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Paracelse
Estimate
20,000 - 30,000 EUR
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Description
- Paracelse
- Bücher und Schrifften. Bâle, Johann Huser pour Conrad Waldkirch, 1589-1591. [En tête du premier volume :] Chirurgische Bücher und Schrifften. Ibid., id., 1591.
- ink, paper and leather
11 tomes en 6 volumes in-4 (236 x 161 mm). Veau fauve, filets multiples à froid croisés aux angles et roulette végétale (anciennement) dorée, encadrement dessiné d’un filet et fleurons aux angles (anciennement) dorés, au centre cartouche doré à entrelacs, dos à cinq nerfs soulignés de filets se terminant en pointe sur les charnières, fer à la grenade répété aux entrenerfs, tranches dorées à encadrement ciselé portant en tête, également ciselée, la tomaison en chiffres arabes de 1 à 10 (Reliure bâloise de l’époque).
La cote de rangement BE (par exemple bibliothèque B, étagère E ?) surmontée des chiffres arabes 7 à 12 a été dorée au pied de chacun des volumes.
Collation : Vol I. Erster Theil Der Bücher und Schrifften. Ibid. id., 1589. [Relié en tête : Chirurgischer Bücher und Schrifften […] Erster Theil [seul paru]. Bâle, Johann Huser pour Conrad Waldkirch, 1591.] -- Vol. II. Ander [Dritter] Theil… Ibid. id., 1589. -- Vol. III. Vierdter [Fünffter, complet de l’Appendix] Theil… Ibid. id., 1589. -- Vol. IV. Sechster [Siebender] Theil… Ibid. id., 1590. -- Vol. V. Achter [Neundter] Theil… Ibid. id., 1590. -- Vol. VII. Zehender [complet de l’Appendix contenant 30 vignettes et 32 figures à mi-page gravées sur bois dans le texte, et Fasciculus prognosticationum astrologicarum] Theil… Ibid. id., 1591.
Rare première édition collective des oeuvres de médecine et de philosophie naturelle de Paracelse (1493/94-1541), créateur de la médecine chimique, farouchement anti-galiéniste et source d’innombrables controverses.
Cette gigantesque entreprise envisagée dès 1575 au pinacle de la renommée de Paracelse ne fut véritablement menée à bien que lorsque l’éditeur bâlois Conrad Waldkirch, dans les années 1580, engagea le médecin paracelsien Johann Huser à rechercher, sélectionner et analyser les manuscrits authentiques de l’auteur. Cet immense travail éditorial fut salué en 1929 par le plus grand des spécialistes paracelsiens, Karl Sudhoff, qui rendit hommage à Huser « au nom de tous les chercheurs paracelsiens passés et à venir » (Sudhoff, I, 1, p. 10).
Edition en grande partie originale comprenant, parmi les oeuvres inédites, des traités paraissant pour la première fois (ainsi signalés par Huser : Zuvor nie im Truck aussgangen), des versions de textes parus auparavant mais ici revus, corrigés ou complétés d’après les manuscrits autographes de l’auteur, des textes annotés par ses élèves, ainsi que quelques-uns de ses traités fondamentaux, dont ses deux grands traités de météorologie et de cosmologie, l’un entièrement inédit, l’autre en première édition complète, son De pestilitate, aujourd’hui jugé inédit, mais d’une importance historique capitale, et la Philosophia magna, en version intégrale.
Il est intéressant de noter que quelques rares écrits théologiques de Paracelse se sont subrepticement glissés dans l’édition (p. 187-240, tome IX, par ex.) Car leur immense en a été exclue. On pourrait certes imaginer que l’édition étant compilée par le catholique Huser et financée par le très catholique Ernest de Bavière, archevêque de Cologne, on laissa de côté les idées théologiques du médecin suisse, dont les positions religieuses, anti-papistes sans être pour autant protestantes, étaient de toute façon clairement hérétiques. En réalité, l’opposition de l’archevêque, peu instruit des tendances réfractaires de Paracelse dans ce domaine, n’intervint que très tardivement, en 1597, longtemps après l’achèvement de l’édition.
On garde la trace des manuscrits originaux de Paracelse jusqu’en 1694 (ils se trouvaient alors à Dusseldorf). Leur destin après cette date est aujourd’hui encore un mystère.
