- 60
François-Joseph Kinson
Estimate
70,000 - 100,000 EUR
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Description
- François-Joseph Kinson
- Portrait de la duchesse de Berry avec sa fille Louise
- Signé et daté en bas à droite Kinson 11 7bre 1820
- Huile sur toile
- 216,5 x 163 cm ; 85 1/4 by 64 in
Provenance
Très probablement ancienne collection de S. A. R. la duchesse Marie-Caroline de Berry ;
Probablement collection des descendants de Louise d’Artois, devenue par mariage duchesse de Parme et de Plaisance ;
Vente Dorotheum, Vienne, 13 avril 1943, n°76
Acquis à cette vente par les grands-parents des propriétaires actuels ;
Probablement collection des descendants de Louise d’Artois, devenue par mariage duchesse de Parme et de Plaisance ;
Vente Dorotheum, Vienne, 13 avril 1943, n°76
Acquis à cette vente par les grands-parents des propriétaires actuels ;
Literature
Journal de Paris, 15 septembre 1820 (s.p.) ;
Le Journal de la Drôme, 20 septembre 1820, p. 2 ;
J. Gustave, « MM. Kinson etc… », Journal des théâtres, de la littérature et des arts, n°158, 21 septembre 1820, p. 2. et 3 ;
Le Moniteur universel, 23 septembre 1820 ;
Société des Artistes et des gens de Lettres, Annales Des Bâtiments Et Des Arts, De La Littérature Et De L'industrie, Volume VII, Paris, 1820, p. 414-416 ;
Charles Paul Landon, Annales du musée et de l'école moderne des Beaux Arts, Imprimerie royale, Paris, 1822, p. 19-20 ;
Marie Armand Lievin de Bast, Annales du Salon de Gand et de l'Ecole moderne des Pays-Bas : Recueil de morceaux choisis parmi les ouvrages de peinture, sculpture, architecture et gravure, exposés au Musée en 1820 et d'autres nouvelles productions de l'art ; gravés au trait avec l'explication des sujets et une notice sur les artistes, Goesin-Verhaeghe,Gand, 1823, p. 81 ;
Michel Masson, Quatre époques de la vie de S.A.R. Madame, duchesse de Berry, suivies des Protestations et adresses de toutes les villes de France en faveur de Son Altesse Royale. 2e édition, Dentu, Paris, 1833, p. 17 et p. 59 ;
Biographie des hommes remarquables de la Flandre Occidentale, t. I, 1843, Imprimerie de Vandecasteel-Werbrouck, p. 264 ;
Alexandre Couvez, Inventaires des objets d'art qui ornent les églises et les établissements publics de la Flandre occidentale dressés par des commissions officielles, Bogaert, Bruges, 1852, p. 109 ;
Vicomte de Reiset, "La naissance du Duc de Bordeaux", La Revue de Paris (1894-1970), Neuvième année, t. II, Paris, 1902, p. 313 ;
Victor Hugo, Œuvres complètes de Victor Hugo. Littérature et philosophie et mêlée, vol. I, Philosophie, Albin Michel, 1934, p. 420-421 ;
Marcelle Brunet, "Etrange destinée d'un portrait de la duchesse de Berry", Cahiers de la céramique et des arts du feu, n°2 mars 1956, pp. 33-38 ;
Claire Constans, Musée national du château de Versailles, Vol. I, Les peintures, RMN, Paris, 1995, p. 501 ;
Berenice Vanrenterghem, Kinsoen Brugge 1770 - Brugge 1839, février 2007 ;
Sandrine Gachenot, « Ferréol Bonnemaison, peintre, marchand, restaurateur de tableaux et directeur des restaurations au Musée royal de 1816 à 1826 », Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art français, 2007, (paru en 2008), p. 276
Le Journal de la Drôme, 20 septembre 1820, p. 2 ;
J. Gustave, « MM. Kinson etc… », Journal des théâtres, de la littérature et des arts, n°158, 21 septembre 1820, p. 2. et 3 ;
Le Moniteur universel, 23 septembre 1820 ;
Société des Artistes et des gens de Lettres, Annales Des Bâtiments Et Des Arts, De La Littérature Et De L'industrie, Volume VII, Paris, 1820, p. 414-416 ;
Charles Paul Landon, Annales du musée et de l'école moderne des Beaux Arts, Imprimerie royale, Paris, 1822, p. 19-20 ;
Marie Armand Lievin de Bast, Annales du Salon de Gand et de l'Ecole moderne des Pays-Bas : Recueil de morceaux choisis parmi les ouvrages de peinture, sculpture, architecture et gravure, exposés au Musée en 1820 et d'autres nouvelles productions de l'art ; gravés au trait avec l'explication des sujets et une notice sur les artistes, Goesin-Verhaeghe,Gand, 1823, p. 81 ;
