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TÊTE, FANG, GABON |
Estimate
50,000 - 70,000 EUR
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Description
- haut. 21,5 cm ; 8 1/2 in
Provenance
Collection Georges de Miré (1890-1965), Paris
Collection privée européenne
Collection privée européenne
Literature
Schmalenbach, Afrikanische Kunst aus Kölner Privatsammlungen, 2004, p. 60
Condition
Very good condition. Label '451/1813 / 160 009' a the back. Very well-preserved brown nuanced patina, oily at some places. Ritual prelevements visible on the mouth.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
NOTWITHSTANDING THIS REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF BUSINESS PRINTED IN THE SALE CATALOGUE."
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Catalogue Note
Jusqu’au début du XXe siècle, le byeri, culte rendu par les Fang aux ancêtres familiaux, était accompagné d’images sculptées, représentations symboliques des défunts sous la forme de statues en pied (eyema byeri : « l’image de l’ancêtre familial »), mais aussi de têtes seules, appelées añgokh-nlô-byeri (« la tête entière de l’ancêtre byeri »). Uniquement connues chez les Fang du Sud (Fang Betsi) des régions de l'Estuaire du Gabon et des vallées principales de Ogooué, entre Libreville et Lambaréné, ces têtes sculptées arrivèrent en Europe parmi les premiers témoins de l’art Fang. Représentations symboliques des ancêtres, ces têtes - proportionnellement rares - occupent une place particulière dans le corpus de la statuaire Fang. Résumées à l’interprétation sculpturale de la seule tête ancestrale, elles ont fasciné, dès les années 1910-1920, les plus éminents précurseurs de l’art Africain, tels que Joseph Brummer, Paul Guillaume, Carl Einstein, André Lefèvre, Jacob Epstein ou encore Georges de Miré a qui appartenu cette élégante œuvre. Si les recherches menées par Louis Perrois démontrent que les têtes cohabitaient depuis bien avant le XIXe siècle avec les statues en pied, leur corpus comparativement très restreint témoigne d’un statut privilégié. « Les têtes Betsi sculptées par les Fang du sud sont souvent d’une très grande qualité esthétique, ce qui tend à prouver qu’elles sont l’aboutissement d’une longue tradition plastique » (Perrois, Byeri Fang. Sculptures d’ancêtres en Afrique, 1992, p. 151). Dans la pensée Fang, la tête est le signe de la vitalité et de la puissance sociale. Le rôle essentiel des crânes (ekokwe nlo) dans les rites du byeri autorise l’hypothèse d’une représentation originelle évoquant la tête du défunt – iconographie qui se serait ensuite diversifiée avec des images en pied. Contrairement à ces dernières, qui étaient dévoilées lors des rites d’initiation, les têtes añgokh-nlô-byeri demeuraient individuellement cachées dans la chambre du chef de lignage, où elles étaient précieusement conservées.
Ici, la fluidité des formes épurées, jouant sur la sensibilité des modelés et la tension des courbes, s’anime dans les nuances de la patine autrefois noire et épaisse et aujourd’hui partiellement disparue, née des onctions d’huile de palme et de poudre de ba participant aux rites honorifiques qui lui ont été rendus. S’y ajoutent les parties érodées – sur la bouche, le nez et les yeux – résultant de prélèvements aux fins de médecines magico-religieuses qui permettaient d’entrer en correspondance étroite avec les ancêtres. Ces contrastes entre la sérénité de l’effigie et la force protectrice qui lui était conférée placent la tête Fang de l’ancienne Collection Georges de Miré parmi les éloquents manifestes de ce rare corpus, à l’esthétique aussi sensible que singulière.
Ici, la fluidité des formes épurées, jouant sur la sensibilité des modelés et la tension des courbes, s’anime dans les nuances de la patine autrefois noire et épaisse et aujourd’hui partiellement disparue, née des onctions d’huile de palme et de poudre de ba participant aux rites honorifiques qui lui ont été rendus. S’y ajoutent les parties érodées – sur la bouche, le nez et les yeux – résultant de prélèvements aux fins de médecines magico-religieuses qui permettaient d’entrer en correspondance étroite avec les ancêtres. Ces contrastes entre la sérénité de l’effigie et la force protectrice qui lui était conférée placent la tête Fang de l’ancienne Collection Georges de Miré parmi les éloquents manifestes de ce rare corpus, à l’esthétique aussi sensible que singulière.