L’édition complète devait comprendre 10 tomes d’oeuvres philosophiques et médicales, suivis de 4 tomes d’œuvres chirurgicales. De ces 4 tomes seul le premier parut, en 1591. Il est dans notre exemplaire relié en tête du premier volume. Quant aux trois autres tomes, déjà préparés par Huser, ce n’est qu’en 1605 que ses héritiers les firent paraître, en un volume in-folio, à Strasbourg, chez Lazare Zetzner (l’éditeur du célèbre Theatrum chemicum, la grande somme alchimique du début du XVIIe siècle).
Cette production typiquement humaniste, fondée sur le seul respect du texte original, doit être considérée comme l’édition définitive de Paracelse, que même l’édition Sudhoff, pourtant chronologique, n’a pas suffi à remplacer.
Exemplaire provenant de la bibliothèque de Hermann IV, Landgrave de Hesse-Rotenburg (1607-1658), portant son ex-libris manuscrit au bas du titre de chaque volume : "Herman L[andgrave] Hessen".
Vraisemblablement l'exemplaire de Maurice le Savant, son père (1573-1632), relié pour lui. Maurice de Hesse-Kassel fut l’un des plus grands mécènes du paracelsisme et de l’alchimie. Cet exemplaire serait alors l’un des rares imprimés à avoir échappé à la destruction de cette célèbre bibliothèque dans la nuit du 9 au 9 septembre 1941. Son grand-père, Guillaume IV de Hesse-Kassel, connu sous le nom de Guillaume le Sage, avait lui aussi été un mécène des alchimistes et l’ami de Tycho Brahe.
Hermann IV fut lui aussi un grand savant et un mécène, géographe et astronome, et l’auteur du plus vaste et du plus détaillé des relevés météorologiques connus jusqu’alors, l’Historia meteorologica, qu’il publie en 1651 sous le pseudonyme d’"Uranophilus Cyriandrus". Sa bibliothèque passa après son décès dans celle de son frère Ernest Ier de Hesse-Rheinfels-Rotenburg (1623-1693).
L’exemplaire fit ensuite partie des collections du château de Nordkirchen (Westphalie), propriété de la famille Plettenberg depuis la fin du XVIIe siècle, puis des Esterhazy-Galantha (1891-1903) et enfin des ducs d’Arenberg (1903) : l’ex-libris de Nordkirchen, aux armes des Esterhazy-Galantha, figure au contreplat de chacun des volumes.
De la bibliothèque Jean Blondelet.
Südhoff, 216 à 225a, et 231. -- Didier Kahn, Alchimie et Paracelcisme en France à la fin de la Renaissance (1567-1625), Droz, 2007, p. 98-99. — Carlos Gilly, Paracelsus in der Bibliotheca Philosophica Hermetica, Amsterdam, 1993, n° 1.
La cote de rangement BE (par exemple bibliothèque B, étagère E ?) surmontée des chiffres arabes 7 à 12 a été dorée au pied de chacun des volumes.
Collation : Vol I. Erster Theil Der Bücher und Schrifften. Ibid. id., 1589. [Relié en tête : Chirurgischer Bücher und Schrifften […] Erster Theil [seul paru]. Bâle, Johann Huser pour Conrad Waldkirch, 1591.] -- Vol. II. Ander [Dritter] Theil… Ibid. id., 1589. -- Vol. III. Vierdter [Fünffter, complet de l’Appendix] Theil… Ibid. id., 1589. -- Vol. IV. Sechster [Siebender] Theil… Ibid. id., 1590. -- Vol. V. Achter [Neundter] Theil… Ibid. id., 1590. -- Vol. VII. Zehender [complet de l’Appendix contenant 30 vignettes et 32 figures à mi-page gravées sur bois dans le texte, et Fasciculus prognosticationum astrologicarum] Theil… Ibid. id., 1591.
Rare première édition collective des oeuvres de médecine et de philosophie naturelle de Paracelse (1493/94-1541), créateur de la médecine chimique, farouchement anti-galiéniste et source d’innombrables controverses.
Cette gigantesque entreprise envisagée dès 1575 au pinacle de la renommée de Paracelse ne fut véritablement menée à bien que lorsque l’éditeur bâlois Conrad Waldkirch, dans les années 1580, engagea le médecin paracelsien Johann Huser à rechercher, sélectionner et analyser les manuscrits authentiques de l’auteur. Cet immense travail éditorial fut salué en 1929 par le plus grand des spécialistes paracelsiens, Karl Sudhoff, qui rendit hommage à Huser « au nom de tous les chercheurs paracelsiens passés et à venir » (Sudhoff, I, 1, p. 10).