Michel Masson, Quatre époques de la vie de S.A.R. Madame, duchesse de Berry, suivies des Protestations et adresses de toutes les villes de France en faveur de Son Altesse Royale. 2e édition, Dentu, Paris, 1833, p. 17 et p. 59 ;
Biographie des hommes remarquables de la Flandre Occidentale, t. I, 1843, Imprimerie de Vandecasteel-Werbrouck, p. 264 ;
Alexandre Couvez, Inventaires des objets d'art qui ornent les églises et les établissements publics de la Flandre occidentale dressés par des commissions officielles, Bogaert, Bruges, 1852, p. 109 ;
Vicomte de Reiset, "La naissance du Duc de Bordeaux", La Revue de Paris (1894-1970), Neuvième année, t. II, Paris, 1902, p. 313 ;
Victor Hugo, Œuvres complètes de Victor Hugo. Littérature et philosophie et mêlée, vol. I, Philosophie, Albin Michel, 1934, p. 420-421 ;
Marcelle Brunet, "Etrange destinée d'un portrait de la duchesse de Berry", Cahiers de la céramique et des arts du feu, n°2 mars 1956, pp. 33-38 ;
Claire Constans, Musée national du château de Versailles, Vol. I, Les peintures, RMN, Paris, 1995, p. 501 ;
Berenice Vanrenterghem, Kinsoen Brugge 1770 - Brugge 1839, février 2007 ;
Sandrine Gachenot, « Ferréol Bonnemaison, peintre, marchand, restaurateur de tableaux et directeur des restaurations au Musée royal de 1816 à 1826 », Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art français, 2007, (paru en 2008), p. 276
Condition
The canvas is unlined.
As visible in the catalogue illustration, there are some scattered minor signs of abrasion, some with associated spots of paint flaking, notably in the curtain in the upper center of the composition and in the base of the plinth.
There is a pattern of hairline craquelure overall, and scattered signs of frame rubbing, notably in the upper part of the left edge.
Ultraviolet light reveals some scattered retouchings which are visible to the naked eye, notably a circa 10 by 3 cm area near the far right of the top edge, two small areas near the top of the right edge, a circa 5 by 4 cm area in the duchess’s dress below the child’s feet.
There are some other more minor spots, however all in all these are minor given the overall size of the painting.
The painting is in good overall condition and would benefit from cleaning and relatively minor restoration.
Presented in an impressive gilt frame with fleur de lys motifs, with scattered ornament losses towards the edges.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
NOTWITHSTANDING THIS REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF BUSINESS PRINTED IN THE SALE CATALOGUE."
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
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Catalogue Note
L’air grave dans sa robe noire faisant ressortir sa pâleur, la duchesse de Berry porte dignement son récent deuil. Son mari, Charles-Ferdinand d’Artois, duc de Berry, avait été assassiné le 13 février 1820 par un opposant des Bourbons qui visait aussi par ce geste, le père du duc, le futur roi Charles X. Cet émouvant tableau rassemble une famille meurtrie en représentant, la duchesse et la fille du couple, Louise d’Artois, tendant les bras vers son défunt père évoqué par son buste, réalisé en 1817 par le sculpteur belge Henri-Joseph Ruxthiel.
Le peintre Kinson présenta le tableau à la duchesse et à Louis XVIII, le 11 septembre 1820, arrachant au Roi des larmes d’émotion. Bouleversé par cet hommage à la famille, Louis XVIII éleva Kinson au grade de chevalier de l’ordre royal de la légion d’honneur. La duchesse enceinte au moment de l’assassinat, l’était encore au moment de ce portrait. Proche de son terme, elle souhaita que l'oeuvre fût placée dans son appartement au moment de sa « délivrance » - comme l’on disait alors pudiquement-, afin de lui « donner du courage » selon ses propres mots.
