Lot 62
  • 62

French, 18th century, attributed to Jean Thierry (1669-1739)

Estimate
50,000 - 70,000 EUR
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Bidding Closed

Description

  • Leda and the Swan
  • groupe en marbre blanc
  • Haut. 80 cm; height 31 1/2  in.

Exhibited

Exposition en 1990 avec Joana Barnes, Grosvenor House, Londres.

Literature

F. Souchal, French sculptors of the 17th and 18th centuries, Londres 1981, pp. 309-310.

Catalogue Note

Sujet de prédilection dès l’Antiquité, les premières représentations de Léda et le cygne figurent sur des mosaïques grecques et des marbres de l’époque romaine. Des dessins d’après un tableau disparu de Léonard de Vinci (vers 1506-08), montrent Léda debout enlaçant le cou de Zeus - venu à elle sous la forme d’un cygne - qui la presse contre lui d’une aile déployée autour de ses hanches. De l’œuf fécondé par cette union naquirent les fils Castor et Pollux, et les filles Hélène et Clytemnestre.
Jean Thierry présente son marbre de Léda et le cygne en 1717 en tant que morceau de réception à l'Académie royale (Louvre, inv.n° M.R.2100). L’attitude de Léda puise son inspiration dans les poses des Nymphe au carquois et Nymphe à la colombe de Nicolas Coustou (1658-1733) qui fut un guide essentiel des débuts de Thierry à Versailles (Louvre, inv.n° M.R. 1799 et n° M.R.1800). Notre marbre, reprenant le modèle du morceau de réception, rend merveilleusement le traitement subtil de la surface soulignant la sensualité de cette étreinte. Il retranscrit magnifiquement la peau lisse enveloppant les formes voluptueuses de Léda et le mouvement du drapé ample la recouvrant à peine pour en mieux dévoiler la nudité. La texture duveteuse du plumage dont Zeus s’est paré pour la séduire contraste avec le toucher de velours des carnations. Le cygne - une patte posée sur la cuisse de sa conquête - avance précautionneusement sa tête vers Léda qui, dans un dernier élan de pudeur, ralentit d’une main peu convaincue la progression de ce bec tendu vers son sein.
Le modèle de Thierry - correspondant parfaitement au goût de l’époque pour un érotisme élégant à justification mythologique - trouva un accueil des plus favorables et fut repris en marbre et en bronze de qualité variable. Le modelé remarquable de notre version - dont la surface est travaillée en d’infinies variations accentué à certains endroit par le travail du le trépan - induit son attribution à Jean Thierry.

Références bibliographiques:
J-R. Gaborit, Sculpture française II - Renaissance et Temps Modernes, musée du Louvre, Paris, 1998, p. 599.