Edition en grande partie originale comprenant, parmi les oeuvres inédites, des traités paraissant pour la première fois (ainsi signalés par Huser : Zuvor nie im Truck aussgangen), des versions de textes parus auparavant mais ici revus, corrigés ou complétés d’après les manuscrits autographes de l’auteur, des textes annotés par ses élèves, ainsi que quelques-uns de ses traités fondamentaux, dont ses deux grands traités de météorologie et de cosmologie, l’un entièrement inédit, l’autre en première édition complète, son De pestilitate, aujourd’hui jugé inédit, mais d’une importance historique capitale, et la Philosophia magna, en version intégrale.
Il est intéressant de noter que quelques rares écrits théologiques de Paracelse se sont subrepticement glissés dans l’édition (p. 187-240, tome IX, par ex.) Car leur immense en a été exclue. On pourrait certes imaginer que l’édition étant compilée par le catholique Huser et financée par le très catholique Ernest de Bavière, archevêque de Cologne, on laissa de côté les idées théologiques du médecin suisse, dont les positions religieuses, anti-papistes sans être pour autant protestantes, étaient de toute façon clairement hérétiques. En réalité, l’opposition de l’archevêque, peu instruit des tendances réfractaires de Paracelse dans ce domaine, n’intervint que très tardivement, en 1597, longtemps après l’achèvement de l’édition.
On garde la trace des manuscrits originaux de Paracelse jusqu’en 1694 (ils se trouvaient alors à Dusseldorf). Leur destin après cette date est aujourd’hui encore un mystère.
L’édition complète devait comprendre 10 tomes d’oeuvres philosophiques et médicales, suivis de 4 tomes d’œuvres chirurgicales. De ces 4 tomes seul le premier parut, en 1591. Il est dans notre exemplaire relié en tête du premier volume. Quant aux trois autres tomes, déjà préparés par Huser, ce n’est qu’en 1605 que ses héritiers les firent paraître, en un volume in-folio, à Strasbourg, chez Lazare Zetzner (l’éditeur du célèbre Theatrum chemicum, la grande somme alchimique du début du XVIIe siècle).
Cette production typiquement humaniste, fondée sur le seul respect du texte original, doit être considérée comme l’édition définitive de Paracelse, que même l’édition Sudhoff, pourtant chronologique, n’a pas suffi à remplacer.
Exemplaire provenant de la bibliothèque de Hermann IV, Landgrave de Hesse-Rotenburg (1607-1658), portant son ex-libris manuscrit au bas du titre de chaque volume : "Herman L[andgrave] Hessen".
Vraisemblablement l'exemplaire de Maurice le Savant, son père (1573-1632), relié pour lui. Maurice de Hesse-Kassel fut l’un des plus grands mécènes du paracelsisme et de l’alchimie. Cet exemplaire serait alors l’un des rares imprimés à avoir échappé à la destruction de cette célèbre bibliothèque dans la nuit du 9 au 9 septembre 1941. Son grand-père, Guillaume IV de Hesse-Kassel, connu sous le nom de Guillaume le Sage, avait lui aussi été un mécène des alchimistes et l’ami de Tycho Brahe.
Hermann IV fut lui aussi un grand savant et un mécène, géographe et astronome, et l’auteur du plus vaste et du plus détaillé des relevés météorologiques connus jusqu’alors, l’Historia meteorologica, qu’il publie en 1651 sous le pseudonyme d’"Uranophilus Cyriandrus". Sa bibliothèque passa après son décès dans celle de son frère Ernest Ier de Hesse-Rheinfels-Rotenburg (1623-1693).
L’exemplaire fit ensuite partie des collections du château de Nordkirchen (Westphalie), propriété de la famille Plettenberg depuis la fin du XVIIe siècle, puis des Esterhazy-Galantha (1891-1903) et enfin des ducs d’Arenberg (1903) : l’ex-libris de Nordkirchen, aux armes des Esterhazy-Galantha, figure au contreplat de chacun des volumes.
De la bibliothèque Jean Blondelet.
Südhoff, 216 à 225a, et 231. -- Didier Kahn, Alchimie et Paracelcisme en France à la fin de la Renaissance (1567-1625), Droz, 2007, p. 98-99. — Carlos Gilly, Paracelsus in der Bibliotheca Philosophica Hermetica, Amsterdam, 1993, n° 1.