- 147
Vian, Boris
Estimate
3,000 - 5,000 EUR
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Description
- Vian, Boris
- Lettre autographe signée à Gisèle. 21 novembre 1957.
- ink on paper
Sur le procès de J’irai cracher sur vos tombes.
3 p. in-4 (270 x 211 mm), papier quadrillé. Lettre signée "Boris Vian".
D’une écriture enfantine, il écrit le nom de sa correspondante : "Non, je ne peux pas continuer avec cette jolie écriture, mais avouez que c’est dommage". Il essaye de divertir son amie, qui se dit déprimée : "une maladie que l’on fait régner de façon autoritaire sur ce pays." Puisqu’elle a l’impression de perdre les plus belles années de sa vie : "Si vous vous emmerdez autant les perdre, non ? Ça serait bien plus triste de perdre celles où vous vous amusez, et ça sera celles là les plus belles. "
Il revient ensuite sur le procès concernant J’irai cracher sur vos tombes, qu’il avait fait paraître comme une traduction d’un roman noir américain, et qui choqua les bonnes mœurs : "sachez que je suis condamné par les tribunaux à F. 100.000 d’amende pour outrage aux mœurs par la voie du livre, que j’ai fait appel et que ça n’est jamais venu en appel étant amnistié avant (ça n’a duré que 4 ans). Il fut interdit because un décret loi de 39 autorisait à interdire les traductions d’ouvrages étrangers pouvant porter atteinte etc… Et qu’il était présenté (bon canular) comme traduction. Comme je m’en fous, j’ai rien dit -- mais si je le faisais réimprimer sous mon nom, ils seraient forcés de tout recommencer. […] C’est pas ce que j’ai écrit de plus intéressant… (modestie chérie)." Il promet de lui trouver un exemplaire, mais "Ça court pas les rues…". Il termine en lui rappelant qu’il est à son écoute dans ses moments de détresse : "c’est très flatteur de se sentir consolant (si c’est ça le mot) et dans la mesure où on peut faire quelque chose, ça doit être très bien. Mais peut-on ? […] Pour l’an neuf, on devrait s’habiller en druides et aller couper du gui. Ça serait chouette. Qu’en dites vous ? À bas la calotte, et bien cordialement".
3 p. in-4 (270 x 211 mm), papier quadrillé. Lettre signée "Boris Vian".
D’une écriture enfantine, il écrit le nom de sa correspondante : "Non, je ne peux pas continuer avec cette jolie écriture, mais avouez que c’est dommage". Il essaye de divertir son amie, qui se dit déprimée : "une maladie que l’on fait régner de façon autoritaire sur ce pays." Puisqu’elle a l’impression de perdre les plus belles années de sa vie : "Si vous vous emmerdez autant les perdre, non ? Ça serait bien plus triste de perdre celles où vous vous amusez, et ça sera celles là les plus belles. "
Il revient ensuite sur le procès concernant J’irai cracher sur vos tombes, qu’il avait fait paraître comme une traduction d’un roman noir américain, et qui choqua les bonnes mœurs : "sachez que je suis condamné par les tribunaux à F. 100.000 d’amende pour outrage aux mœurs par la voie du livre, que j’ai fait appel et que ça n’est jamais venu en appel étant amnistié avant (ça n’a duré que 4 ans). Il fut interdit because un décret loi de 39 autorisait à interdire les traductions d’ouvrages étrangers pouvant porter atteinte etc… Et qu’il était présenté (bon canular) comme traduction. Comme je m’en fous, j’ai rien dit -- mais si je le faisais réimprimer sous mon nom, ils seraient forcés de tout recommencer. […] C’est pas ce que j’ai écrit de plus intéressant… (modestie chérie)." Il promet de lui trouver un exemplaire, mais "Ça court pas les rues…". Il termine en lui rappelant qu’il est à son écoute dans ses moments de détresse : "c’est très flatteur de se sentir consolant (si c’est ça le mot) et dans la mesure où on peut faire quelque chose, ça doit être très bien. Mais peut-on ? […] Pour l’an neuf, on devrait s’habiller en druides et aller couper du gui. Ça serait chouette. Qu’en dites vous ? À bas la calotte, et bien cordialement".