Lot 13
  • 13

BACCIO BANDINELLI | Recto: Two studies of a standing man Verso: Study of a bull

Estimate
60,000 - 80,000 EUR
Bidding Closed

Description

  • Baccio Bandinelli
  • Recto: Two studies of a standing man Verso: Study of a bull
  • Plume et encre brune (recto) ; sanguine (verso)
  • 435 x 269 mm

Provenance

Acquis à Lyon, commerce d’art, 1979

Exhibited

Rennes, 2012, n°2 (notice par Françoise Viatte)

Literature

F. Viatte, Musée du Louvre, départment des Arts graphiques. Inventaire général des dessins italiens, t. IX, Baccio Bandinelli, dessins, sculptures, peinture, Paris, 2011, p.126, sous n°20

Condition

Window mounted.  Some light staining around the edges of the sheet on the recto and some scattered brown stains.  Some surface dirt.  Some discolouration on the verso due to previous mounting.  Pen and ink remains strong and vibrant  and the red chalk is still fairly strong on the verso. Sold unframed.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
NOTWITHSTANDING THIS REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF BUSINESS PRINTED IN THE SALE CATALOGUE."

Catalogue Note

« La force du dessin de Bandinelli provient avant tout de son incroyable maîtrise de la plume et de l’encre et de son utilisation abondante des hachures – technique d’un sculpteur plutôt que celle d’un peintre, et qu’il maîtrisait si parfaitement qu’elle l’amena à devenir également l’un des principeaux dessinateurs de gravures du XVIème siècle ».1

Cette citation de Catherine Monbeig Goguel s'applique parfaitement à ce grand et beau dessin de Baccio Bandinelli, dans lequel on retrouve sa magnifique maîtrise de la plume et de l’encre. Françoise Viatte, dans le catalogue de l’exposition de Rennes, a décrit ces deux études comme étant du même figure, soulignant l'emploi d'un système très structuré de hachures afin de décrire les lignes et les contours des muscles, reflétant l’activité principale de sculpteur de l’artiste.

Au cours de sa carrière, Bandinelli réalisa un grand nombre d'études d’hommes nus debout et de personnages en mouvement, ce qui, comme le souligne Françoise Viatte, rend difficile la datation de ce type de dessin. Le verso du dessin révèle l’étude d’un taureau à la sanguine ; cette étude ne semble pas être liée au recto, mais il n’était pas rare que les artistes réutilisent ainsi le papier, et le Louvre conserve d'autres études bovines de Bandinelli2. Vasari relate dans Le Vite que le jeune Bandinelli s’entraînait à dessiner des animaux lorsqu’il résidait dans la ferme de son père à Pizzi di Monte, dans les collines surplombant la ville de Prato.

Françoise Viatte, dans le catalogue de l’exposition de Rennes, attire notre attention sur une autre série d’études d’hommes nus de la collection du Louvre, cataloguée comme étant de l’« Atelier de Bandinelli ». Toutefois, que les dessins soient autographes ou réalisés par des élèves de l’atelier, cet ensemble d’études révèle surtout que ce type de dessins employait frequemment les mêmes modèles ou prototypes. Le dessin du Louvre représentant Deux hommes nus debout rappelle le dessin de la collection Adrien dans son traitement des lignes et des hachures, et par les nus représentés comme des sculptures anciennes sans bras.3 Au début de la Renaissance, il était d'usage de s’inspirer de l’Antiquité, et bien que Françoise Viatte ne considère pas que ces études soient nécessairement inspirées de modèles antiques, elle suggère toutefois que Bandinelli et ses élèves pourraient les avoir réalisées à partir d’un moulage en plâtre représentant une figure sans bras, tel que celui illustré dans la gravure d’Enea Vico, l’Accademia de Bandinelli (fig. 1). Viatte relève aussi que les sculptures de Bandinelli, commandées par le cardinal Jules de Médicis pour la Villa Madame, représentent également des figures sans bras.

Le dessin de la collection Adrien constitue un exemple marquant de la singularité de la technique de Bandinelli à la plume. Il montre les pratiques d’un artiste du début de la Renaissance mais avant tout, révèle ses dons de sculpteur. Comme le souligne Viatte dans son catalogue de Rennes « il ne cherche pas à plaire, mais s’emploie à rendre compte de l’espace, du plan sur lequel les corps se détachent, de leur volume, du rendu de la lumière ». 4

1.
C. Monbeig Goguel, ‘Workshop Continuity through the Generations : Bandinelli versus Francesco Salviati’, Master Drawings, vol XLIII, n°3, 2005, p.316

2. F. Viatte, Museé du Louvre. Inventaire Général des Dessins Italiens Tome IX: Baccio Bandinelli. Dessins, Sculptures, Peinture, Paris 2011, n°20-23

3. Viatte, op. cit., pp. 205-206, n°86

4. Rennes 2012, p.30