Table de chevet en marqueterie d'amarante, érable-sycomore teinté et filets de houx naturel et teinté, et monture en bronze doré d'époque Louis XVI, vers 1780, estampillée J.H. RIESENER

à décor marqueté de losanges, ouvrant à un tiroir secret et deux vantaux découvrant un intérieur plaqué de satiné et d'amarante, reposant sur des pieds fuselés ; dessus de marbre blanc veiné gris ; (transformation des portes et replacage du dos)

Vente Christie's à Londres, le 13 juin 2002, lot 262

The illustration of the catalogue is accurate. The marble top is yellowish with some stains and one crack. The gilding of the ormolu mounts is slightly rubbed and tarnished, there are some restorations to the veneer as expected. As stated in the catalogue, the doors have been created later, using the veneer of the back. The veneer of the back has been replaced. There are horizontal construction cracks to both lateral panels noticeable inside and outside, near the handles. A very elegant table stamped by the most famous cabinet maker of Louis XVI.
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Jean-Henri Riesener, ébéniste reçu maître en 1768

Cette table correspond peut-être à l’une des deux livrées en 1784 par Riesener à Marie-Antoinette pour un petit appartement d’entresol des Appartements des Reines au château des Tuileries.

Il livra aussi pour les chambres des Grands Appartements une table de nuit pour la somme considérable de huit cents livres. Celle-ci porte le numéro d’inventaire 3409 du Journal du Garde-Meubles et elle est maintenant conservée dans une collection privée. En voici sa description :

«Une table de nuit de marquêterie de 40 po de haut à deux tablettes de marbre blanc veiné‚ la marqueterie en mosaïque de même que les pièces précédentes et les ornements dorés en or matte. »

Est conservée aujourd’hui au Louvre (OA 10307) une plus petite table livrée pour les Petits Appartements :

« Une table de nuit de marqueterie de 34 po de haut à deux tablettes de marbre blanc veiné, la marqueterie composé‚ de plusieurs compartiments de mosaïque découpé en bois de satinné gris avec filets blancs et noirs et des frises de bois d'amarante orné‚ de cadres et moulures qui environnent tous les panneaux de marqueterie, de chapitaux et sabots et des annaux sur les côtés pour servir de portans, une balustrade decoupée qui forme la corniche et environne le marbre. Le tout de bronze ciselé‚ et surdoré en or mat pour la somme de 850. » D. Alcouffe, Le Mobilier du Musée du Louvre, Vol I, Dijon, 1993, p.282, cat. no. 94

Une troisième table comparable à la nôtre fut vendue chez Sotheby’s Londres, ancienne collection Lily Safra, le 3 novembre 2004, lot 164.

Ces tables présentent un décor marqueté de losanges spécifiquement inventé par Riesener pour un groupe de meubles livres pour Marie-Antoinette (voir. A. Pradère, Les Ebénistes Français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p. 382-383, pl. 466-469).  Ce motif lui est devenu si spécifique qu’il est appelé « marqueterie à la reine ». Vraisemblablement inspiré des laques japonaises, ce motif annonce les décors de grands panneaux de bois précieux à la place de marqueterie figurative très élaborée à la mode dans les années 1770.