et confrontation ce qui eut pour résultat une certaine uniformité de style et de palette dans leurs fresques.
Ce grand dessin, exceptionnellement préservé, publié pour la première fois par Nicolas Schwed (voir Bibliographie), est une composition complète piquée pour le transfert. Cette feuille montre toute la sensibilité et la qualité de l’art graphique de Lilio, influencé par Federico Barocci (v. 1535-1612) et ses suiveurs siennois, tels que Francesco Vanni (1563-1610) et son demi-frère Ventura Salimbeni (1568-1613). Le carton de la collection Adrien, qui a clairement le charme du style naturaliste de Lilio et reflète surtout l’influence de Vanni et de Salimbeni, fut probablement exécuté durant les dernières années du XVIe siècle.
Le style particulier de Lilio, quand il est aussi spontané qu’ici, incarne tout le lyrisme et la poésie caractéristiques des artistes de Marches qui étaient largement influencés par le vocabulaire réformiste de Barocci, dont les tableaux de dévotion combinaient toujours beauté et élégance avec intimité familiale. Cette composition, dessinée sur trois feuilles de papier assemblées, est exécutée à la pointe du pinceau et à l’encre brune, rehaussée de deux teintes de lavis brun rapidement appliqué. Le dessin représente un intérieur domestique avec deux moines assis sur un banc en train de se réchauffer auprès d’un feu de cheminée. Deux autres larges figures complètent la scène à l’extrême droite, près de la table de la cuisine ; l’une d’elles est assise sur un coussin, tandis que l’autre est debout, dos au mur, et enveloppée dans un lourd manteau, son visage à moitié couvert. Sur la table, un chat cherche à manger dans un haut panier.
Par-dessus ce dessin qui est une parfaite représentation d’un intérieur modeste accompli avec réalisme et simplicité, Lilio a superposé, au centre droit et replaçant la figure assise près de la table, un groupe de figures composé d’une femme et d’un enfant, exécuté à l’huile, et lui aussi piqué pour le transfert. La destination finale de ce carton est encore inconnue. Nicolas Schwed a suggéré, dans sa notice instructive dans le catalogue de l’exposition de Rennes, qu’il pouvait s’agit d’une scène pour une décoration en frise, peut-être pour le réfectoire d’un monastère. Étant donné la taille et le format du dessin ainsi que le côté plutôt humoristique de cette scène, il est aussi possible qu’il ait été exécuté pour un usage fonctionnel, par exemple pour une enseigne d’échoppe ou d’auberge, ou bien peut-être même pour la décoration d’une maison particulière.
On connaît peu de choses sur les premières années de formation de Lilio, mais lorsqu’il arriva (très jeune) à Rome pour travailler, vers 1588, sur les ‘cantieri’ du pape Sixte V Peretti (1585-1590), il devait déjà avoir acquis une certaine indépendance artistique et une maturité. Il fit partie d’un cénacle d’artistes originaires d’Italie centrale, comprenant Ferraù Fenzoni, dont le style peut parfois être confondu avec celui de Lilio de ces années-là1. Les artistes de ce groupe dirigé par Cesare Nebbia étaient en continuels échange et confrontation ce qui eut pour résultat une certaine uniformité de style et de palette dans leurs fresques.