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Jacques Blanchard
Description
- Jacques Blanchard
- Madonna with child
- Huile sur toile
Provenance
Condition
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Catalogue Note
Arrêté brutalement au milieu d’une brillante carrière, il mourut à trente-huit ans, « son tempérament tout de feu & la vivacité avec laquelle il travailloit le consumèrent à la fleur de son âge », selon le biographe Dezallier d’Argenville2. Aucun contemporain ne narra malheureusement sa progression. Félibien rendit ses conclusions cinquante ans après la mort de Blanchard, Perrault retraça sa vie soixante-dix ans plus tard, et Dezallier d’Argenville, plus d’un siècle après. La centaine d’œuvres connues aujourd’hui du peintre nous est parvenue bien souvent par la gravure et l’historien Jacques Thuillier assure à plus de cent le nombre de peintures perdues ou à découvrir de l’artiste3.
Ses Vierges à l’Enfant à mi-corps furent extrêmement prisées et abondamment gravées. L’une d’entre elles, d’ailleurs très proche stylistiquement de la nôtre - et aujourd’hui conservée dans la collection Asbjorn R. Lunde à New York4-, fut gravée par Pierre Daret en 1638. L’historien Jacques Thuillier pensait que Blanchard l’avait peinte quelques années avant la gravure, autour de 16315. Réalisée si tôt dans le XVIIe siècle, ce type de madones de Blanchard avait lancé un véritable modèle de représentation des vierges à mi-figure, précédant ainsi les séries de saintes femmes de compositions similaires que réalisa Simon Vouet dans les années 1640.
Certes, le thème convenait alors parfaitement à l’esprit de la Contre-Réforme où il s’agissait de rapprocher le message chrétien des fidèles par des images accessibles. Avec ces femmes au physique actuel, aux allures de vraies françaises du XVIIe siècle et vêtues d’un habit plus contemporain que biblique, Blanchard répondit bien aux exigences du Vatican. Notre Vierge, comme celle de New York d’ailleurs, se comprenait comme un personnage saint seulement par une très légère auréole, à peine esquissée. Jacques Thuillier encore ne s’y était pas trompé et décrivait le succès de ce type de tableaux par ces mots : « ses contemporains se les disputaient (…) moins par dévotion que pour le charme qu’il savait donner à une belle jeune femme fière de sa maternité6 ».