Notre toile à l’exécution brillante est datée du jour même de cette présentation à la famille royale. L’imaginer comme étant la première version n’est alors pas vain et il s'agirait aussi de la version déposée dans l'appartement de la duchesse le 23 septembre 1820, à temps, donc, pour la naissance du futur comte de Chambord, Henri d’Artois, le 29 du même mois.
Parallèlement, de nombreux témoignages de contemporains vantent la qualité du portrait de la duchesse exposé dans l’atelier du peintre et lors d’un Salon exceptionnel dans la salle de l’Ecole des Beaux-Arts. Victor Hugo lui-même témoigna : « Nous nous hâtons d’en venir au beau portrait de la duchesse de Berri (sic) par M. Kinson. Tout Paris a voulu voir ce tableau (....). Sa composition est de l’effet le plus vrai, le plus touchant et le plus dramatique. Tous les Français en font le même éloge que le Roi. ». Le Salon s’étant organisé peu de temps après la présentation du tableau au Roi le 11 septembre, il semblerait que la version exposée au Louvre et celle présentée au Roi soient un seul et même tableau, probablement l'oeuvre présentée ici.
D’autres versions apparaissent très vite. Une version d’une femme peintre peu connue, Sophie Debon (1787-1848), fut exposée au Salon de Paris en 1822 (n°292) et l'on mentionne aussi une version exposée au musée de Gand en 1823. Le château de Versailles acheta en 1945 une version qui provenait du château de Frohsdorf en Autriche, dernière demeure du comte de Chambord. Non signée, ni datée, d’une technique un peu sèche, et plus froide que notre tableau, il s'agit vraissembablement d'une seconde version, peut-être celle exposée à Gand.
Notre version, quant à elle, réapparut en 1943 lors d’une vente au Dorotheum à Vienne où elle fut acquise par les grands-parents des propriétaires actuels. Selon la tradition transmise par le Dorotheum, le tableau provenait des collections des descendants directs des modèles.
Le peintre Kinson présenta le tableau à la duchesse et à Louis XVIII, le 11 septembre 1820, arrachant au Roi des larmes d’émotion. Bouleversé par cet hommage à la famille, Louis XVIII éleva Kinson au grade de chevalier de l’ordre royal de la légion d’honneur. La duchesse enceinte au moment de l’assassinat, l’était encore au moment de ce portrait. Proche de son terme, elle souhaita que l'oeuvre fût placée dans son appartement au moment de sa « délivrance » - comme l’on disait alors pudiquement-, afin de lui « donner du courage » selon ses propres mots.
Notre toile à l’exécution brillante est datée du jour même de cette présentation à la famille royale. L’imaginer comme étant la première version n’est alors pas vain et il s'agirait aussi de la version déposée dans l'appartement de la duchesse le 23 septembre 1820, à temps, donc, pour la naissance du futur comte de Chambord, Henri d’Artois, le 29 du même mois.
Parallèlement, de nombreux témoignages de contemporains vantent la qualité du portrait de la duchesse exposé dans l’atelier du peintre et lors d’un Salon exceptionnel dans la salle de l’Ecole des Beaux-Arts. Victor Hugo lui-même témoigna : « Nous nous hâtons d’en venir au beau portrait de la duchesse de Berri (sic) par M. Kinson. Tout Paris a voulu voir ce tableau (....). Sa composition est de l’effet le plus vrai, le plus touchant et le plus dramatique. Tous les Français en font le même éloge que le Roi. ». Le Salon s’étant organisé peu de temps après la présentation du tableau au Roi le 11 septembre, il semblerait que la version exposée au Louvre et celle présentée au Roi soient un seul et même tableau, probablement l'oeuvre présentée ici.
D’autres versions apparaissent très vite. Une version d’une femme peintre peu connue, Sophie Debon (1787-1848), fut exposée au Salon de Paris en 1822 (n°292) et l'on mentionne aussi une version exposée au musée de Gand en 1823. Le château de Versailles acheta en 1945 une version qui provenait du château de Frohsdorf en Autriche, dernière demeure du comte de Chambord. Non signée, ni datée, d’une technique un peu sèche, et plus froide que notre tableau, il s'agit vraissembablement d'une seconde version, peut-être celle exposée à Gand.
Notre version, quant à elle, réapparut en 1943 lors d’une vente au Dorotheum à Vienne où elle fut acquise par les grands-parents des propriétaires actuels. Selon la tradition transmise par le Dorotheum, le tableau provenait des collections des descendants directs des modèles.